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FastTrack : Nutanix livre des solutions de télétravail en accéléré

Pour répondre aux entreprises qui ont soudain plus de télétravailleurs que leur IT ne le supporte, Nutanix propose des serveurs préconfigurés en deux semaines ou des postes en cloud en 72 heures.

Nutanix vient de mettre en place un plan d’action musclé pour répondre à l’appel au secours des entreprises qui ont découvert, trop tard, qu’elles n’avaient pas assez d’informatique à mettre en face de leurs télétravailleurs. Ce plan, appelé FastTrack, consiste à livrer en quelques jours des serveurs VDI, de sorte que les salariés puissent se connecter depuis chez eux à l’environnement qu’ils utilisent d’ordinaire au bureau. Le tour de force de ce plan, surtout, est que les ponts logistiques sont rompus depuis le début de l’année entre les usines chinoises et les fournisseurs en Europe.

« Dès le début du confinement, une entreprise européenne nous a appelés pour lui livrer sous huit jours de quoi proposer du poste distant à des milliers de salariés ! Il s’agissait d’une demande inédite, car, d’ordinaire, un projet VDI se monte en plusieurs mois. Puis, rapidement, d’autres clients nous ont fait des demandes similaires. Nous avons donc décidé de rompre avec les habitudes et avons monté de toutes pièces le programme FastTrack », explique au MagIT Christophe Bardy, qui occupe la fonction de Solution Strategist Europe chez Nutanix (et qui est par ailleurs lui-même un ex-membre fondateur du MagIT).

« L’objectif est juste de rendre très rapidement aux utilisateurs qui sont rentrés chez eux l’accès aux applications métiers qui ne sont pas faites pour être utilisées en mode web. »
Christophe BardyNutanix

« Dans FastTrack, il n’y a plus de notion de transformation du poste de travail pour les salariés ni de design des architectures. L’objectif est juste de rendre très rapidement aux utilisateurs qui sont rentrés chez eux l’accès aux applications métiers qui ne sont pas faites pour être utilisées en mode web. »

Car voilà le fond du problème : malgré tous les effets d’annonce en faveur d’une transformation digitale, la plupart des entreprises utilisent toujours des outils qui s’exécutent depuis Windows. Entamée officiellement depuis des années, la réécriture complète des applications en mode web, qui les rendrait directement utilisables depuis une simple connexion Internet et navigateur web, reste majoritairement au stade de vœu pieux.

Christophe Bardy refuse de dévoiler le nom de ces entreprises, qui ont découvert dès l’entrée en vigueur du confinement qu’elles n’avaient pas les moyens de faire télétravailler tous leurs salariés. Mais si ceux-ci se comptent en milliers, on imagine qu’il s’agit soit de grands comptes, soit des entreprises a priori les plus en avance dans les chantiers de transformation digitale.

Livrer des nouveaux serveurs de VDI en deux semaines

Trois formules existent pour FastTrack, la plus longue prend deux semaines et consiste à livrer des serveurs physiques aux entreprises. « Soyons honnêtes. Nous sommes, non seulement dans des circonstances d’urgence qui nous interdisent de perdre du temps sur le design, mais aussi dans une situation contrainte où, suite aux événements en Chine depuis le début de l’année, nous vivons sur des stocks des antennes européennes des fournisseurs d’infrastructure. Dans ces conditions, nous livrons ce qui est disponible et qui marche pour un besoin précis », lance Christophe Bardy. Il suggère que l’heure n’est plus ici à choisir des configurations à la carte, avec tels processeurs, plus ou moins de RAM ou des disques durs en particulier.

Nutanix dispose de plusieurs options pour la fourniture des matériels. Il dispose toujours à son catalogue de ses propres machines, des serveurs SuperMicro recarrossés à ses couleurs, la série NX. Historiquement, sa plateforme logicielle d’hyperconvergence a toujours été beaucoup vendue sur des serveurs XC de Dell EMC. Depuis peu, l’éditeur a noué un partenariat privilégié avec HPE, ce dernier proposant des configurations Nutanix clefs en main, sur la base de serveurs Proliant DX. En France, Nutanix est également susceptible de livrer ses solutions de VDI sur des serveurs Lenovo et Fujitsu.

Selon Christophe Bardy, tous ces fournisseurs auraient d’ores et déjà préparé des configurations standardisées pour le VDI selon un cahier des charges rédigé par Nutanix, de sorte qu’il n’y ait plus qu’à les expédier à la bonne adresse. Le délai de deux semaines est un maximum : Nutanix a prévu large en tenant compte des effectifs d’astreinte réduits sur la chaîne logistique en Europe.

