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Cloud : GCP lance des VMs ARM plus économiques, plus élastiques

Les nouvelles machines virtuelles Tau T2A disponibles sur GCP devraient revenir moins chères sur les traitements qui ont besoin d’une élasticité linéaire. Elles fonctionneront sous un Linux compatible Red Hat.

GCP, le cloud public de Google, proposera bientôt d’exécuter les applications en containers sur des machines virtuelles ARM, exécutées par des serveurs à base de processeur Altra d’Ampere. Ces nouvelles VM font partie de la gamme Tau T2 – et sont donc baptisées Tau T2A, le A signifiant ARM – dont la particularité est de coûter 40 % moins cher que des machines virtuelles traditionnelles dans les traitements élastiques.

Le fait de baser ces VMs sur une architecture ARM doit permettre à GCP de proposer des prix encore plus bas. Le fournisseur n’a pour l’heure communiqué que sur un seul tarif : 1,23 dollar par heure pour une VM T2A de 32 vCPU avec 128 Go de RAM dans la région us-central1.

Comparativement, une VM à base d’architecture Intel Xeon, avec les mêmes caractéristiques et proposée dans la même région, coûte 1,52 dollar par heure. Si l’économie de base n’est donc que d’environ 20 %, GCP assure que l’élasticité linéaire des VMs Tau T2 permettrait d’en déployer moins à grande échelle pour des performances similaires, soit une économie de plus en plus importante selon la performance recherchée.

GCP suggère par ailleurs que ces VM T2A contribueront à réduire le bilan carbone des utilisateurs. Le fournisseur parle de meilleures performances par watt, sans plus de détails quant aux économies d’énergie possibles.

Les processeurs Altra d’Ampere s’imposent au fil des mois comme le modèle de processeur ARM pour serveurs. On les retrouve également au cœur d’OCI, le cloud public d’Oracle, mais aussi sur les derniers serveurs Proliant RL300 Gen11 que HPE vend aux datacenters.

Pour une élasticité plus prévisible au meilleur prix

La caractéristique des VMs Tau T2 est d’offrir des performances maximales par flux d’exécution (par « thread »), plutôt que de rentabiliser la puissance des processeurs en exécutant dessus un maximum de flux. En clair, une VM TAU T2A peut contenir 48 vCPU, ce qui signifie qu’elle exécutera 48 threads à pleine vitesse, soit 48 instances d’un code déployé au format container.

Cette architecture apporte une élasticité plus prédictive aux applications de calcul : pour obtenir des résultats, tant de fois, plus rapidement, ou tant de fois, plus importants, il suffit de déployer tant de fois plus de VM TAU T2.

Cette notion est a priori d’autant plus vraie avec les processeurs Altra que leur fréquence est fixe. Contrairement aux Intel Xeon et aux AMD Epyc, tous les cœurs conservent une fréquence de 3 GHz tout au long de leurs calculs. Il n'y a ni ralentissement pour ménager la température de la puce, ni accélération pour favoriser un thread qui semble plus actif que les autres.

Selon GCP, les applications qui tirent parti d’une telle élasticité linéaire sont celles qui transcodent des médias pour une diffusion en ligne, mais aussi les applications web écrites en Java qui traitent des informations en temps réel. Google met en avant l’utilisation de ces machines virtuelles avec ses services Kubernetes (GKE), Batch (traitements par lot) et Dataflow (analyse continue).

L’année dernière, GCP avait inauguré la famille des VMs Tau T2 sur des serveurs AMD Epyc. Ces machines virtuelles T2D offraient de 1 à 60 vCPU, 4 Go de RAM par vCPU et une bande passante réseau qui totalisait 32 Gbit/s. Les VMs T2A reprennent les mêmes caractéristiques, mais avec un nombre de vCPU qui culmine, pour l’instant, à 48.

Un Linux compatible Red Hat, sans coût de licence

Parallèlement, GCP officialise Rocky Linux 8 dans ses offres, le Linux développé par l’éditeur CIQ et qui serait idéalement pensé pour servir de système de base aux VMs T2A.

L’intérêt de Rocky Linux est, selon Google, sa compatibilité « à 100 % » avec RHEL, le Linux de Red Hat. Google le présente d’ailleurs comme le successeur de CentOS, le Linux totalement libre que Red Hat a récemment abandonné au profit d’un CentOS « Stream » qui, comme Fedora, se veut plus expérimental et beaucoup moins utilisable en production.

Libre de toute licence payante, CentOS était notamment utilisé par les entreprises comme système d’exploitation de base pour les machines virtuelles des développeurs, au sein desquelles ils déploient leurs applications en containers. Mais en devenant un Linux rempli de fonctions d’avant-garde non validées par Red Hat, il n’est plus possible de certifier dessus des applications censées garantir la compatibilité avec tous les Linux.

Côté cloud, pouvoir proposer un Linux entièrement compatible avec celui de Red Hat, mais non soumis au prix de ses licences est censé conduire à des tarifs attractifs.

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