OVHcloud : le point après l’incendie

Plusieurs milliers de sites web resteraient indisponibles. Les entreprises qui ont loué des services de clouds privés obtiendront gratuitement des serveurs de remplacement. L’activité redémarrera partiellement la semaine prochaine.

Dans la nuit du mardi 9 au mercredi 10 mars 2021, à minuit passé de 47 minutes, un incendie s’est déclaré sur le site strasbourgeois SBG de l’hébergeur OVHcloud. Malgré l’intervention rapide des pompiers, le feu a détruit l’intégralité de l’un des quatre bâtiments opérationnels, dit SBG2 (5 étages, 500 m2 de surface au sol, 12 000 serveurs), et la moitié d’un autre, dit SBG1. Bien qu’ayant décidé de fermer l’accès au site jusqu’à nouvel ordre, la préfecture a autorisé les équipes d’OVHcloud à vérifier que les machines du bâtiment SBG3, proche de l’incendie, n’ont pas été impactées.

Le site comporte également un bâtiment SBG4, non touché et un bâtiment SBG5, en cours de construction. Par mesure de sécurité, l’ensemble du site a été désactivé : il n’est plus alimenté en électricité et plus aucun serveur ne fonctionne.

La cause de l’incendie est encore inconnue.

Sur son site de maintenance, OVHcloud invite les entreprises qui louent des serveurs physiques (cloud privé) sur le site de Strasbourg à activer leur Plan de Reprise d’Activité (PRA). Un PRA consiste à relancer l’activité depuis des serveurs de secours, à partir d’une sauvegarde récente des données en cours de traitement. Dans le cadre des offres de cloud privé, avoir mis en place des PRA fonctionnels est de la responsabilité des clients d’OVHcloud, l’hébergeur n’assurant cette fonction que dans le cas de ses offres publiques.

À date, on ignore combien d’entreprises ayant souscrit à une offre de cloud privé sur le site de Strasbourg ont un PRA fonctionnel.

Plusieurs bâtiments rallumés les 15 et 19 mars

OVHcloud indique avoir des stocks suffisants pour remplacer gratuitement les matériels qui ont été détruits dans l’incendie. Ces stocks sont à l’heure actuelle situés sur les sites de Roubaix et de Gravelines, dans le nord de la France. Certains clients témoignent sur Twitter avoir passé commande de machines de remplacement pour une exploitation directement sur ces sites.

Pour autant, plusieurs services dits de cloud public - comme les e-mails et l’hébergement web - semblaient encore inopérants ce mercredi 10 mars à 18h00. Selon le journal régional Les Dernières Nouvelles d’Alsace (DNA), les sites web de milliers d’entreprises, locales ou non, seraient toujours indisponibles. OVHcloud n’a pas communiqué sur les procédures qu’il avait mises en place pour relancer ces sites web depuis ses autres datacenters.

Octave Klaba, le président fondateur d’OVHcloud, indique sur Twitter que les huit salles encore intactes du bâtiment SBG1, ainsi que toutes celles du bâtiment SGB4, devraient être rallumées lundi prochain 15 mars. Les salles du bâtiment SGB3, en cours d’inspection, pourraient être rallumées vendredi 19 mars.

Un centre de données certifié SecNumCloud par l'ANSSI

Cet incident majeur arrive alors qu’OVHcloud annonçait lundi sa prochaine introduction en bourse et, mardi, qu’il avait obtenu les certifications ISO/IEC 27001 et 27701 pour l’ensemble de ses sites. Ces certifications sont censées indiquer qu’OVHcloud a tout mis en place pour se prévaloir contre les risques de destruction des données qu’il héberge.

Depuis la fin de l’année dernière, OVHcloud est au premier rang pour incarner le cloud souverain français. Ses datacenters de Strasbourg, qui viennent de recevoir la certification SecNumCloud de la part de l’ANSSI, étaient pressentis pour héberger les infrastructures des opérateurs d’importance vitale (OIV) français, celles des grands industriels et des services publics.

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