Stockage : Qumulo reproduit plus fidèlement ses baies sur Azure

Les nouveaux services de stockage en ligne ANQ Hot et ANQ Cold promettent de facturer les clients au plus juste de leurs usages et des performances similaires aux baies Qumulo sur site.

Qumulo, le fournisseur de NAS élastiques pour le monde des médias et de la santé, lance des services de stockage de fichiers sous sa marque sur le cloud public Azure. Baptisés ANQ (Azure Native Qumulo), leur but est soit d’héberger les archives des données qui ont à un moment ou l’autre été stockées sur ses baies (ANQ Cold), soit d’étendre le stockage local en cloud, pour que les données soient utilisables avec des applications SaaS (ANQ Hot).

« Avec un tarif de 3 700 $/mois pour 100 To et un débit de 1 Go/s vers les applications sur ANQ Hot, ou un tarif de 2 500 $/mois pour 250 To de capacité avec la possibilité d’extraire gratuitement jusqu’à 5 To de données par mois, nous estimons que nos services de stockage de fichiers en ligne sont 75 à 90 % moins chers que ceux de nos concurrents », argumente Kiran Bhageshpur, le directeur technique de Qumulo (en photo), lors d’un événement IT Press Tour qui a eu lieu début mars dans la Silicon Valley, en quête des acteurs du stockage qui font bouger les lignes.

Dans les faits, Kiran Bhageshpur compare surtout ses tarifs à ceux de NetApp. Ce dernier a été le premier à étendre ses baies de stockage NAS dans les clouds publics Azure, AWS et GCP au travers de services de fichiers spécifiquement écrits pour mimer le comportement et les performances de ses équipements sur site.

Or, c’est exactement ce que Qumulo veut désormais faire avec ANQ : proposer une extension en cloud de ses équipements qui ne donne pas l’impression que les ressources en ligne fonctionnent nettement moins bien – et coûtent nettement plus cher – que celles sur site.

« Nous parlons à présent de services natifs, par opposition aux premiers services de fichiers que nous avions lancés l’année dernière sur AWS et Azure et qui, à l’époque, permettaient simplement de gérer du stockage en ligne depuis la console d’administration Nexus de nos baies », dit Kiran Bhageshpur.

« La différence majeure est que nos services reposent désormais sur une version de notre système de fichiers QSFS qui a été réécrite pour utiliser les infrastructures d’Azure, exploiter leurs particularités. De la même manière que QSFS le fait avec les baies physiques du datacenter », ajoute-t-il, sans préciser quand les services ANQ seront portés sur AWS ou un autre cloud public.

Du stockage en cloud qui fonctionne au fragment de donnée près

Le bénéfice le plus saillant des services ANQ Hot et Cold serait surtout que les clients de Qumulo seront plus exactement facturés pour ce qu’ils consomment réellement en cloud. Précédemment, Qumulo n’offrait qu’une interface vers des services de stockage dont il ne maîtrisait pas vraiment les entrées-sorties. La facture mensuelle correspondait généralement à une utilisation surévaluée, comme chez les autres fournisseurs qui revendent sous leur marque des services IaaS conçus par des tiers.

Désormais, pour des raisons fonctionnelles – répartition de charge, notamment – chaque accès est chronométré et, donc, promet Qumulo, facturé au plus juste.

« L’autre bénéfice sera que les moteurs d’IA, qui nécessitent des accès à très haute vitesse vers le stockage, ne seront plus pénalisés par un stockage de fichiers en cloud », dit Kiran Bhageshpur.

Pour mémoire, l’avantage des NAS de Qumulo est de permettre l’extension de la capacité de stockage à l’envi sans jamais chuter en performances. Pour y parvenir, QSFS répartit chaque écriture en blocs stockés sur des unités différentes, selon les disponibilités. Cela lui permet de les relire ensuite via plusieurs accès simultanés.

Ce fonctionnement, qui nécessite de maîtriser à la fois la nature de chaque unité de stockage (SSD TLC ou QLC, disques durs, etc.) et leur bande passante réseau, ne peut exister quand le volume logique Qumulo est juste un raccourci vers un service IaaS de stockage dont l’accès se fait en HTTP ou via une API.

Vers une véritable solution de cloud hybride

À terme, l’ambition de Qumulo est surtout de proposer une offre complète de cloud hybride. Cette stratégie, baptisée Scale Anywhere, consiste à unifier en un seul namespace global les baies NAS sur site et les services ANQ en cloud.

À la manière de ce que vendent déjà Hammerspace ou Panzura, les différentes succursales d’une entreprise – on pense plus exactement aux différents studios d’une production audiovisuelle ou aux différents laboratoires d’un centre de recherche –, verraient ainsi directement sur leur NAS local les fichiers enregistrés sur les NAS situés ailleurs. De même, il ne serait plus nécessaire de copier manuellement les fichiers d’un NAS Qumulo vers un service ANQ : les applications SaaS verraient directement dans un service ANQ les données stockées sur un site.

Pour que cela fonctionne, Qumulo doit mettre au point la logique qui copie automatiquement les blocs de données les plus pertinents à l’endroit où ils doivent être utilisés. Et, pour garantir le maintien des performances, il doit le faire en utilisant les différentes infrastructures à leur plus bas niveau.

L’une des technologies évoquées par Kiran Bhageshpur s’appelle NFS/RDMA. Ce nom suppose un protocole d’échange qui a une connaissance suffisamment bonne des cartes réseau utilisées pour leur faire écrire les données directement dans la RAM des serveurs formant l’infrastructure.

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