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IA générative : les professeurs n’ont pas peur (étude)

Pour la moitié des enseignants du secondaire, les technologies comme ChatGPT présentent plus de bénéfices que de risques, selon une étude de Capgemini. Qui souligne deux autres défis dans la formation numérique des jeunes : les données et la désinformation.

Les nouveaux d’IA générative sont-ils bons ou mauvais pour les élèves ? Vont-ils augmenter la « triche » et baisser le niveau des futurs professionnels ou au contraire améliorer leurs capacités d’apprentissage et de raisonnement ?

S’il est encore trop tôt pour répondre, une chose est sûre : ChatGPT et consort bouleversent l’éducation. Un peu partout dans le monde, des écoles prennent déjà des mesures pour intégrer ou exclure les outils d’IA générative. Mais qu’en pensent vraiment les professeurs et les élèves ?

L’IA générative bénéfique aussi pour les enseignants

Un rapport du Capgemini Research Institute mené auprès de 1 800 professeurs de l’enseignement secondaire, de 4 500 parents d’élèves, et de 900 élèves âgés de 11 à 18 ans montre que la moitié des enseignants du secondaire considèrent que le potentiel de l’IA générative en tant qu’outil pédagogique l’emporte sur les risques.

L’étude a été menée en Allemagne, en Australie, aux États-Unis, en Finlande, en France, au Japon, aux Pays-Bas, au Royaume-Uni et à Singapour.

Trois cas d’usages arrivent en tête :

  1. l’utilisation de l’IA pour enseigner comment interagir avec les modèles d’IA et les comprendre (60 %) – une forme de « méta-IA » donc,
  2. l’IA pour faciliter les exercices de pensée critique (56 %) et,
  3. l’IA pour suggérer des modifications aux travaux des élèves (52 %).

Et côté enseignant cette fois, 52 % pensent que les outils d’IA vont aussi améliorer leur métier.

Les Français plus mitigés sur ChatGPT

Il n’en reste pas moins que la moitié des professeurs déclarent que leur établissement a bloqué ou a restreint l’utilisation de ces outils sous une forme ou une autre. Seuls un peu moins de 20 % des établissements ont intégré ces outils dans une approche de « précurseurs ».

Une approche que, visiblement, plus d’enseignants jugent viable. Dans l’ensemble, 56 % considèrent en effet que les programmes et les évaluations doivent être adaptés pour tenir compte de l’utilisation par les élèves des contenus générés par l’IA.

Si les professeurs n’ont pas peur de l’IA générative, cela n’empêche pas 78 % d’entre eux de s’inquiéter de l’impact négatif de ces outils sur les résultats d’apprentissage des élèves – souligne Capgemini – notamment le fait que les compétences en écriture pourraient être moins valorisées (66 %) et qu’ils pourraient limiter la créativité de l’élève (66 %).

L’étude note également que le sentiment à l’égard de l’IA générative varie considérablement d’un pays à l’autre : les enseignants aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Allemagne et en Finlande sont plus prompts à reconnaître l’importance et le potentiel de l’IA générative qu’à Singapour, au Japon ou… en France.

Compétences numériques professionnelles et désinformation

L’étude se penche également sur les compétences numériques des élèves face au marché du travail.

La conclusion principale est que 55 % des 16 et 18 ans ne se sentent pas prêts (alors que 70 % des professeurs de lycée et 64 % des parents pensent au contraire qu’ils le sont ou qu’ils le seront).

40 % des 16 à 18 ans ont du mal à distinguer les faits des opinions sur internet.

Plus exactement, l’étude montre que si 72 % des élèves ont confiance en leurs compétences numériques « de base », moins de la moitié (47 %) restent confiants en ce qui concerne la communication numérique et la culture des données, « compétences considérées comme essentielles pour réussir dans le monde du travail d’aujourd’hui », note Capgemini.

Le rapport pointe du doigt un autre défi – qui aura aussi des répercussions sur la carrière professionnelle (quelle qu’elle soit) des élèves : distinguer le vrai du faux.

Certes, la majorité des étudiants (80 %) se disent capables de trouver des informations en ligne. Mais ils sont moins nombreux à savoir à quelles sources se fier (66 %). Pire, 40 % admettent avoir du mal ou ne pas être capable de distinguer les faits des opinions sur internet.

D’où, conclut Capgemini, la nécessité d’un enseignement qui intègre les différentes facettes du numérique.

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