BlueKiwi s'inspire de l'Open Source pour infléchir son modèle économique

Pour ses premiers pas aux Etats-Unis, l'éditeur de réseaux sociaux professionnels BlueKiwi expérimente un nouveau modèle commercial, le Freemium. La jeune-pousse parisienne va proposer une édition gratuite de sa dernière version (Fall 09). Une façon de conquérir, à bas coût, de nouveaux clients, selon la société.

Ça a la couleur de l'Open Source, le goût de l'Open Source, mais ce n'est pas de l'Open Source. À la faveur de son arrivée aux Etats-Unis - à New York et San Francisco -, sous l'aile du grand frère Dassault Systèmes (qui a récemment injecté 3 millions d'euros dans le jeune éditeur), le spécialiste des réseaux sociaux professionnels BlueKiwi teste un nouveau modèle économique, où se mélange version gratuite et versions payantes, destinées à des usages plus professionnels. A l'image des éditeurs Open Source qui entretiennent une version communautaire, permettant d'attirer de nouveaux clients sans démultiplier leurs forces de vente, et une ou des moutures pour entreprises. Un modèle économique en vogue dans les sociétés du Web 2.0 et baptisé Freemium. Officiellement en test chez BlueKiwi, ce modèle devrait être généralisé début 2010.

Présentée pour la première fois aux Etats-Unis le mois dernier, l'offre de BlueKiwi, basée sur sa dernière version (Fall 09), comprend désormais une mouture gratuite limitée à 2 communautés, 10 utilisateurs et 100 invités et se voit privée de quelques fonctions avancées. Au-delà, l'éditeur parisien, qui emploie une trentaine de personnes, propose une mouture Premium, comprenant toutes les fonctions, mais limitée à 10 communautés et 100 utilisateurs pour 500 euros par mois environ. La version Entreprise est, elle, sans limitation.

Un segment de plus en plus encombré
Investi par des jeunes pousses au milieu des années 2000, le segment des réseaux sociaux professionnels est aujourd'hui de plus en plus récupéré par les acteurs traditionnels, qui se ruent vers le collaboratif particulièrement en mode Saas. Du coup, BlueKiwi cherche à se démarquer. "Nos plus belles expériences viennent d'entreprises qui ont réussi à ouvrir leurs portes grâce à nos outils, explique Christophe Routhieau, le co-fondateur. Nous allons cultiver cette niche à la frontière entre l'interne et l'externe. Nous laisserons la couverture des besoins strictement internes aux acteurs traditionnels".
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Un Facebook qui dialoguerait avec les SI

Déployée chez une bonne centaine de clients (Finaref, La Poste, Banque Populaire, SNCF, Orange, Total, Dassault Systèmes), selon Christophe Routhiau, le vice-président produits de l'éditeur, la solution de BlueKiwi vise à créer, à la façon d'un Facebook dans le grand public, des groupes d'intérêt dans l'entreprise, et à leur fournir des outils d'échange (messagerie, mini-messages, blogs, wikis, calendrier, blogs, boîtes à idées, votes, etc.). Avec une dimension d'intégration au SI bien entendu. "Même si nous travaillons en Saas (quelques comptes ont toutefois installé la solution sur site, NDLR), nous gérons l'annuaire de l'entreprise", indique ainsi Christophe Routhieau, qui précise que la solution permet aussi d'inviter des utilisateurs externes à la société. S'y ajoute l'intégration de widgets permettant d'afficher dans les communautés des informations issues de progiciels (BI, ERP, CRM, etc.) ou de donner accès à une base documentaire, en tenant compte des droits afférents. L'éditeur propose un kit de développement pour bâtir ces widgets, ainsi qu'une API pour, à l'inverse, exploiter les contenus des communautés dans d'autres applications.

Lancé en 2006 par Carlos Diaz (le Pdg) et Christophe Routhieau, l'éditeur vise l'équilibre en 2010 sur la France et l'Europe. Son implantation outre Atlantique nécessitera toutefois des investissements qui repoussent les premiers profits de la société dans son ensemble.

Pour approfondir sur Outils collaboratifs (messagerie, visio, communication unifiée)

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