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Obama convoque les grands des technologies… pour parler chiffrement ?

Des dirigeants d’Apple, Facebook, Google, Microsoft et Twitter se retrouvent aujourd’hui avec l’exécutif américain pour discuter contre-terrorisme. Une réunion qui en rappelle une autre, organisée à Paris à la suite des attentats de la mi-novembre.

Des cadres dirigeants de Facebook, Google, Microsoft et Twitter se retrouvent aujourd’hui, avec Tim Cook, le patron d’Apple, avec l’exécutif américain pour discuter contre-terrorisme.

Un agenda de la réunion, obtenu par le Washington Post met en évidence quelques pistes de conversation : « comment rendre plus difficile, pour les terroristes, d’utiliser Internet pour recruter, radicaliser […] comment aider à créer, publier et amplifier les contenus alternatifs qui saperaient l’Etat Islamique ? » Ces thèmes ont été également abordés, en France, lors d’une réunion, décembre, entre les représentants des mêmes grands d’Internet et Axelle Lemaire, secrétaire d’Etat chargée du numérique, ainsi que Manuel Valls, premier ministre. Une autre réunion est prévue pour la fin du mois.

Officiellement, il n’avait alors pas été question de réclamer de portes dérobées ni de doubles des clés de chiffrement, même si l’on imagine que le sujet a pu être évoqué sous l’angle des fameux « points de clairs » mentionnés par Guillaume Poupard, patron de l’Anssi, à l’occasion des Assises de la Sécurité.

Selon les informations initialement rapportées par Reuters, le sujet des communications chiffrées ne devait pas être abordé lors de la réunion de ce jour organisée par la Maison Blanche. Mais l’agenda publié par le Washington Post apporte un éclairage quelque peu différent. Ainsi, la réunion doit aussi être l’occasion de discuter des moyens permettant de rendre « plus difficile pour les terroristes l’utilisation d’Internet pour mobiliser, faciliter, et organiser opérationnellement les attaques », ainsi que pour « rendre plus facile aux forces de l’ordre et la communauté du renseignement l’identification des acteurs terroristes et prévenir les attaques ».

C’est donc sans grande surprise que le directeur du FBI James Comey doit prendre part à la réunion, de même que la procureur général Loretta Lynch, sans compter Michael Rogers, le directeur de la NSA.

Si la Maison Blanche avait récemment semblé adoucir ses positions sur le chiffrement, le débat reste vif, jusqu’à prendre des airs de dialogue de sourds. A sa manière, dans l’Hexagone, le procureur de la République de Paris, François Morin, vient d’ailleurs de le relancer. S’exprimant sur France Inter ce vendredi 8 janvier, il a relevé la difficulté que présente la collecte de données sur des smartphones verrouillés de manière de plus en plus robuste : « tous les smartphones qu’on essaie d’exploiter sont verrouillés et cryptés. C’est un gros souci qu’on a car si la personne ne veut pas donner le code d’accès, on ne peut plus entrer dans le téléphone ». L’an passé, les forces de l’ordre se seraient ainsi heurtées à 8 smartphones dans lesquels elles n’ont pas réussi à s’infiltrer pour en extraire les données.

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