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SSD ou disque hybride : quel est le meilleur choix pour votre entreprise ?

Les disques hybrides, ou SSHD, promettent d’apporter des performances proches de celles des SSD à un prix proche de celui des disques durs. Voici leurs avantages et leurs inconvénients.

La plupart des baies de disques utilisent désormais des SSD, plus particulièrement pour le stockage primaire des données. Cependant, les budgets des entreprises étant de plus en plus limités, il est intéressant de s’intéresser aux disques hybrides qui embarquent une partie SSD dans de véritables disques durs magnétiques, de sorte à combiner rapidité et capacité de stockage au meilleur prix. De nombreux fournisseurs proposent de tels modèles de disques hybrides, que l’on appelle des SSHD.

« Les SSD sont rapides et peuvent avoir la même capacité de stockage que les disques durs classiques, mais ils coûtent entre cinq et vingt fois plus cher que les disques hybrides, en fonction de leur capacité », fait remarquer Curtis Buhrkuhl, consultant chez Office1, une société spécialisée en infogérance.

« Les vrais SSD utilisent des composants mémoire NAND qui les rendent très rapides. Embarquer un tel composant dans un disque dur, même si cette NAND est de faible capacité, suffit pour que les accélérations soient notables », explique-t-il.

« Les baies racks intégralement équipés de SSD sont bien trop coûteuses. Le paradoxe est qu’en utilisant uniquement des SSD, elles ne font même pas appel à des fonctions élaborées pour l’optimisation du stockage », commente Patrick Hubbard, geek en chef chez SolarWinds, fournisseur de logiciels de gestion informatique. « La seule présence de SSHD optimise l’utilisation, la déduplication, la sauvegarde automatisée et l’administration d’une baie. Cette approche permet de réduire les coûts tout en augmentant la flexibilité et les performances », ajoute-t-il.

Comment fonctionne un SSHD

Les SSHD sont conçus pour que le disque dur bénéficie de la rapidité, de la fiabilité et de l’efficacité énergétique d’un SSD. Les SSHD superposent une faible proportion de Flash à la structure principale d’un disque dur. L’installation d’un SSHD est d’autant plus simple qu’ils sont généralement conditionnés comme une seule unité.

Figure : anatomie d'un disque hybride

La partie SSD d’un SSHD fonctionne comme une mémoire cache pour les données qui sont fréquemment écrites sur le support, ou qui en sont fréquemment extraites. Ce système garantit des performances de niveau SSD pour les données et accélère les charges de travail des applications. La plupart des SSHD sont dotés de fonctionnalités d’auto-optimisation qui permettent au disque d’apprendre de manière indépendante quels fichiers mettre en mémoire cache pour améliorer les performances.

« Ils vous donnent aussi la possibilité d’activer une option d’optimisation selon la machine hôte (host-hinted). Celle-ci vous servira à programmer vous-même le fonctionnement du disque si vous souhaitez mieux contrôler ce qui sera placé dans la mémoire cache », indique Curtis Buhrkuhl.

Inconvénients des disques hybrides

« Lorsqu’il est correctement utilisé par une application, le disque hybride peut fournir des performances aussi élevées qu’un SSD, à un prix à peine plus élevé que celui d’un disque dur. »
Greg TevisEn charge de la stratégie mondiale, Cobalt Iron

Les SSHD ont beaucoup d’avantages, mais également quelques inconvénients. « Lorsqu’il est correctement utilisé par une application, le disque hybride peut fournir des performances aussi élevées qu’un SSD, à un prix à peine plus élevé que celui d’un disque dur », dit Greg Tevis, en charge de la stratégie mondiale chez Cobalt Iron, fournisseur de logiciels SaaS pour la protection des données des entreprises. « Cependant, si l’application n’exploite pas efficacement les SSD, vous risquez de sous-utiliser la partie cache de vos SSHD et donc de payer un prix plus élevé que nécessaire pour le stockage », prévient-il.

Par ailleurs, la possibilité de configurer l’allocation des zones SSD et disque dur selon les applications est à manier avec parcimonie. « Cette allocation statique exige de sérieuses compétences en stockage, augmente la complexité opérationnelle et ne permet pas de tirer le meilleur parti de l’investissement en disque SSD », note Greg Tevis. « Dans la plupart des cas, il est préférable de laisser le logiciel du disque gérer lui-même ce qui doit être en Flash et ce qui doit aller sur le disque magnétique. »

Les SSHD présentent de plus une bizarrerie qui cesse d’être préoccupante au bout de plusieurs heures d’utilisation, mais qui peut dérouter les nouveaux utilisateurs. Au début, il est probable qu’un SSHD ne tourne pas plus rapidement qu’un disque dur ordinaire. En effet, le disque hybride doit passer par une période de rodage durant laquelle il apprend quels sont les fichiers et programmes le plus souvent utilisés. Curtis Buhrkuhl assure que ce comportement n’est que temporaire : « ce n’est qu’une fois que le SSHD aura appris quels fichiers doivent être placés en mémoire cache que vous constaterez que le disque tourne beaucoup plus vite qu’un disque dur ordinaire. »

Shéma : disque hybride avantages et inconvénients

Les avantages et les inconvénients de l’utilisation d’un disque hybride par rapport à un SSD varient d’une entreprise à l’autre. Comme pour n’importe quelle technologie, il est important de surveiller l’utilisation et les performances du SSHD.

« Le seul moyen de démontrer le retour sur investissement d’un disque hybride, surtout compte tenu de son prix et de l’adaptation temporairement déstabilisante qu’il exige, c’est de mesurer les performances avant et après son déploiement. Les éléments qui indiquent une amélioration des performances et l’adéquation à la tâche sont importants pour démontrer l’efficacité des disques hybrides », conseille Patrick Hubbard.

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