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Bruxelles ouvre une enquête sur SAP pour pratiques anticoncurrentielles

La Commission européenne a officiellement ouvert, ce 25 septembre, une enquête sur SAP. L’éditeur allemand est soupçonné d’avoir restreint la concurrence sur le marché des services de maintenance et de support liés à son ERP.

SAP a-t-il abusé de sa position dominante en Europe pour évincer des concurrents dans le support de son ERP « on prem » ? C’est la question que se pose Bruxelles. La réponse n’étant pas évidente au premier abord, la Commission européenne a décidé d’ouvrir officiellement une enquête sur l’éditeur allemand.

Cette enquête vise quatre pratiques.

Elle se penchera sur le fait que SAP impose (ou pas) de recourir à ses services de maintenance.

Les autres pratiques suspectées concernent l’impossibilité de résilier des contrats pour des logiciels non utilisés et la prolongation automatique de périodes initiales de licence.

Autre accusation : la facturation de frais de réactivation trop élevés pour les clients qui reviennent après une interruption.

Pour la Commission, si ces conditions étaient avérées, elles entraveraient les prestataires tiers. « Nous sommes préoccupés par le fait que SAP ait pu restreindre la concurrence sur ce marché crucial », résume Teresa Ribera, vice-présidente exécutive de la Commission, qui estime qu’une telle situation réduirait la liberté de choix des entreprises clientes et augmenterait leurs coûts

La Commission a envoyé une évaluation préliminaire à SAP. Elle invite l’éditeur à proposer des engagements.

Bruxelles insiste sur le fait que l’ouverture de la procédure ne préjuge pas des conclusions de l’enquête.

SAP dément et collaborera avec la Commission

SAP a immédiatement réagi en indiquant que ses contrats « reposent sur des normes, établies de longue date et communes à l’ensemble du secteur des logiciels ».

L’éditeur allemand estime que ses pratiques sont donc « pleinement conformes aux règles de la concurrence ».

« Cependant, nous prenons très au sérieux les questions soulevées et nous travaillons en étroite collaboration avec la Commission européenne afin de les résoudre », ajoute SAP qui se dit par ailleurs « convaincu que la Commission mènera à bien cette procédure de manière rapide et équitable ».

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