Le nouveau Wave va-t-il convaincre les utilisateurs ?

Salesforce a mis à jour son outil d’analytique. Des questions restent encore en suspens chez les clients et les partenaires

Un an après sa commercialisation, Salesforce Wave Analytics, la plateforme de BI de Salesforce, a connu sa première mise à jour. Toutefois, des questions subsistent encore chez les clients et les partenaires sur le positionnement de Wave dans les outils d’analytiques des entreprises et dans l’écosystème de partenaires.

Les mises à jour de Wave annoncées ce jour à l’occasion de Dreamforce vise à faciliter l’utilisation de l’outil analytique auprès des métiers et d’être plus intégré en natif à Salesforce1, la plateforme du groupe, ainsi qu’aux applications des partenaires. Les utilisateurs peuvent interagir directement depuis le tableau de bord Wave et utiliser l’application en tandem, associé à d’autres applications sur la plateforme Salesforce1, ou à d’autres applications tierces.

Ces améliorations suivent les annonces d’applications Wave dédiées aux départements commerciaux (Sales) et à Service Cloud. Les nouveaux développements apportent davantage de cohérence au niveau de l’interface utilisateur et des composants Salesforce1. L’interface repose désormais sur Lightning, la plateforme de développement orientée métier du groupe, annoncée à Dreamforce l’année dernière.

Selon les responsables Salesforce, ces améliorations permettent de transformer les données et leur traitement en décision métier (voir figure 1). « Depuis le lancement, nous avons travaillé à transformer les données en connaissance », affirme Anna Rosenman, directeur marketing produit pour Salesforce Wave Analytcis Cloud. « Ce qui suit vient fermer la boucle : comment pouvons-nous transformer cette connaissance en décision ? »

Salesforce a dévoilé Wave en 2014 suite au rachat des outils de BI de EdgeSpring et RelateIQ. Avant cela, Saleforce avait connu quelques faux départs sur le marché de l’analytique et était fortement critiqué pour ses lacunes dans le domaine de la BI. Les clients, quant à eux, demandaient l’intégration d’un outil natif à Salesforce1.

A Dreamforce 2014, Salesforce avait alors livré une réponse : Wave, une plateforme analytique, adaptée aux mobiles, qui faisait la part belle à l’intuitivité. Son architecture permet aux utilisateurs métier d’interroger facilement les données et d’analyser les résultats sans l’assistance de spécialistes. A l’époque, Salesforce parlait de démocratiser la BI, permettant de porter l’analytique auprès de tous. Avec la capacité de prendre en compte plusieurs formats de données et d’analyser de grands volumes de données en quelques secondes, l’annonce avait suscité l’intérêt du marché.

Selon les experts, les mises à jour de Wave montrent l’engagement continu de Salesforce à rendre comestibles les données pour les utilisateurs métiers. «Salesforce investit beaucoup à ce que cela soit une réalité et à ce que cela créée de la valeur pour les partenaires ISV et les clients », soutient Jeff Kaplan, directeur général de THINKstrategies, une société de conseils.

Les écueils de la première année

Toutefois, les clients et partenaires restent prudents face à Wave. Il se peut que les clients hésitent encore à payer un prix un peu élevé (125$ par mois et 250$ par mois pour les licences Explorer User et Builder User, respectivement), surtout s’ils ont déjà investi dans d’autres outils de BI.

L’année dernière lors de Dreamforce, si certaines entreprises se disaient intéressées par Wave, elles se montraient également hésitantes à abandonner leurs outils de BI en place pour Wave, étant donné les coûts et de leurs investissementsexistants.

En 2014, Matt Estes, directeur du CRM d’une entreprise américaine, avait expliqué que le principal problème de Wave était son coût. Même si la société utilisait Sales Cloud et Service Cloud, il se disait sceptique à l’idée de dépenser des centaines de dollars pour des licences Wave. « Le prix est trop élevé », avait-il expliqué.

De leur côté, les partenaires regardent toujours les développements de Wave avec circonspection, dans certains cas parce que cela peut ébranler leur positionnement dans l’écosystème Salesforce.

Les derniers développements laissent penser que l’entreprise pourrait modifier sa stratégie autour de Wave pour en stimuler l’adoption. Keith Bigelow, à la tête de Wave chez Salesforce, recruté chez SAP en 2014 pour superviser la plateforme analytique, a quitté ses fonctions début septembre. En août, selon une note de Morgan Stanley, Salesforce étudiait une éventuelle remise sur Wave.

Les experts s’accordent à dire que le prix  et les outils détermineront la courbe d’adoption de Wave. « Certains clients ne sont pas prêts à tout laisser tomber au profit de Wave et les partenaires s’interrogent sur sa portée. Est-ce juste une amélioration de ce qu’offre Salesforce, ou est-ce vraiment une menace pour ce qu’ils offrent en tant que partenaires. »

Ce que Salesforce a annoncé

L’annonce porte sur trois composants :

  • Wave Actions. Les actions permettent aux utilisateurs de mettre en place des actions directement depuis les insights. Par exemple, un directeur des ventes fouille dans son application  Wave Analytics et découvre un schéma d’attrition type sur certains comptes. Il peut automatiquement assigner une tâche depuis l’application et cibler rapidement le problème.
  • Lightning dans Wave. Salesforce Lightning a été inclus à Wave Analytics, créant ainsi une interface utilisateur cohérente entre les composants de la plateforme, de Sales, Service et Marketing Clouds, jusqu’à Wave.
  • Faciliter la prise en main de Wave par les partenaires. Les partenaires peuvent désormais utiliser Wave comme la base de leurs propres applications analytiques personnalisées

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