IBM multiplie enfin les modèles de serveurs Power10

Neuf mois après le lancement du haut de gamme E1080, IBM commercialise cinq nouvelles machines Unix en 4U et 2U, de 4 à 96 cœurs.

Après l’E1080, le premier serveur Power 10 lancé au dernier trimestre 2021, IBM étend enfin sa nouvelle famille de machines Unix. On trouve d’abord un modèle milieu de gamme baptisé E1050, qui succède en toute logique à l’ancien E950 à base de Power9. Présentée sous la forme d’un nœud rack de 4U, la machine contient quatre sockets pour doubles processeurs Power10 et jusqu’à 16 To de RAM.

IBM lance également les S1014 et S1024, au même format 4U, mais avec respectivement un et deux sockets. L’avantage de ces deux machines est qu’elles contiennent chacune 24 emplacements pour des SSD NVMe contre seulement 10 sur l’E1050.

Sur ces machines, le module embarquant deux processeurs Power10 est appelé un DCM (Dual Chip Module). Il existe trois configurations de DCM : 12 cœurs fonctionnant de 3,36 à 4 GHz, 18 cœurs de 3,2 à 4 GHz et 24 cœurs de 2,95 à 3,9 GHz.

Enfin, IBM lance les machines S1022S et S1022 qui, elles, se présentent sous la forme de boîtiers 2U avec deux sockets pouvant chacun accueillir, cette fois, un seul processeur Power10. Sur le modèle S1022S, chaque Power10 a 4 ou 8 cœurs. Sur le S1022, chaque Power10 a 12, 16 ou 20 cœurs. Ces machines accueillent un maximum de 8 SSD NVMe.

Principalement destinées à exécuter des traitements SAP HANA ou Oracle Database, ces machines sont commercialisées comme une ressource sur site liée à IBM Cloud, le cloud public d’IBM.

768 VMs simultanément sur l’E1050

Dans la configuration maximale, l’E1050 à quatre sockets propose donc 96 cœurs. Chacun de ces cœurs peut exécuter simultanément 8 flux d’instructions (« threads »), ce qui revient à dire que 768 machines virtuelles au maximum de leur activité peuvent être exécutées en même temps sur cette machine.

On notera que le système de virtualisation reste PowerVM d’IBM. Celui peut exécuter des machines virtuelles AIX (l’Unix d’IBM) ou Linux, dont OpenShift Container Platform, le Linux de Red Hat qui déploie Kubernetes  pour exécuter les applications en containers. Étonnamment, il n’est plus possible d’exécuter sur l’E1050 des VM avec le système i, c’est-à-dire AS/400.  En revanche, les VM i restent possibles sur toutes les autres nouvelles machines Power10.

Chaque socket accède à la mémoire avec une bande passante de 409 Go/s via 16 bus Open Memory Interface montés en parallèle, ce qui signifie qu’une machine contenant quatre DCM a une bande passante interne de 1636 Go/s. Les barrettes mémoire sont de type DDR4, on peut en insérer 64 et elles peuvent offrir quatre capacités : 32, 64, 128 ou 256 Go. Comme sur le modèle E1080, le contenu de la RAM est chiffré en temps réel, sans aucun impact sur l’exécution des applications.

En face avant de l’E1050, au-dessus de quatre ventilateurs, dix SSD NVMe au format U.2 sont installables. Chaque SSD a une capacité brute maximale de 6,4 To, soit un stockage interne qui peut grimper jusqu’à 64 To. En toute logique, la capacité interne des S1022S et S1022 est de 51 To, tandis que celle des S1014 et S1024 est de 153 To.

En face arrière de l’E1050, se trouvent douze slots PCIe. Six d’entre eux sont soit du PCIe 4.0 en 16 canaux, soit du PCIe 5.0 en 8 canaux. Deux autres sont uniquement du PCIe 5.0 en 8 canaux et trois autres sont uniquement du PCIe 4.0 en 4 canaux. Le douzième slot est occupé par le module d’administration eBMC Service Processor Card.

Dans le catalogue d’IBM, la machine peut être étendue avec 64 tiroirs de disques : soit des modèles EXP12SX qui comprennent chacun 12 disques durs ou SSD, soit des EXP24SX avec 24 disques durs ou SSD. Soit un maximum de 1536 disques externes. Il est également possible d’ajouter quatre tiroirs de 12 slots PCIe 3.0 pour connecter jusqu’à 48 cartes d’extension supplémentaires.

Comparativement, le précédent modèle E950 à base de Power9 avait lui aussi un boîtier 4U avec quatre sockets et une RAM maximale de 16 To. Cependant son nombre maximum de cœurs était deux fois moindre : 48. Et la bande passante maximale au sein de la machine était de 920 Go/s. Par ailleurs, l’E950 n’avait que quatre SSD NVMe, mais ils étaient complétés par huit disques durs ou huit SSD en SAS.

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