EMC rachète DSSD pour révolutionner la Flash sur les serveurs

A EMC World 2014, EMC a annoncé le rachat de DSSD, une startup flash dirigée par Andy Bechtolsheim et par les architectes de ZFS et des baies ZFS de Sun.

À l’occasion de l’ouverture de sa conférence annuelle EMC World, EMC a annoncé hier l’acquisition de DSSD, une start-up fondée par plusieurs anciens ingénieurs de Sun Microsystems, dont Jeff Bonwick et Bill Moore, les deux architectes clés du système de fichiers ZFS (Bill Moore a aussi été l’employé n°1 de 3Par), et Mike Shapiro, l’un des architectes de Dtrace et aussi ex-patron de l’équipe de développement Fishworks qui a donné naissance à la ligne de baies de stockage ZS d’Oracle. L’équipe est dirigée par un actionnaire et associé puissant, le cofondateur de Sun et créateur de la Sparc Station, Andy Bechtolsheim, plus connu aujourd’hui pour son rôle à la tête d’Arista Networks. EMC figurait parmi les premiers investisseurs dans la firme et avait participé à sa première levée de fonds.
"Nous pensons qu’une nouvelle catégorie de stockage est sur le point d’émerger et qu’elle va changer le jeu sur le marché du stockage Flash pour serveurs » a expliqué Jeremy Burton, le président produits et marketing d’EMC pour justifier l’acquisition de DSSD.

Fondée il y a près de cinq ans, DSSD est jusqu’alors resté très secret sur ses travaux, et l’annonce du rachat de la firme hier n’a pas contribué à éclaircir le paysage, EMC refusant de donner accès à des responsables de DSSD pour discuter de la technologie de la firme. Lors d’un entretien avec l’un des responsables de la start-up, LeMagIT a toutefois pu confirmer plusieurs aspects. DSSD travaille à réduire la latence d’accès à la Flash dans des architectures distribuées. La première version de sa technologie, actuellement en phase alpha s’appuie sur le bus PCIe, mais la firme espère produire une version distribuée s’appuyant sur des technologies réseaux supportant RDMA (soit Infiniband, soit 40Gigabit Ethernet).

Bill Moore, dans une présentation effectuée au LANL, a par le passé expliqué que plusieurs défis se présentent à ceux qui souhaitent optimiser la Flash pour des systèmes de stockage devant répondre à un très grand nombre d’IO. Le principal est d’optimiser la latence de la pile I/O traditionnelle et notamment la pile IO du noyau OS, ainsi que la pile physique d’accès au stockage (contrôleur PCIe, contrôleur SAS/SATA, contrôleur du SSD…). Selon lui, l’enjeu est d’optimiser la couche transport, notamment en éliminant la partie SAS/SATA/FC et en éliminant une large part de la pile I/O du kernel. Cela passe sans doute par l’adressage de la Flash comme de la mémoire et par une intégration renforcée avec les applications accédant au stockage, notamment les nouvelles bases de données in-memory comme SAP HANA, Hadoop ou les bases de données NoSQL. Ces applications, ainsi que les applications HPC, sont d’ailleurs les cibles principales avouées de DSSD dans un premier temps.

S’exprimant lors d’un briefing improvisé à EMC World, Moore a expliqué que la question est d’extraire de la Flash les performances dont elle est capable afin de la délivrer à l’OS. Mais il faudra attendre 2015 pour savoir plus précisément quelle est la réponse de la firme à cette question…

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