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Le W3C travaille à des APIs standards pour le paiement en ligne

Standardiser les processus de paiement en ligne en faciliter l’usage et éviter la fragmentation : ce sont les missions de groupe de travail Web Payments du W3C.

La transformation numérique poussant les entreprises à déplacer une partie de leur modèle économique sur le Web, il était temps de développer des standards en matière de paiement. L’organisme de standardisation du Web, le W3C, vient justement d’inaugurer un groupe de travail, le Web Payments WG, dont l’ambition est de faire émerger une série d’APIs capables de standardiser à la fois les procédures de paiements via le Web et d’assurer la sécurisation des transactions. En gros, le W3C veut mettre un terme à la fragmentation des APIs de paiement des plateformes de e-Commerce et intégrées par exemple dans les applications mobiles, et créer au final un standard en matière de comportement et d’utilisabilité des modes de paiements en ligne.

Ces travaux du W3C sur le dispositif de paiement en ligne remontent à mars 2014 et s’inscrivent comme le résultat du projet européen HTML5Apps, clos en septembre dernier. Ce projet financé sur deux ans a ainsi contribué à la création d’un groupe d’intérêt sur le paiement Web au W3C (3C Web Payments Interest Group), occupé depuis à identifier les cas d’usages et les besoins en matière de standardisation. La création d’un groupe de travail officiel au sein de l’organisme de standardisation concrétise ces travaux et installe une feuille de route des développements, selon le modèle de gouvernance de l’institution. Ainsi une recommandation W3C devrait voir le jour en novembre 2017, si l’on en croit la charte du groupe.

Concrètement, « le groupe de travail ne développera pas de nouvelles méthodes de paiement », explique Ian Jacobs responsable du groupe de travail, interrogé par email par la rédaction. L’objectif est plutôt de permettre de décrire via des APIs standard la mécanique sous-jacente permettant à l’internaute d’enregistrer son mode de paiement (carte de crédit ou services de paiement), d’en choisir un adapté à la transaction, dans le navigateur, et de transmettre les bons messages afin de finaliser la transaction. Le tout dans un environnement sécurité, promet le W3C. 

Le navigateur au centre de la procédure

« C'est le navigateur qui jouera un rôle plus actif proposant aux utilisateurs de choisir parmi leurs modes de paiement favoris. Lorsque l'utilisateur doit payer, le navigateur lui proposera de choisir un moyen de paiement et communiquera en toute sécurité les informations de paiement au bénéficiaire. Ceci devrait permettre aux utilisateurs de paramétrer la façon dont ils veulent payer pour n'importe quel site Web », ajoute encore Ian Jacobs.

Si l’idée derrière est bien d’assurer une couche d’interopérabilité entre des modes paiements qui aujourd’hui ne se parlent pas, afin d’en faciliter la gestion chez le commerçant, il s’agit également de donner aux internautes la possibilité de boucler plus rapidement leurs achats en ligne.  « Grâce au travail du W3C, l'utilisateur sera en mesure de visiter des sites et de partager ses identifiants de paiement avec plus de facilité et de sécurité. Ceci devrait apporter une solution aux problèmes d'abandon du panier et améliorer le confort d'utilisation des paiements en ligne, à la fois sur terminaux mobiles et sur les sites Web», commente encore Ian Jacobs.

 La prochaine étape consistera dès lors à convaincre l’ensemble de l’écosystème du paiement en ligne de s’asseoir à la même table pour plancher sur des standards. Si logiquement, des APIs standards doivent faciliter l’intégration de mécanismes de paiement sur les plateformes de e-commerce, rien ne dit véritablement que l’écosystème y adhère. Parmi les membres du groupe de travail, on retrouve logiquement les principaux éditeurs de navigateurs Internet, des banques comme BPCE et des organismes de paiements par carte de crédit comme Visa, des opérateurs télécoms et des ténors de l’IT.

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