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Christophe Dufau, Lenovo : "Nous visons le leadership sur le marché des serveurs"

Dans un entretien avec LeMagIT, Christophe Dufau, le directeur de l'activité serveurs et stockage de Lenovo en France, et Nicolas Mahé, chef de produits serveurs, reviennent sur les ambitions du constructeur à l'occasion du lancement par Lenovo de ses serveurs hyperconvergés Nutanix

À l’occasion du lancement par Lenovo de sa gamme de serveurs Nutanix, LeMagIT a pu s’entretenir avec Christophe Dufau, le directeur de l’Enterprise Business Group du constructeur en France et avec Nicolas Mahé, le chef de produits serveurs de Lenovo en France. L’occasion de faire le point sur la vision de l’hyperconvergence du constructeur mais aussi de discuter plus largement sur les ambitions de Lenovo et de faire un point sur l’intégration de l’activité System x en France.

Lenovo, Nutanix et le marché des serveurs hyperconvergés

Lenovo a récemment annoncé une ligne de serveurs faisant tourner la technologie de Nutanix. Quelle est votre vision de l’hyperconvergence ?

Nicolas Mahé : Notre point de vue sur l’hyperconvergence est que c’est une technologie qui devrait s’installer de façon durable dans les datacenters de nos clients. L’approche nous semble logique tant d’un  point de vue stockage, que d’un point de vue  management des systèmes, simplicité et réactivité…

 Toutefois, les technologies hyperconvergentes n’en sont qu’à leurs débuts. On voit arriver de nouveaux entrants tous les ans. Nous sommes sur un marché qui est en train de décoller.

Nutanix n’est pas votre seul partenaire, vous avez aussi un partenariat à la marge avec Simplivity via Arrow et vous avez aussi présenté des machines basées sur EVO :Rail de VMware…

Nicolas Mahé : Nous avons un accord avec Simplivity qui n’est pas à la marge. (…)Tous les acteurs de l’hyperconvergence ont des modes de fonctionnement différents. VMware valide implicitement sa technologie d'hyperconvergence sur tout ce qui supporte vSphere. Dans le cas de Simplivity, il faut valider chaque machine. Nutanix lui a une approche d’appliance.

Nutanix a le vent en poupe et il y a certainement un engouement autour de leur technologie. Nous sommes contents d’y être associés. Mais leur produit ne sera pas le seul sur ce marché. Pouvoir proposer un choix à nos clients est une chance : Nous pouvons proposer plusieurs solutions, et nous avons un regard objectif sur les solutions et approches tarifaires des uns et des autres.

Qu’est-ce qui explique cet intérêt de Lenovo pour l’hyperconvergence et quels sont les bénéfices pour les clients d’aller vers une offre Lenovo Nutanix ?

Nicolas Mahé : Lenovo n’a tout d’abord pas de base installée stockage à défendre. On est un challenger sur le marché des serveurs et on veut progresser. On a hérité du savoir-faire d’IBM, mais on n’a pas un historique long et pesant.

On rencontre des clients qui ont commencé sur des bases SuperMicro/Nutanix, mais qui viennent nous voir car on peut s’engager sur des déploiements et des roadmaps et on a aussi une force de frappe en matière de support HW qui est appréciée par les clients.

On va continuer à amener plus de valeur puisqu’avec Nutanix on a un accord de partenariat qui devrait donner lieu à des développements communs. Notre outil de management xclarity annoncé en mars dernier s’intègre ainsi bien avec le savoir-faire de Nutanix.

Dans un précédent article, LeMagIT a souligné que l’offre Nutanix initiale de Lenovo était moins complète que celle de Dell et de Nutanix, notamment du fait du manque d’une offre de serveur dense de type 2U/4 nœuds…

Nicolas Mahé : Ce que vous voyez pour l’instant est notre première offre. Assez rapidement des compléments vont arriver. Il y a une nouvelle génération de processeurs Intel qui va arriver au premier semestre et qui explique que la gamme ne soit pas encore complète.  Des machines plus denses vont arriver. Mais il nous fallait avancer rapidement et c’est pourquoi nous n’avons commencé qu’avec trois appliances.

 L'intégration de l'activité System x d'IBM et les ambitions de Lenovo sur le marché des serveurs

Plus généralement, cela fait un an que l’intégration de l’activité System x à Lenovo est effective en Europe. En un an, Lenovo a égaré environ 150 M$ du chiffre d’affaires System x, sans doute du fait de l’intégration mais aussi des travaux importants d’harmonisation des  chaînes logistiques de Lenovo et IBM. Qu’avez vous mis en place pour regagner le terrain perdu ?

Christophe Dufau : Cela fait un an que la reprise des activités System x s’est effectuée. Nous avons mené à bien plusieurs chantiers majeurs : Tout d’abord, l’intégration des équipes s’est bien passée. Harmonisation des conditions pour le channel est effective depuis le mois d’avril.

Nous avons aussi mené un gros chantier sur la partie prix/performance de l’offre. Il nous faut être au prix du marché si nous voulons gagner des parts de marché. Nous avons mis en place des initiatives nous permettant d’améliorer le rapport prix performance de l’ensemble des produits. Et puis nous avons effectué un gros travail sur la couverture des clients. En France, nous avons repris des parts de marché avec des gains dans le secteur public et chez certains clients privés clés.

Pour ce qui est de la logistique, 90 a 95% des serveurs d’entreprise arrivent toujours par avion. Mais on va avoir des serveurs de volumes pour le marché PME qui arriveront par bateau afin d’être plus agressif sur les prix.

Avec la fusion qu’est-il advenu des gammes serveurs de Lenovo ?

Christophe Dufau : Les machines Lenovo ont survécu. On va conserver le branding Thinkserver jusqu’en 2017 mais les équipes de développement ont fusionné et travaillent sur les futures gammes serveurs qui ne s’appelleront ni ThinkServer ni System x.

Vous évoquiez précédemment le fait que Lenovo n’a pas de base installée à défendre. Pourtant vous disposez d’un accord avec EMC...

Christophe Dufau : Tous les grands acteurs du monde des serveurs ont des gammes de stockage. Lenovo dispose d’un accord récent avec EMC, qui a d’abord débuté en Chine puis a été étendu au reste du monde. Mais il est un peu en sommeil, pour des raisons évidentes…  Nous commercialisons aussi en OEM la gamme Storwize d’IBM et nous avons annoncé nos propres baies de stockage les S2000 et S3000

Le fait que vous n’ayez pas de base installée stockage vous ouvre aussi des perspectives intéressantes dans le domaine du software defined Storage. Lenovo a-t-il une stratégie visant à packager des offres de stockage logicielles avec ses serveurs ?

Nous aurons des annonces en matière de serveurs visant à supporter ces nouveaux besoins.

Pour conclure quelles sont vos ambitions sur le marché français ?

Clairement les objectifs en France sont les mêmes que dans le monde, à savoir prendre le leadership sur le marché des serveurs comme nous l’avons fait sur celui des PC. Cela prendra quelques années, mais c’est notre but.

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