HTML 5 : les spécifications définies, le W3C passe aux tests d’interopérabilité

Le W3C a annoncé ce jour avoir achevé les spécifications de HTML 5, en ligne sur les cycles de développement prévus en novembre dernier. Donnant ainsi aux développeurs davantage de visibilité sur ce que sera précisément le prochain standard. Démarre désormais une période de tests visant à favoriser l’intéropérabilité des implémentations.

Ce lundi 17 décembre, HTML 5 est entré dans une phase clé de son développement, a annoncé le W3C, l’organisme de standardisation, qui respecte ainsi ligne le calendrier établi. Les spécifications définissant le prochain HTML5 (ainsi que celles définissant Canvas 5 - rendu dynamique d’images) sont désormais complètes, affirme le consortium, faisant ainsi entrer les mécanismes ainsi que tout le champ fonctionnel du HTML 5 dans leur cycle de "Candidate Recommandation". « Bien que n’ayant pas encore le stade de standard, ces spécifications sont désormais complètes d’un point de vue fonctionnel, ce qui signifie que les entreprises et les développeurs disposent d’une cible stable pour leur implémentation et que [la spécification] leur donne de la visibilité », explique le W3C dans un communiqué.  Une façon de rassurer l’ensemble de l’écosystème  HTML5 sur la poursuite des développements du futur standard. « Les développeurs vont constater une convergence plus rapide et pourront planifier de façon plus efficace [leurs développements NDLR] en sachant ce qu’il faut attendre [de la norme, NDLR], a expliqué Ian Jacobs, en charge du marketing au sein du W3C. 

Si le langage est aujourd’hui devenu la norme à suivre dans le monde du développement d’applications Web et d’applications mobiles, les développeurs restent encore réservés face à la norme. Par exemple,  une étude d’Appcelerator a récemment montré que les fonctionnalités proposées par HTML 5 ne ravissaient pas les communautés de développeurs, la majorité s’estimant même insatisfaits de ce que propose aujourd’hui la sphère des technologies HTML 5. Mais d’une façon plus générale, HTML 5 a également subi plusieurs déconvenues chez certains ténors des applications Web et mobiles, évoquant pour la plupart des problèmes de performances. A commencer par Facebook : le réseau social n°1 a ainsi abandonné HTML 5 comme le moteur principal de ses applications mobiles sous iOS et Android pour revenir à du code natif. 

« HTML 5 est certes le format le plus interopérable de l’industrie - fonctionnant sur des milliers de terminaux, apportant suffisamment de fonctions, douées de performances adaptées sur presque toutes les applications, mais sa phase de maturité se poursuit.  On constate généralement que les performances s’améliorent avec le temps, avec la maturité des implémentations », commente ainsi Ian Jacobs. Rappelant que le monde des navigateurs Web est confronté aux mêmes problèmes, citant par exemple l’amélioration continue des moteurs d’exécution Javascript. 

« En novembre, le W3C a convoqué la communauté à un atelier pour évoquer les questions d’amélioration des performances. Et parce que l’industrie a adopté en masse HTML5 et les autres technologies de l’Open Web Platform, je n’ai aucun doute que les gains en matière de performance seront là très rapidement », rassure-t-il. 

Cette annonce montre que les travaux en cours, destinés à accélérer les développements de HTML 5, vont bon train au W3C. En novembre dernier, le consortium avait ainsi annoncé ouvrir les précieuses spécifications à un rythme de développement continu, donnant un cadre ferme à la feuille de route du standard. Ainsi, avait expliqué le consortium, une période de test démarrera à l’arrivée d’une version Candidate Recommandation (CR). En parallèle, cette publication de la CR ouvre également la branche d’une mise à jour du standard, de type x.1, dans laquelle sont rassemblées les incompatibilités et les bugs de la version précédente. Le W3C confirme ainsi que le premier brouillon( ou "draft") de la version 5.1 de HTML a été établi. Selon Ian Jacobs, cette mise à jour comprend des améliorations liées à la capture vidéo, à la recherche rapide, aux formulaires (modes Input et auto-complétion), à la vérification orthographique et propose une meilleure accessibilité des images et un module iFrame optimisé. Canvas 5.1 bénéficie quant à lui du support de la HD. « Mais cela n’est que le début », ajoute-t-il. 

Des tests pour garantir l'interopérabilité 

Avec cette Candidate Recommandation démarre également une période de test visant  à améliorer l’interopérabilité des plates-formes HTML 5, affirme le consortium. Cette étape doit ainsi « réduire la fragmentation au niveau des navigateurs et étendre les implémentations à l’ensemble des outils qui consomme et produit du HTML », explique le consortium. L’idée est ainsi de travailler à ce que les implémentations de la norme soient uniformes. Une façon d’éviter de créer différents niveaux d’implémentation dans les navigateurs - comme par exemple dans le monde Javascript. « 

L’idéal est que HTML 5 (ainsi que CSS et SVG etc...) fonctionne de façon uniforme entre navigateurs et les autres applications ; ce qui rend le code plus facile à écrire et à maintenir, commente-t-il. Les suites de tests aident les développeurs en charge à atteindre l’interopérabilité; nous mettons donc tous nos efforts à créer ces suites de tests. De la même façon, cela nous aide également à corriger les défauts de la spécification avant la publication de la version finale. » Ces phases de tests courront jusqu’à la mi-2014, avant la publication du standard HTML 5 pour la fin 2014. 

Pour cela, le W3C s’engage à étudier l’écosystème et à analyser les niveaux d’implémentation du prochain standard. Le consortium devra ainsi «passer en revue les implémentations existantes, identifier ce qui nécessite davantage de test, donner des priorités à ces fonctions et construire des tests », décrit ainsi Ian Jacobs. De quoi donne une bonne assise au standard.  

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