Patrice Bertrand, Smile : « On est au début de l’histoire du décisionnel en Open Source »

Spécialiste de l’intégration d’application Open Source, Smile suit pas à pas la maturation des différents segments applicatifs. Après les couches d’infrastructure puis les premières applications autour de la gestion de contenu et du travail collaboratif, Patrice Bertrand – son directeur général – a vu poindre cette année le moment du décisionnel.

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photo patrice 3 211008Diplômé de l'Ecole Centrale de Paris et de l'University of Southern California, Patrice Bertrand entame sa carrière chez Capgemini, où il est successivement développeur, chef de projet puis directeur de projet. En 1994, il rejoint Smile et devient directeur des opérations en 2002. A partir de janvier 2007, il est directeur général, en charge de la stratégie, de la communication, du marketing et de la veille technologique, en continuant à participer à l'action d'avant-vente.

Les annonces se multiplient autour de produits Open Source liés au décisionnel. Où en est-on réellement de la maturité de l’offre ?

On est au début de l’histoire du décisionnel en Open Source. Chez Smile, on a l’habitude d’avancer sur les solutions en fonction de la maturité de l’offre. Et aujourd’hui, on voit émerger des cycles de maturation des applications dans un grand nombre de domaines. Si on prend l’exemple de la gestion de contenu, il y a eu une émergence des solutions en 2001 et jusqu’en 2005, on a monté la pente. L’heure est venue du démarrage sur d’autres briques comme le décisionnel.
L’Open Source fonctionne d’abord sur de petits projets. Pour la BI, on avait donc jusqu’à peu de nombreux composants de la chaîne décisionnelle avec un gros historique de développement, mais également avec un trop gros besoin d’intégration pour présenter une offre complète. L’élément déclencheur pour conquérir un marché plus vaste, c’est la mise en suite autour de deux acteurs Open Source principaux : Pentaho et Spago BI.

Le segment du décisionnel a connu une concentration sans précédent en 2007. Les plus gros acteurs ont intégré des groupes plus importants et plus généralistes en terme d’offres. Ce mouvement représente-t-il une opportunité pour le décisionnel Open Source ?

En fait, nous sommes toujours challenger. Le vrai problème pour les gros fournisseurs, ce n’est pas tant les grands comptes qui sont largement équipés et qui, ayant mis du temps à déployer les solutions, ne reviennent pas vraiment sur leur choix, que les PME. Pour ces dernières, il y a un gros volume de données à traiter et de petits budgets. Du coup, les acteurs Open Source ont une carte à jouer. Tout comme dans des projets spécifiques au sein de grands comptes. Certes, ces derniers ont déjà une solution à l’échelle corporate mais avec un nombre de licences limité. Dès lors qu’il faut payer de nouveau, les challengers sont écoutés.
Mais au final, la concentration sert l’Open Source surtout parce qu’elle crédibilise des acteurs tels que Spago BI et Pentaho qui offrent une solution globale.

La France apparaît comme un eldorado, tant pour l’Open Source que pour le BI comme en témoigne les arrivées récentes sur le marché de Jedox et de Jaspersoft, avec l’ouverture d’un bureau parisien. Vous le ressentez à votre niveau ?
En Open Source, c’est vrai que l’on peut dire que la France à une longueur d’avance en matière d’applicatifs, donc c’est également vrai pour le décisionnel. Mais le paradoxe, c’est que si on est en avance dans l’adoption ce n’est pas vraiment le cas dans l’édition où l'on ne compte pour l’instant que Nuxeo, dans la gestion de contenu, et Talend, dans le décisionnel, comme éditeurs d’envergure.
Pour ce qui est du BI, il est vrai que la France est la patrie d’origine de BO qui demeure très fort localement même depuis son rachat par SAP. Cela crée certainement un marché particulier.

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