« Les configurations standardisées dont nous parlons ici permettent de grimper à 640 processeurs par cluster de 16 nœuds, soit environ 1 000 à 1 200 utilisateurs en VDI Citrix par cluster. »
Christophe BardyNutanix

Dans cette formule « FastTrack on-premise », les machines Nutanix s’interfacent avec les logiciels de Citrix pour fournir du VDI aux télétravailleurs. « Les configurations standardisées dont nous parlons ici permettent de grimper à 640 processeurs par cluster de 16 nœuds, soit environ 1 000 à 1 200 utilisateurs en VDI Citrix par cluster. La limite des 16 nœuds par cluster n’est pas un problème, dans le sens où c’est l’équipement réseau de Citrix, un NetScaler, qui va s’occuper de gérer ensemble tous les utilisateurs sur un pool de clusters », précise Christophe Bardy. Par ailleurs, NetScaler évite l’usage d’un VPN, une autre technologie que les entreprises avaient sous-dimensionnée.

Il ajoute que dans cette formule, toute l’administration système passe par la console de Citrix. Celle-ci s’interface avec les consoles Nutanix Prism Central qui contrôlent chacune un cluster. Et chaque console Prism Central s’interface elle-même avec le module Prism Element qui pilote la virtualisation des postes sur chaque nœud.

Des postes de travail en cloud sous 72 heures 

La seconde formule s’adresse aux entreprises qui avaient déjà déployé du VDI Citrix sur des machines hyperconvergées Nutanix et qui n’ont pas la patience d’attendre deux semaines pour muscler les ressources en place. Dans ce cas, Nutanix propose d’aller louer des ressources supplémentaires dans son propre cloud, Xi Cloud. En l’occurrence, il existe des instances de ce cloud dans les datacenters en colocation de Cyxtera, lesquels sont présents à Londres, à Francfort et à Amsterdam.

La troisième formule s’adresse aux entreprises qui souhaitent tout autant aller chercher des ressources VDI supplémentaires en cloud, mais qui n’avaient pas déployé de solution Citrix jusque-là. Dans ce cas, Nutanix propose de s’abonner à son propre service de VDI, Xi Frame, lequel revient à louer des postes virtuels chez AWS, Azure ou GCP pour des tarifs allant de 50 à 250 €/mois l’unité, selon la puissance désirée.

« Nos offres de VDI en cloud répondent particulièrement bien à la demande actuelle qui est ponctuelle : les entreprises ont besoin aujourd’hui de faire télétravailler une majorité de salariés. Mais elles ignorent si elles auront encore besoin de ces postes en VDI à l’issue du confinement », indique Christophe Bardy.

Xi Frame permet d’utiliser un poste virtuel depuis un simple navigateur. Conçu pour la puissance, il donne accès à des configurations qui vont du poste bureautique, éventuellement sur plusieurs écrans, à la station de travail la plus exigeante. Christophe Bardy cite en exemple un grand cabinet d’architecte qui utilise Xi Frame pour utiliser à distance des machines virtuelles dotées de 8 cœurs virtuels et d’un GPU. Il précise néanmoins qu’un poste bureautique ordinaire n’a besoin que d’un cœur, voire de seulement un demi-cœur.

Comme Xi Frame s’exécute indifféremment sur tous les clouds publics, il permet à une entreprise internationale d’exécuter ses postes chez l’hébergeur le plus avantageux selon l’endroit où se trouvent ses salariés. Les avantages ne concernent pas que les prix des VMs négociés en amont ; une entreprise peut aussi avoir déjà loué des liens dédiés vers l’un ou l’autre cloud public dans certains datacenters pour accélérer ses communications.

« En 72 heures, nous sommes capables de provisionner des centaines de postes. »
Christophe BardyNutanix

« Cela se passe de la façon suivante : l’entreprise nous appelle, nous indique dans quel cloud public elle souhaite déployer ses postes virtuels et sur quel service de stockage en ligne elle compte enregistrer les données. De notre côté, nous configurons ses postes selon ses demandes, avec le bon OS, les bonnes applications, le bon lien vers son annuaire. En 72 heures, nous sommes capables de provisionner des centaines de postes », dit Christophe Bardy.

L’an 0 de la bascule des applications métiers en cloud ?

Il précise que les entreprises souscrivent à l’offre Xi Frame après avoir souscrit un contrat avec l’hébergeur de cloud public. « Notre tarif ne comprend pas l’utilisation des ressources IaaS nécessaires. Nous pourrions nous occuper nous-mêmes de commander ces ressources à AWS, Azure ou GCP, mais nous devrions les refacturer. Les entreprises ont plutôt intérêt à négocier elles-mêmes leurs tarifs. »

Christophe Bardy ignore si les entreprises qui souscrivent aujourd’hui aux offres de Nutanix en cloud conserveront leurs postes virtuels après le confinement. « Ironiquement, la presse informatique a passé plus d’une décennie à prédire chaque Premier de l’an que nous entrions dans l’année du VDI [y compris LeMagIT, encore une fois, en janvier dernier, N.D.R.], mais cela ne s’est jamais produit ! Il aura finalement fallu une pandémie mondiale pour que ce chamboulement arrive, c’est-à-dire au moment où nous ne pouvons plus nous en réjouir », note-t-il.

« Selon les conversations que nous avons avec les entreprises, nous comprenons néanmoins que cette pandémie a eu l’effet d’un électrochoc sur la manière de concevoir les applications. Et nous observons qu’elles ont déjà relancé leurs projets de modernisation », conclut-il.

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