M2M : Gemalto efface le dossier Wavecom avec le rachat de Cinterion

Un an et demi après la tentative avortée de rachat du Français Wavecom, Gemalto, le numéro un mondial de la carte à puce s'offre Cinterion, le leader mondial des modules M2M pour 199 M$. Avec cette acquisition Gemalto compléte son offre sur ce segment prometteur et entend proposer un ensemble de solutions de bout en bout à destination notamment des opérateurs de téléphonie mobile.

Après avoir échoué début 2009 à racheter Wavecom, dont les actionnaires avaient finalement préféré l'offre du Canadien Sierra Wireless, Gemalto, le spécialise français de la carte à puce avait annoncé son intention de poursuivre son développement sur le marché du Machine-to-Machine (M2M). C'est chose faite avec le rachat aujourd'hui de l’Allemand Cinterion Wireless Modules pour la modique somme de 163 millions en numéraire, soit environ 50 M€ de plus que ce que Gemalto avait à l'origine proposé pour Wavecom. Cette acquisition stratégique  vient renforcer le positionnement de Gemalto sur un segment de marché promis à un bel avenir, transformant Cinterion en une des pierres angulaires de ses activités M2M.

Cinterion est un gros acteur du marché des solutions sans-fil M2M et détient, selon les chiffres de Gemalto, quelque 20% du marché mondial des modules M2M. Avec 335 employés répartis dans 21 pays, la société a réalisé un CA de plus de 145 millions en 2009 (pour ses activités M2M). Pour Olivier Piou, Pdg de Gemalto, cette acquisition est en ligne avec un vaste programme destiné à attaquer le marché du M2M. Un segment qui doit connaître un taux de croissance moyen annuel de 25% (en volume) jusqu’en 2013, selon Gartner. “Un gros potentiel de croissance”, confirme Olivier Piou, qui explique dans la foulée les investissements grandissants des opérateurs sur ce segment. Comme Orange notamment qui, rappelons le, a ouvert un centre international dédié au M2M à Bruxelles via sa filiale Mobistar.

 module m2m
Un odule 3G Cinterion

Une division M2M chez Gemalto

“Pour davantage de transparence”, Gemalto regroupera ses activités ainsi que celle de Cinterion dans un nouveau segment M2M, le 4e du groupe. Les activités télécoms du groupe collaboreront par ailleurs avec celles M2M, ce qui parait naturel car ces dernières hébergeaient déjà l'actuelle offre M2M du groupe(offre Allynis M2M).
Olivier Piou souligne que les technologies de contrôle à distance par GSM de Cinterion viennent compléter le portefeuille existant de solutions M2M de Gemalto, notamment la gamme de cartes SIM durcies - des outils que le groupe range sous la bannière MIM (pour Machine Identification Modules)- et son expertise dans le déploiement de services (opérés ou non) chez les opérateurs de téléphonie mobile. Une cible qui devrait être d’autant plus intéressée par l’arrivée de Cinterion, qu'elle permet à Gemalto d’offrir une solution de bout en bout, de la carte à puce aux services de déploiement.
“Avec MIM, nous sommes à la fin des processus de production, commente le patron de Gemalto. Avec le rachat de Cinterion, nous sommes davantage en amont des phases de développement”, poursuit-il. Et c’est un point intéressant pour notamment “simplifier le marché”.

Cinterion n’est pas Wavecom

Impossible, bien sûr, de ne pas mentionner l’histoire Wavecom, cette société, concurrente directe de Cinterion, sur laquelle Gemalto avait lancé une OPA en octobre 2008. En vain. C’est finalement Sierra Wireless , dans le rôle de l'improbable “chevalier blanc”, qui avait eu le dernier mot et avait empoché Wavecom en sur-enchérissant sur l’offre de Gemalto.
Pour Olivier Piou, Gemalto est évidemment gagnant. Le rachat de Cinterion est moins cher - eu égard à la taille de la société -, mais surtout la société allemande est un pilier du secteur “de bien plus grande qualité, avec des dirigeants de confiance qui ont su mener leur entreprise pendant la crise. Cinterion est surtout bien plus diversifié et moins exposé”. Un mal pour un bien, en somme.

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