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IA souveraine : T-Systems achète 10 000 GPU à NVIDIA pour un cloud européen
Les deux groupes ont annoncé la création d’une infrastructure européenne, hébergée en Allemagne, dédiée à l’intelligence artificielle. Sa mise en service est prévue pour 2026.
T-Systems et NVIDIA l’ont officialisé ce 16 octobre 2025 : les deux acteurs vont co-construire une infrastructure européenne dédiée à l’intelligence artificielle industrielle.
Concrètement, ce « cloud » reposera sur 10 000 processeurs NVIDIA – dont des systèmes DGX B200 et des serveurs RTX Pro. Il sera hébergé dans des data centers allemands.
L’objectif affiché par T-Systems est de permettre aux entreprises européennes de concevoir, de simuler et de produire « à la vitesse de l’IA », de manière souveraine et dans un cadre conforme au RGPD.
La mise en service complète de ce « cloud » est annoncée pour 2026.
Une infrastructure souveraine pour les usages critiques
La plateforme ciblera en particulier les besoins d’industries qui ont des projets de jumeaux numériques, de robots intelligents, de chatbots à base d’IA générative ou de conception assistée par IA – liste le cloudiste allemand.
Toutes les données seront traitées localement.
Le tout reposera sur l’environnement Open Telekom Cloud, la plateforme de cloud public opérée par T-Systems qui repose sur OpenStack. Ce IaaS, concurrent souverain d’AWS, de GCP ou d’Azure, donnera accès aux frameworks open source de NVIDIA.
« L’intelligence artificielle est le moteur de la transformation numérique. Mais elle ne peut exister sans souveraineté », justifie déclare Ferri Abolhassan, CEO de T-Systems et membre du conseil d’administration de Deutsche Telekom AG. « C’est une question de sécurité, d’indépendance économique et de respect de nos valeurs », tranche-t-il.
Des cas d’usage concrets déjà présentés
Lors de l’événement NVIDIA GTC Paris, T-Systems a présenté plusieurs usages possibles de cette future infrastructure, comme des outils d’IA pour les centres de contact, ou des solutions pour l’éducation et les services publics.
Au-delà de la puissance de calcul, le partenariat prévoit un accompagnement global des entreprises sur la chaîne de valeur de l’IA, par exemple dans la cybersécurité, dans l’intégration des solutions NVIDIA ou dans la gestion du changement.
Un nouvel accord pour NVIDIA
« À l’ère de l’IA, chaque industriel a besoin de deux usines : l’une pour fabriquer des produits, et l’autre pour développer l’intelligence qui les fait fonctionner », vante pour sa part Jensen Huang, fondateur et PDG de NVIDIA qui a trouvé un nouveau client.
Il y a moins d’un mois, NVIDIA a passé un autre partenariat, d’une ampleur pharaonique, avec OpenAI pour un montant de 100 milliards de dollars et des millions de GPU qui représenteront au moins 10 Gigawatts de puissance électrique.
Contacté par LeMagIT, T-Systems n’avait pas précisé, au moment de la parution de l’article, la répartition des achats entre les serveurs DGX (plus adaptés à l’entraînement des modèles) et les serveurs RTX (plus adaptés pour l’inférence), ni la puissance engagée par l’accord du jour.