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Softbank réunira jusqu’à 40 milliards de dollars pour OpenAI
Si OpenAI termine sa transition capitalistique, elle empochera 40 milliards de dollars auprès de différents investisseurs. Sinon, la startup devra se contenter de la moitié de la somme.
Le fonds d’investissement japonais a rendu public son engagement consistant à rassembler jusqu’à 40 milliards de dollars pour la startup californienne. L’information avait déjà été partagée par Reuters qui avait eu des contacts avec une source proche du dossier.
Selon l’investisseur japonais, une première tranche de 10 milliards de dollars sera débloquée au mois d’avril. La levée sera financée par des emprunts auprès de la banque nipponne Mizuho, et « d’autres institutions financières ».
Softbank avait investi 2,2 milliards de dollars dans OpenAI en septembre 2024. La nouvelle opération serait « en alignement avec » le projet Stargate, une initiative annoncée par l’Administration Trump visant à subventionner et à équiper les fournisseurs d’IA aux États-Unis. Une partie des fonds sera comptabilisée dans le cadre du projet, comme le rachat d’Ampere.
D’après Reuters, Microsoft, Coatue Management, Altimeter Capital et Thrive Capital seraient les autres participants de cette première tranche de financement. Les 30 milliards de dollars restants devraient être réunis au cours de l’année, puis versés au mois de décembre.
Cela porterait la valorisation d’OpenAI à environ 300 milliards de dollars. Selon Softbank, elle a atteint 260 milliards de dollars avant la levée de fonds. En octobre 2024, OpenAI avait levé 6,6 milliards de dollars, ce qui lui avait permis d’ouvrir une ligne de crédit de 4 milliards de dollars. Sa valorisation s’élevait alors à 157 milliards de dollars. OpenAI a pour l’instant récolté 21,9 milliards de dollars, d’après Crunchbase.
Pour encaisser le pactole, OpenAI doit devenir une entreprise à but lucratif…
« Nous sommes ravis de travailler en partenariat avec SoftBank Group. Peu d’entreprises savent comme eux comment mettre à l’échelle une technologie transformatrice », affirme OpenAI, dans un court communiqué. « Leur soutien nous aidera à continuer à construire des systèmes d’IA qui favorisent la découverte scientifique, permettent une éducation personnalisée, améliorent la créativité humaine et ouvrent la voie à une IA générale qui bénéficiera à l’ensemble de l’humanité ».
Softbank pose toutefois des « conditions » pour accorder le financement. L’une d’entre elles n’est autre que la restructuration de la société. Pour l’heure, une entité « non-profit » détient la division commerciale de l’entreprise. « Notre plan est de transformer notre société à but lucratif existante en une société d’utilité publique du Delaware (PBC) », annonçait OpenAI en décembre. « La PBC est une structure utilisée par beaucoup d’autres qui exige que l’entreprise équilibre les intérêts des actionnaires, les intérêts des parties prenantes et un intérêt d’utilité publique dans sa prise de décision ». Softbank n’a pas précisé si cette structure lui convenait.
Si OpenAI n’arrive pas à effectuer ce changement, Softbank ne rassemblera que 10 milliards de dollars supplémentaires en sus des 10 milliards versés au cours de ce mois d’avril 2025. Le choix du mois de décembre comme date approximative du versement semble lié à ce processus, qui pourrait prendre fin au plus tard au début de l’année 2026.
En mars 2025, Brad LightCap, directeur des opérations financières chez OpenAI a été nommé responsable des opérations quotidiennes et de l’entité commerciale de la startup.
… et se remet à l’open source
En parallèle, sur X, Sam Altman, cofondateur et CEO d’OpenAI a annoncé le développement d’un modèle de raisonnement « open weights ». Chose que l’éditeur n’avait pas faite depuis GPT-2, en 2019. « Cela fait longtemps que nous y pensons, mais d’autres priorités ont pris le pas. Maintenant, cela semble important de le faire », déclare-t-il. OpenAI prévoit de réunir les avis des développeurs et des entreprises.
Cette décision paraît directement liée à l’épisode DeepSeek qui a mis en exergue la potentielle force disruptive des projets communautaires. La sortie des modèles DeepSeek R1 avait provoqué une chute du cours boursier de Nvidia. Les investisseurs avaient partiellement compris l’intérêt des avancées technologiques avant de saisir qu’elles n’affecteraient pas le géant fabless sur le long terme.
Aussi, Meta a annoncé que ses modèles « open weights » ont été téléchargés plus d’un milliard de fois. Or, les modèles de DeepSeek sont considérés comme biaisés (et potentiellement dangereux) et ceux de Meta limitent (légèrement) les déploiements commerciaux.
« Nous ne ferons rien de stupide comme dire que vous ne pouvez pas utiliser notre modèle ouvert si votre service a plus de 700 millions d’usagers actifs mensuels », tacle Sam Altman, en évoquant la limite d’utilisation principale des LLM de Meta.