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Huawei : la diplomatie américaine peine à convaincre en Europe

Mike Pompeo a tenté de convaincre ses partenaires de suivre les Etats-Unis contre Huawei, quitter à flirter avec l’intimidation. Mais pas sans rencontrer des résistances, notamment en Allemagne et au Royaume-Uni.

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo était, la semaine dernière, en tournée européenne. Et celle-ci avait au moins un objectif : convaincre ses alliés de se positionner sur la même ligne vis-à-vis de Huawei, qu’il présente comme un cheval de Troie pour ouvrir les réseaux de télécommunications occidentaux aux grandes oreilles chinoises.

De passage en Hongrie, Mike Pompeo a ainsi indiqué à des journalistes, lors d’une halte à l’ambassade américaine : la présence d’équipements Huawei rend difficile l’installation de systèmes américains dans un même centre de calcul. Et cela, comme le soulignent nos confrères de Reuters, alors qu’un accord de coopération militaire entre Washington et Budapest est en préparation… et que Huawei est très présent dans les infrastructures télécoms hongroises.

Quelques jours plus tôt, Ryan Dig, le président de la division opérateurs de l’équipementier, avait écrit au président de la commission parlementaire britannique sur les sciences et les technologies pour assurer que son entreprise n’a jamais utilisé, et n’utilisera jamais, sa technologie pour aider Pékin à espionner le Royaume-Uni.

Huawei joue la transparence de longue date avec les autorités britanniques. Et cela semble aujourd’hui payant : l’agence locale de sécurité des systèmes d’information, le NCSC, assure que n’importe quel risque susceptible de poser la présence d’équipements Huawei dans les projets télécoms outre-Manche peut être maîtrisé.

L’Allemagne n’est pas beaucoup plus conciliante avec l’administration américaine. Le commissaire fédéral à la protection des données, Ulrich Kelber, a ainsi moqué la position de Washington auprès de nos confrères du Handelsblatt : « les Etats-Unis eux-mêmes se sont un temps assurés qu’il y avait des portes dérobées dans les équipements Cisco ». Et de s’amuser du fait que « seuls les américains alertent sur Huawei ».

Les opérateurs télécoms outre-Rhin souhaitaient une prise de position rapide du gouvernement sur l’équipementier chinois, avant le lancement de la mise aux enchères des licences 5G, prévue pour la fin mars. Selon nos confrères, ils semblent partis pour devoir attendre au-delà de cette échéance.

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