Avaya serait proche du dépôt de bilan

Selon le Wall Street Journal, l'équipementier réseau et spécialistes des outils de communication et de collaboration d'entreprise étudierait la possibilité d'un dépôt de bilan immédiatement après la cession de son activité centres d'appels.

Avaya pourrait déposer son bilan, du fait de son incapacité à alléger la dette qu’il porte depuis son rachat par ses deux actionnaires principaux, les fonds Silver Lake et TPG. Ces deux fonds ont plombé le bilan de la firme de près de 6 Md$ de dette après de l’opération de LBO (Leveraged Buy-out) menée en 2007. Depuis, Avaya a fait son retour en bourse (en 2011). Mais la firme porte toujours une dette de 6 Md$, qu’elle n’arrive pas à résorber malgré l’amélioration de sa capacité à générer de la trésorerie.

Selon des sources interrogées par le Wall Street Journal, Avaya pourrait déposer son bilan dans le courant du mois de décembre après avoir cédé sa division centres d’appels. Cette division, le joyau de la firme, serait valorisée près de 4 Md$ et intéresserait des concurrents, comme Genesys Telecommunications Laboratories et des fonds d’investissement. Le mieux placé selon les rumeurs serait le fonds Clayton Dubilier & Rice. Ce dernier, plutôt connu pour sa politique d’investissement à long terme, est l’actionnaire de référence de groupes français comme Spie ou Rexel.

Le poids de sa dette continue à plomber la société

Avaya est notamment connu pour ses solutions de communication (réseaux, ToIP, collaboration, centres d’appels) et compte aujourd’hui près de 300 000 clients dont la plupart (83 %) des entreprises du classement Fortune 500. Née en 2000 de la scission des activités entreprises de Lucent, la firme a été rachetée par les fonds Texas Pacific Group et Silver Lake en 2007, avant de redevenir publique en 2010. Toujours contrôlé par TPG et Silver Lake, Avaya a vu son chiffre d’affaires reculer régulièrement au cours des 5 dernières années.

En 2011, la firme réalisait un CA de 5,3 Md$. L’an passé le CA était tout juste de 4 Md$. Seule consolation, les réductions massives de coûts opérés par la société  depuis son retour en bourse lui ont permis chaque année de réduire ses pertes (elles sont passées de 863 M$ en 2011 à 144 M$ en 2015) et d’accroitre régulièrement son excédent brut d’exploitation (il a atteint près de 750 M$ l’an passé). Le poids de la dette est toutefois largement resté inchangé. 

Depuis le printemps, Avaya a confié à Goldman Sachs la mission de le conseiller dans la cession de certaines de ses activités. Séparément la firme est à la recherche d’un moyen d’alléger son bilan. Sa stratégie serait dans un premier temps de céder sa division centres d’appels, son meilleur actif, avant de déposer son bilan sous le Chapitre 11 de la loi des faillites américaines. La procédure lui permettrait de renégocier sa dette avec ses créanciers et pourrait permettre à la firme de se relancer avec un bilan apuré.

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