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DbaaS : Avec Capella, Couchbase cible les développeurs

L’éditeur a décidé de renommer son offre Couchbase Cloud en Couchbase Capella. À cette occasion, l’éditeur complète son portfolio avec une offre entièrement managée, afin de convaincre les développeurs de l’intérêt de la base de données NoSQL.

Couchbase, l’éditeur d’une base de données NoSQL freemium mise depuis 2015 sur un langage de requête SQL, N1QL, visant à interpréter des données au format JSON comme des données tabulaires. Couchbase Server 7.0, présentée à l’été dernier, doit assurer des transactions ACID multidocuments via des scopes et des collections. « Le fait d’apporter les scopes et les collections a permis d’améliorer les performances. Nous commençons à avoir de bonnes interactions avec les clients existants qui veulent migrer pour bénéficier de ces ajouts », vante Hervé Oliny, responsable avant-vente EMEA chez Couchbase.

Couchbase aurait d’autres atouts à défendre. « Nous offrons des services de recherche full-text, d’indexation, de requêtage, nous fournissons notre langage SQL N1QL, etc. », liste-t-il.

Cette approche particulière, une base de données à cheval entre le SQL et le NoSQL, aurait convaincu les grands groupes, ceux qui maintiennent des applications critiques. Sur son site web, l’éditeur met en avant Wells Fargo. La banque américaine utiliserait sa base de données pour détecter la fraude en temps réel sur 50 millions de transactions par jour. En Europe, Coyote et Carrefour Espagne sont également clients de Couchbase, l’un pour son système de navigation et d’alerte, l’autre pour gérer une place de marché web qui comprend 1 500 vendeurs et 3 millions de références produits.

Une faible adoption chez les développeurs

Si l’éditeur a su se faire un nom pour divers usages, principalement en matière de mise en cache (prisé par LinkedIn) et pour la gestion des accès, sa base de données n’est pas la plus populaire chez les développeurs.

Selon une étude menée par StackOverflow en 2021 auprès de 53 312 développeurs professionnels, 1,76 % d’entre eux ont effectué « un travail approfondi au cours de l’année écoulée » sur Couchbase, contre 28,03 % sur MongoDB.

« Pendant longtemps, Couchbase a mis en avant ses capacités à supporter les applications critiques », déclare Hervé Oliny. « Nous ciblions les architectes applicatifs, contrairement à d’autres acteurs sur le marché qui ont commencé par les développeurs, puis qui sont allés vers le support des applications critiques. Nous faisons le chemin inverse », affirme-t-il.

Dans un même temps, l’éditeur développe sa stratégie cloud, poussé à la fois par ses clients et ses actionnaires. En ce sens, Couchbase Cloud est voué à disparaître au profit de Couchbase Capella. Capella est un « chapeau » par-dessus son offre cloud.

En clair, l’éditeur apporte en sus de son offre « in VPC » une solution DbaaS entièrement managée, afin de donner à ses clients le choix entre deux options de déploiement rattaché à Capella. Le responsable avant-vente rappelle que les clients ont toujours la possibilité de déployer Couchbase Server on-premise, dans un cloud privé ou dans un cloud public.

« L’offre in VPC s’appuie sur l’infrastructure IaaS du client, ce que nous proposions déjà avec Couchbase Cloud. Le client vient avec son contrat d’un fournisseur comme AWS, le plus répandu chez nos clients, ils disposent déjà de remises sur ses services IaaS et déploient juste notre base de données », explique Hervé Oliny.

Un DbaaS pour les nouvelles applications

« Nous ajoutons une solution pour démarrer plus rapidement, sans avoir besoin d’avoir un contrat existant avec un fournisseur cloud, et opter directement pour une offre DbaaS entièrement managée par Couchbase ».

Avec cette deuxième option, la contractualisation est effectuée en direct avec l’éditeur de la base de données. « Nous gérons toute l’infrastructure sous-jacente ».

« Nous visons essentiellement les développeurs. Nous n’allons peut-être pas cibler dès le départ le support d’applications critiques ou de projet de réécritures d’applications mainframe. »
Hervé OlinyResponsable avant-vente EMEA, Couchbase

Les développeurs consomment la base de données dont les principales fonctions d’opérations sont automatisées, et le SGBD NoSQL est préprovisionné. L’éditeur vante son approche in-memory et promet un SLA de 99,99 %, à l’instar de son offre in VPC. Comme ses concurrents, Couchbase pousse des capacités d’élasticité, suivant les besoins et les performances requises par les entreprises. Le rapport prix/performance est censé encourager les développeurs à déployer la base de données.

« Nous visons essentiellement les développeurs. Nous n’allons peut-être pas cibler dès le départ le support d’applications critiques ou de projet de réécritures d’applications mainframe », affirme Hervé Oliny. L’offre entièrement managée doit aider des « développeurs autonomes » à tester ou à déployer des déploiements greenfield.

« Nous discutons de moins en moins avec des administrateurs de bases de données. Nous échangeons avec des développeurs et des métiers souhaitant déployer des applications rapidement », ajoute-t-il.

Selon le responsable avant-vente, cette stratégie est également liée à l’introduction en bourse de Couchbase au mois de juillet. « Lors des conversations pré-IPO avec des sociétés financières, elles nous ont recommandé de cibler les développeurs. C’est ce que nous voulons faire avec l’option “fully hosted” de Capella », déclare Hervé Oliny.

AWS d’abord, Google Cloud et Azure plus tard

Cette version entièrement managée s’appuie directement sur la version 7.02 de Couchbase Server, tandis que l’offre « In VPC » est pour l’instant proposée sur une version antérieure.

Les fonctions principales de la base de données entièrement managée sont déployées via un agent. « Avec notre solution in VPC, nous utilisons l’orchestration de Kubernetes proposée par les fournisseurs cloud ; avec l’offre fully hosted, nous fournissons notre propre agent d’orchestration, ce qui nous permet de la proposer sur différents clouds, que ce soit AWS, Google Cloud ou Azure », assure Hervé Oliny.

Dans un communiqué de presse, l’éditeur précise que l’interface de contrôle Capella s’appuie sur AWS et « intègre plus de 20 services de la plateforme au sein de son architecture notamment Amazon Elastic Compute Cloud (Amazon EC2), Amazon Elastic Block Store (Amazon EBS), AWS Lambda, Amazon GuardDuty et AWS Shield ».

Certains de ces services propulsent les fonctionnalités d’indexation et la recherche full-text « et toutes les fonctionnalités par-dessus la base de données NoSQL », selon Hervé Oliny. Avec son agent d’orchestration, l’éditeur a donc mis en place une parade efficace pour fluidifier les déploiements sur différents clouds. Il devra tout de même trouver les services équivalents pour exécuter les fonctions adossées à son moteur NoSQL.

Au lancement, l’option entièrement managée de Capella est uniquement disponible sur AWS. Selon notre interlocuteur, le service DbaaS sera déployé sur Google Cloud au premier trimestre 2022, puis sur Microsoft Azure à une échéance indéterminée.

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