Red Hat se lance tardivement dans les conteneurs avec le projet "Atomic"

Red Hat confirme son intérêt pour les technologies de conteneurs applicatifs avec le lancement du projet Atomic. Mais l'éditeur est loin d'être en avance sur le sujet...

Dix ans après l’introduction par Sun Microsystems d’un mécanisme avancé de gestion de conteneurs dans Solaris (Solaris Zones, aujourd’hui Solaris Containers), Red Hat s’intéresse enfin sérieusement aux technologies de conteneurs dans sa distribution Red Hat Enterprise Linux avec le lancement du projet "Atomic".

La sortie de la version 7 de Red Hat Enterprise Linux, qui arrivera en version release Candidate le 21 avril, apporte le support de la technologie de conteneurs Linux portables Docker. Cette intégration est l’occasion pour la firme de travailler à une refonte en profondeur de la façon dont les entreprises peuvent déployer des applications via les technologies de conteneurs. Et c'est tout l'objectif du projet Atomic.

Ironiquement, les idées mises en avant par Red Hat sont loin d’être nouvelles. Sun a largement contribué à populariser l’usage des technologies de conteneurs applicatifs, de même que Parallels. Suse a aussi historiquement beaucoup contribué au sujet avec ses travaux sur les microdistributions linux (JeOS, ou Just Enough OS) et autour du packaging (via son outils Suse Studio) pendant que Red Hat continuait à pousser des approches OS plus monolithiques.

Que le succès des approches de Sun / Oracle avec les conteneurs Solaris (et des nombreuses start-ups ayant travaillé autour d’Open Solaris et désormais d’Illumos comme Joyent, avec SmartOS, ou OmniTI, avec OmniOS) ait influencé Red Hat et les développeurs de Docker ne fait guère de doute. Reste que tout reste encore à faire pour que ces approches soient utilisables de façon simple en entreprise avec Linux (alors que Sun a depuis longtemps intégré la gestion des conteneurs dans ses outils).

Red Hat dévoile son projet "Atomic", pour simplifier le déploiement d'applications en conteneurs Docker

Le Red Hat Summit a donc été l’occasion pour Red Hat d’avancer ses pions en la matière. La firme a ainsi dévoilé le projet « Atomic », dont l’objectif est de créer une microdistribution Linux basée sur Red Hat  qui devrait permettre de simplifier la mise en œuvre d’environnement exploitant la technologie Docker. L’un des objectifs est notamment de permettre le déploiement rapide d’applications encapsulées dans des conteneurs Docker sur des infrastructures Cloud à grande échelle.

On peut noter que Red Hat est loin d’avoir une longueur d’avance en la matière et que comme dans la virtualisation et le cloud, il a plutôt une longueur de retard. Ainsi, Piston Cloud avec son microOS linux « Locane » - intégré à sa très populaire distribution OpenStack - a largement devancé l’éditeur. CoreOS, développé par Alex Polvi, propose aussi une approche similaire, de même qu’OSv, avec son OS éponyme et son outil de construction de distributions Capstan (l’équipe OSv réunit quelques-uns des développeurs cœurs de KVM dont Ari Kivity, le père de l’hyperviseur désormais intégré au noyau Linux). Tous ces outils n’en sont qu’à leurs débuts mais ils préfigurent sans doute la façon dont, dans le futur, les applications seront déployées sur les cloud Linux. Et ils confirment, si cela était encore nécessaire, à quel point Solaris 10 et 11 avaient, et ont sans doute encore, une longueur d’avance en matière de technologies sur les autres OS du marché, et surtout à quel point Sun n’a pas su tirer profit de cette avance technologique…

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