Premiers contrats majeurs pour le Saas... L'annonce du décollage ?

Un contrat record, une quasi start-up avec à sa tête un vétéran du progiciel, des DSI qui s'en mêlent avec bonheur et des éditeurs solidaires entre eux : de quoi confirmer le décollage imminent et en volume du Saas dans les grands comptes.

Le plus gros contrat Saas (Software as a service) jamais signé par un grand compte pour un déploiement à grande échelle vient d'être remporté par Workday, éditeur d’un PGI en mode hébergé, qui devient le prestataire de Flextronics. Le géant de l’électronique, aux 200 000 salariés, a choisi la solution hébergée pour sa gestion RH. Workday est une toute jeune société californienne créée en 2005 à San Francisco par le vétéran David Duffield, co-fondateur quelques années auparavant de… Peoplesoft, croqué depuis par Oracle.
Au-delà de l’anecdote, ce contrat montre bien que l’approche Saas commence à être prise très au sérieux dans les grands comptes multinationaux, et y dans le cadre de déploiements d’envergure. En adoptant Workday, Flextronics affirme s’être débarrassé de quelque 80 applications déployées dans 30 pays. Mais surtout, sans rien dévoiler de la teneur pécuniaire du contrat, la DSI de Flextronics revendique un choix permettant des économies et facilitant son travail de déploiement et d’intégration.

Personnalisation des interfaces, l'argument clef

Le choix d’un service Saas ne coulait pourtant pas de source et a été fait en concurrence avec d’autres modes applicatifs, intéressants de grands noms du logiciel traditionnel. Outre la dimension économique, la flexibilité de l’outil et surtout le potentiel de personnalisation des interfaces – l’une des forces techniques des applications Saas – ont persuadé David Smoley, le DSI de Flextronics interrogé par le site intelligententerprise.com, de franchir le rubicond.

Jusqu’à présent, l’adoption de ces applications hébergées étaient plutôt le fait, soit de comptes moyens, soit de grands comptes mais sur de petites unités ou filiales mineures. Désormais, comme le montre le cas Flextronics, les réserves tombent une à une. La protection de données hébergées à distance fait moins peur depuis que les contrats d’externalisation des datacenters se multiplient. De plus, la réaction de l’industrie logicielle s’organise, validant le modèle. Enfin, les DSI s’approprient aujourd’hui un mode de distribution du logiciel dont l’adoption s’est au départ plutôt faite dans les directions fonctionnelles.

Salesforce : des contrats sur des dizaines de milliers de postes

Largement évoquée dans les allées de Dreamforce - grand messe européenne de Salesforce.com qui s’est tenue au début du mois - l’arrivée prochaine de gros contrats devrait confirmer la tendance. Déjà, le pionnier et numéro un du Saas a signé quelques contrats d’envergure depuis un an. Salesforce.com est ainsi devenu en septembre l’outil de gestion de la relation clients de Japan Post. Soit 45 000 postes concernés – après avoir été testé quelques mois sur 5 000 postes. Plus récemment, l’éditeur créé et dirigé par Marc Benioff il y a une dizaine d’années a percé en Europe avec notamment la signature d’un contrat avec le britannique Misys, société de service spécialisée dans la finance et l’assurance, portant sur 55 000 utilisateurs. Au niveau européen, Salesforce.com revendique désormais 7 000 entreprises clientes, bientôt près de 150 000 postes abonnés (le mode de rémunération lié au Saas) et une croissance annuelle de quasiment 70%.

Egalement confronté à des problématiques d’entreprise lambda, Salesforce.com vient de se doter d’un outil RH pour gérer ses effectifs. Et le numéro un du Saas a choisi la solution de Workday ! Preuve que si elles sont encore loin du niveau d’activité de leurs aînés éditeurs traditionnels, les deux sociétés croient dur comme fer dans l’avenir de leur modèle.

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