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« DSI, osez innover à nouveau et retrouvez votre libre arbitre ! »

Dans cette tribune sans langue de bois, Pierre Aguerreberry, de DataCore, invite les DSI à repenser librement – ce que certains ne feraient plus, pris dans le carcan de classements qui inhiberaient leurs décisions – pour retrouver leurs capacités d’innovations. Un texte provocateur, mais stimulant qui fait l’éloge de la prise de risques.

Faudra-t-il attendre une crise profonde dans l’IT pour que les DSI osent vraiment innover ?

La question peut paraître provocante à ceux qui croient, à tort, que l’informatique d’entreprise est un terrain d’innovation. Mais elle ne l’est pas.

Elle ne l’est pas, car les DSI subissent de longues périodes d’hégémonie technologiques qui inhibent la « vraie » innovation : il y a eu celle du matériel, puis celle du logiciel et enfin celle du cloud.

Face à ces « hégémonies », qui profitent aux plus grosses entreprises IT du monde et qui les alimentent à coup de dépenses faramineuses en communication et en marketing, les DSI ont-ils les moyens de garder leur libre arbitre ? Et, donc, d’innover ?

« Les DSI se limitent trop souvent à choisir les solutions du carré en haut à droite du classement pour justifier facilement leur choix et les frais que celui-ci engendre. »
Pierre AguerreberryDataCore

Depuis des décennies, le fonctionnement de l’industrie IT est le même. Des cabinets d’études diffusent des analyses sur les solutions hardware ou software. Et les DSI ne prennent pas de risque : ils se limitent trop souvent à choisir les solutions du carré en haut à droite du classement, pour justifier facilement leur choix et les frais que celui-ci engendre…

Ces études sont d’autant plus problématiques qu’elles ne couvrent pas tout l’éventail des solutions disponibles. Par exemple, le domaine du Software Defined Storage n’a pas de catégorie dédiée, ce qui fait qu’il reste continuellement dans l’ombre du classement le plus connu. Serait-ce à cause du fait qu’il permet de faire des économies tant en ce qui concerne l’achat du matériel que du logiciel, et qu’ainsi il perturbe certains grands acteurs du marché ?

La question mérite en tout cas d’être posée. Car derrière cette situation se cache une multitude de fils qu’il serait important de dénouer pour libérer la gestion du stockage des données. Avec, à la clé, des bénéfices comme la liberté des choix d’architectures futurs ou des économies financières considérables.

Les DSI doivent oser prendre des risques

Encourager une certaine prise d’initiative et de risque en entreprise est indispensable. Parfois, ce n’est pas le fournisseur qu’on croit le plus fort qui gagne, et cela est aussi vrai pour l’informatique.

Rappelons-nous Compaq, une petite entreprise américaine inconnue qui a surpris le marché en 1998 en rachetant Digital pour près de 10 milliards de dollars ! Regardons à l’inverse aujourd’hui Atos, que les DSI continuent de choisir alors que la société est au bord de la faillite.

Il faut, de mon point de vue, oser casser les codes, et se reposer la question de la pertinence des solutions déjà utilisées – quitte à découvrir des outils nouveaux, jamais auparavant considérés et réellement innovants.

« Il faut oser tester, réellement, pour trouver une solution sur-mesure qui convienne à l’organisation. La démarche demande une vigilance accrue. Mais la liberté ne vaut-elle pas cet effort ? »
Pierre AguerreberryVP Sales EMEA de DataCore

Il faut oser considérer la stabilité et la santé financière des fournisseurs en se basant sur leurs données, et non pas sur leur place dans un classement.

Il faut oser tester, réellement tester, pour trouver une solution sur-mesure qui convienne à l’organisation.

Certes, cette démarche demande une vigilance accrue. Mais la liberté ne vaut-elle pas cet effort ?

Sans forcément aller jusqu’à l’open source – dont le modèle continuellement en construction et sans services associés n’est pas toujours adapté au monde de l’entreprise –, il est possible de réfléchir à des alternatives, comme les solutions agnostiques qui ne contraignent pas les décisions futures de la direction informatique.

À l’instar de Linux qui est venu chambouler le dictat d’Apple et de Microsoft, l’alternative est parfois à portée de main. Simplement, il faut revenir aux critères fondamentaux de tout choix informatique : la garantie de vos données, la sécurité et l’absence des contraintes techniques.

Une utopie ? Non, une question de volonté. Quelques dirigeants informatiques de PME ou ETI peuvent en témoigner bien mieux que ceux des grands groupes.

Observateur de l’IT depuis plusieurs décennies, je constate qu’il est possible de redonner de la liberté et de l’indépendance aux services informatiques. Qu’ils peuvent se poser plus de questions, à l’instar de ces nouvelles générations en recherche de quête de sens et qui rejoignent une entreprise pour y mener une mission.

Comme pour la transition environnementale, leur tâche représente un enjeu colossal : sortir des modèles obsolètes pour découvrir des approches novatrices, et des alternatives, qui leur redonneront peut-être, à terme, une vraie liberté. Il faut juste, de nouveau, « oser ».

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