MongoDB remplace son CTO par un vétéran d’AWS et d’Oracle

MongoDB a annoncé le remplaçant d’Eliot Horowitz, CTO et cofondateur de l’entreprise. C’est Mark Porter, un ancien directeur des produits base de données chez AWS qui reprendra le rôle le 20 juillet prochain.

Eliot Horowitz a écrit le code source de la base de données orientée document de MongoDB. Le directeur technique et cofondateur de l’éditeur quittera son poste le 10 juillet prochain. Il restera néanmoins un conseiller technique de choix pour l’entreprise new-yorkaise.

Le 20 juillet 2020, Mark Porter le remplacera. Ce dernier était le CTO de Grab depuis 2018, un concurrent d’Uber en Asie du Sud Est, où il gérait plus de 400 microservices.

Mark Porter est un vétéran du marché des bases de données. Entre février 2019 et février 2020, il a siégé au conseil d’administration de MariaDB. Surtout, il a été directeur général de plusieurs produits SGBD AWS (dont Amazon RDS, Aurora et RDS for PostgreSQL) de mai 2013 à septembre 2018 et a commencé dans ce domaine en tant que développeur SGBDR pour Oracle chez qui il a monté les échelons pour devenir Vice President Interactive Television, après 11 ans de carrière.

Évidemment, Dev Ittycheria Président et CEO de MongoDB, salue le fait de compter un tel spécialiste parmi ses rangs. « MongoDB s’est développé très rapidement en amenant les développeurs à reconnaître la puissance, la flexibilité et l’évolutivité du modèle document pour servir de base de données moderne et polyvalente. La vaste expérience de Mark dans la construction de plateformes de persistance des données, dans l’aide aux entreprises pour une exécution à grande échelle et dans la consommation de technologies de nouvelle génération, est exactement ce dont nous avons besoin pour notre prochaine phase de croissance », se réjouit-il dans un communiqué de presse.

Un expert du SQL en quête de « rédemption »

De son côté, Mark Porter fait part de son expérience avec les SGBDR et reconnaît, sans surprise, la pertinence de la plateforme logicielle cloud de MongoDB et de son modèle document pour concevoir des applications critiques modernes.

Dans un article de blog, le même Mark Porter se montre toujours aussi enthousiaste, mais sûrement plus franc. « Plus personnellement, je cherchais à mettre un terme (et peut-être à me racheter) à la profonde culpabilité personnelle qui m’habite, car j’ai consacré une grande partie de l’énergie de ma carrière à construire des moteurs de données qui ne rendent pas la vie des gens aussi facile que possible. Si vous ne connaissez pas la culpabilité dont je parle, regardez le SQL généré par n’importe quel ORM (Mapping objet relationnel) populaire – il est clair qu’il y a un décalage entre ce que les développeurs essaient d’accomplir et ce que leurs bases de données leur permettent de faire », admet-il.

MongoDB a lancé il y a peu Atlas Cloud en disponibilité générale. Cette DbaaS cloud doit faciliter les déploiements à large échelle et fournir des outils supplémentaires pour les développeurs. L’éditeur a notamment officialisé Realm, le pendant mobile de son SGBD.

« Mark est une personne très expérimentée qui permettra d’ajouter une perspective supplémentaire à MongoDB. Son expérience chez Amazon devrait être particulièrement utile alors que MongoDB cherche à poursuivre et à renforcer son succès avec Atlas. Notez qu’il est au conseil d’administration depuis quelques mois, ce qui lui permettra d’entrer rapidement dans le vif du sujet », confirme Merv Adrian, VP Recherche Data & Analytics chez Gartner.

En effet, Mark Porter a rejoint le conseil d’administration de l’éditeur en février 2020.

Un défi de taille attend MongoDB

La popularité de la base de données dans le cloud est incontestable. Entre février et juin 2020, MongoDB est passé de 15 900 à 18 400 clients dans 100 pays. La version non commerciale de la base de données open source a été téléchargé plus de 110 millions de fois. Si son chiffre d’affaires a augmenté de 154 millions de dollars entre 2019 et 2020 pour atteindre 421 millions, les pertes nettes s’élevaient à 175 millions de dollars à la fin de l’année fiscale 2020. Le premier trimestre 2021 a permis à MongoDB de générer 130 millions de dollars de CA, soit une croissance de 46 % par rapport à la même période du précédent exercice, mais aussi une perte nette de 53 millions de dollars.

L’éditeur attend sûrement de l’arrivée de Mark Porter une direction technique centrée sur le développement des nouveaux produits (Atlas, Realm, Charts) pour les rendre toujours plus accessibles pour les développeurs tout en optimisant leur coût. Les attentes sont fortes. StackOverFlow a réalisé un sondage en février auprès de 65 000 d’entre eux répartis dans 186 pays. Ils ont élu MongoDB comme la « base de données la plus demandée par les développeurs » devant PostgreSQL, Elasticsearch (à la surprise de Bahaaldine Azarmi, Head of Solutions Architecture SEMEA chez Elastic) et Redis.

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