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Facturation électronique : un tiers des DAF français n’auraient encore rien fait

Alors que la facture électronique deviendra obligatoire dès 2024, de nombreuses entreprises n’auraient pas anticipé ce changement, créant un sentiment d’urgence et d’appréhension chez les DAF – qui voient néanmoins des avantages à cette évolution technique et réglementaire.

L’éditeur lyonnais Esker, spécialiste du procure to pay et du order to cash, vient de publier les résultats d’une étude menée avec OpinionWay sur la maturité des entreprises françaises à propos de la facturation électronique. Une facturation qui, rappelons-le, sera obligatoire et effective dès 2024.

« La facturation électronique entre les entreprises françaises assujetties à la TVA, via des plateformes de dématérialisation, va devenir progressivement obligatoire entre 2024 et 2026 selon la taille de l’entreprise », rappelle Esker. « Mais à partir du 1er juillet 2024, toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, devront être en mesure de recevoir les factures de manière dématérialisée. »

Une facturation électronique qui suscite de l’appréhension

Conclusion la plus marquante de ce rapport, près d’un tiers des organisations n’ont entamé aucune démarche dans ce domaine (29 %). Autre chiffre frappant, près d’une entreprise sur quatre (23 %) échange moins d’un quart de ses factures au format électronique… dont 15 % qui n’échangent aucune facture client au format numérique.

Une des conséquences est que la mise en conformité – et donc le déploiement des outils IT pour la permettre – va se faire dans un laps de temps très raccourci.

De fait, 34 % des DAF jugent que le calendrier est trop court.

Pire, pour Esker, cette évolution crée de « l’appréhension » chez près d’un DAF sur trois (31 %), voire de « l’anxiété ».

Les DAF expliqueraient ces sentiments négatifs par une mise en conformité qu’ils jugent complexe (53 %), coûteuse (55 %) et qui ajouterait des problématiques de sécurité des données (47 %). Ils en appellent (à 39 %) à davantage d’accompagnement. « Pour autant, 31 % d’entre eux n’ont toujours pas choisi de partenaire pour les accompagner », note Esker.

« Quand nous observons que dans certaines organisations, le simple acte de paiement impose le présentiel, au vu de la multiplicité des plateformes, du niveau de maturité des systèmes d’information, nous savons qu’il y aura tout de même un sujet important sur la facture électronique », confirmait récemment au MagIT Damien Charrier, Vice-président de l’IFEC (l’Institut Français des Experts-comptables et des Commissaires aux comptes). « Certaines entreprises vivent la “digitalisation” à marche forcée. C’est encore assez frais. »

Une facturation électronique qui a aussi des avantages perçus

Malgré la complexité de la facturation électronique, les DAF en percevraient de nombreux bénéfices : 55 % anticipent un gain de compétitivité, 56 % une amélioration de la gestion de leur trésorerie, 53 % une réduction des délais de paiement, et 64 % y voient un moyen efficace de lutter contre la fraude.

Plus largement, 89 % des DAF prévoient que la facturation électronique va accélérer la transformation digitale de leur entreprise, 55 % qu’elle va améliorer les relations avec leurs clients et leurs fournisseurs et 79 % qu’elle va faciliter leur travail quotidien (grâce à l’automatisation, bénéfice connexe de la numérisation).

Cependant, regrette Esker, « les DAF dont les entreprises sont encore au stade de la réflexion identifient moins les bénéfices de ce changement ».

L’enquête a interrogé par téléphone un échantillon de 302 directeurs et responsables administratifs et financiers d’entreprises de 50 salariés, du 22 novembre au 12 décembre 2022

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