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Applications & Données 24 : sans humain et sans « data », pas d’IA
Ce semestre, dans votre revue : un grand dossier sur l’IA Act, des projets de transformation chez Decathlon, l’URSSAF et Etam, l’IA au service du recyclage et un grand entretien pour rendre la GenAI plus sobre.
« L’intelligence artificielle est au cœur de la transformation digitale des entreprises ». C’est vrai. Mais une fois qu’on a dit cela, on a tout dit, et rien dit.
Quelle IA (ML, computer vision, générative, de confiance, etc.) ? Pour quoi faire : automatiser, créer de nouveaux produits, optimiser, augmenter l’humain ? Et avec quelles données (alors que les études soulignent, les unes après les autres, que les entreprises en sont encore à se battre avec leurs patrimoines « data ») ?
Data, empreinte carbone et droit
Dans ce numéro, tous les articles tournent donc, de près ou de loin, autour de la planète IA… et de la gestion des données. Puisque l’un ne va pas sans l’autre. « Sans data, pas d’IA », pourrait-on dire.
Ce numéro rappelle aussi que l’IA n’est pas uniquement une problématique technique. Elle est devenue une problématique juridique (avec l’IA Act européen).
Et demain, elle deviendra aussi une problématique écologique.
Les IA consommeront-elles moins en énergie, en eau (refroidissement des data centers) et en métaux rares (pour les GPU et CPU) que ce qu’elles permettent d’économiser en optimisant les processus et la gestion des ressources ?
La piscine olympique et la bâche de jardin
L’avenir le dira. Mais en tout état de cause, il faudra dans un premier temps – c’est notre avis – en finir avec les « croyances » et les confusions. Et elles sont nombreuses.
Une des plus importantes à désamorcer est celle qui consiste à croire que l’IA – générative ou non – peut, par magie, résoudre seule des problèmes.
Petite anecdote sur ce point. En 2021, Bercy a lancé un projet pour automatiser la détection des piscines non déclarées, en analysant massivement des images satellites (de Google), grâce à des algorithmes de computer vision. La chose fonctionne à merveille, et depuis, plus de 140 000 piscines ont depuis été identifiées et régularisées.
Le projet avait donné lieu à un retour d’expérience passionnant à Big Data & IA Paris. Ses responsables insistaient : pas question d’automatiser la chaîne de bout en bout, même si cela était parfaitement possible techniquement (détection d’une piscine, information recoupée par le cadastre, envoi du courrier de régularisation, recouvrement).
Et grand bien leur a pris. Car aucun algorithme n’est infaillible.
Ceux de Bercy sont beaucoup plus efficaces (et rapides) que les humains pour savoir si une tâche bleue vue du ciel est une piscine hors sol (à ne pas déclarer) ou une piscine en dur (à déclarer). Et pourtant. Un de mes amis proches a eu la mauvaise surprise de recevoir, pour sa petite maison dans les Pyrénées, un courrier concernant une piscine aux dimensions olympiques. Il avait, en fait, recouvert son terrain en jachère de bâches – de couleur bleue – pour empêcher les mauvaises herbes de proliférer.
Le FISC n’a évidemment pas donné suite.
Cette anecdote vous paraît triviale ? Peut-être. Vous n’auriez pas laissé une IA tout gérer non plus ? Tant mieux ! Mais BCG X a récemment confirmé au MagIT que ce type de croyances (et d’autres) étaient bien vivaces. Et qu’il fallait les combattre pour éviter un retour de bâton, des désillusions, ou un hiver de l’IA.
Au sommaire ce semestre
Ce numéro d’Applications & Données s’inscrit dans cette logique. Vous y trouverez des témoignages de Decathlon, de l’URSSAF, d’Etam (trois belles transformations digitales), une application de l’IA dans le recyclage de batterie, des conseils (et une plongée concrète dans l’IA ACT) ainsi qu’un grand entretien sur la manière de limiter l’impact de vos IA (génératives, en particulier).
Très bonne lecture à vous.