Cet article fait partie de notre guide: Stockage Objet : le Who’s Who 2017

L’essentiel sur OpenIO

La concurrence est âpre sur le marché du stockage objet entre acteurs établis et start-ups. En s’appuyant sur le récent Magic Quadrant de Gartner, LeMagIT fait un tour d’horizon des offres : aujourd’hui OpenIO.

Mentionnée par Gartner dans son analyse du marché du stockage objet, la technologie du Français OpenIO est née du fork d’une solution de stockage logicielle développée à partir de 2007 par Atos Worldline pour le stockage et l’archivage des services de messagerie électronique de Wanadoo (aujourd’hui Orange) et SFR. Mature, la technologie gérait jusqu’à récemment le stockage de près de 44 millions de boîtes aux lettres (soit plus de 10 Po) chez les deux opérateurs.

En 2012, le code du logiciel est devenu Open Source à la demande d’Orange et en 2015, plusieurs des mainteneurs de ce code ont profité de la réorientation stratégique de Worldline vers les métiers du bancaire pour créer un fork de la technologie et en faire un produit à part entière. En juin 2015, OpenIO était née. Aujourd’hui la solution de stockage objet d’OpenIO, peut compter sur une référence prestigieuse, puisque la technologie a été revalidée par le groupe SFR-Numéricable. Orange a en revanche annoncé qu’il migrerait vers Scality, une migration qui tient sans doute autant à un choix technologique qu’aux relations parfois complexes entre Orange et Atos…

OpenIO est adossée en France à Okto Group, la maison mère de l’éditeur Vade Retro - qui protège 265 millions de boîtes aux lettres mails dans le monde - et de l’intégrateur et hébergeur nordiste Scalair. Cet adossement financier a permis à OpenIO de se développer sans la pression du temps, indique Georges Lotigier, Président d’Okto Group, mais également cofondateur et président d’OpenIO. La firme entend toutefois lever des fonds additionnels pour accélérer son développement.

Selon Laurent Denel, le cofondateur et CEO d’OpenIO, l’architecture conçue par la firme fonctionne aussi bien pour les petites configurations que pour les grands clusters. Un atout que la firme entend bien mettre en avant : « Nous voulons répondre à des besoins mêmes petits. Les développeurs aiment le stockage objet, car ils apprécient la simplicité des API objet. Rendre le stockage objet abordable même pour de faibles capacités est la clé de l’adoption de la technologie ». La firme mise aussi sur le caractère open source du cœur de son offre pour séduire la communauté des développeurs.

Une architecture de stockage différenciante

La technologie d’OpenIO se différencie assez largement des approches de ses concurrents notamment pour ce qui est de la gestion de la distribution du stockage à grande échelle. Nombre des grands fournisseurs de systèmes objet s’appuient sur des mécanismes de hashing pour déterminer le positionnement des données sur les nœuds du cluster, ce qui en cas de défaillance d’un nœud ou d’ajout de nouveaux nœuds se traduit par des opérations régulières de rééquilibrage de cluster très consommatrices en ressources.

OpenIO s’appuie quant à lui sur une architecture en cluster de type « shared nothing ». L’organisation des données s’appuie sur un système de répertoires avec de multiples indirections. La structure de stockage des données est assez simple puisqu’elle est de type espace de nommage / Compte utilisateur/Conteneur/objet, où chaque conteneur est un répertoire à plat et chaque objet, un BLOB (Binary Large object) — avec ses métadonnées.

Les données elles-mêmes sont découpées en tranches (chunks) et chaque tranche est stockée comme un fichier sur le file system local (OpenIO s’appuie par défaut sur XFS, mais peut aussi gérer ext3 et 4). La protection des données est assurée par réplication ou par un mécanisme d’erasure coding et le système intègre aussi un mécanisme de géodistribution des données.

La distribution des tranches de données entre les nœuds se fait à l’aide d’un service centralisé baptisé Conscience. Le service Conscience collecte de nombreux paramètres sur la performance et la saturation des nœuds du cluster et les informe en retour des nœuds les mieux à même d’accueillir de nouvelles données. Ainsi les nouvelles données sont systématiquement écrites sur les nœuds les mieux à même de les accueillir. Conscience est au cœur de l’intelligence du produit d’OpenIO. Notons qu’OpenIO supporte aussi le tiering de données via des politiques programmables par l’administrateur et qu’il est aussi possible via un connecteur d’externaliser des données vers le stockage objet B2 de Backblaze, le service de stockage objet public le moins cher du marché.

De multiples connecteurs pour l’accès aux données

Pour l’accès aux données, OpenIO dispose de sa propre API REST, et supporte aussi les API objet Amazon AWS S3 et OpenStack Swift. La firme propose également un catalogue de connecteurs d’accès en perpétuelle évolution.

Les versions les plus récentes proposent ainsi un connecteur NFS v3 et un connecteur Fuse. Elles embarquent aussi des connecteurs pour les messageries Cyrus 3.0, Zimbra et Dovecot, ainsi que des connecteurs pour le marché du streaming vidéo (connecteur de streaming adaptatif, connecteur HTTP…).

Il est à noter que si le cœur du logiciel d’OpenIO ainsi que les mécanismes d’accès objet sont fournis en version open source, les autres connecteurs ainsi que l’interface graphique d’administration ne sont accessibles que pour les clients ayant souscrit au support de l’éditeur. Le support standard est proposé au prix de 5 centimes d’euro par an par Gigaoctet de données stocké. Il permet aux clients de choisir un pack de connecteurs parmi l’ensemble du catalogue offert par la firme. Le support Premium donne accès à tous les connecteurs, ainsi qu’à l’interface graphique d’administration. Il est offert au prix fixe de 90 000 $ par an pour des capacités allant de 600 To à 5 Po.

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