OpenWorld 2017 : Oracle met du Serverless, Docker et plus d'Open Source dans son Cloud

Oracle veut le faire savoir : son PaaS ne se limite pas à Java et son IaaS n'est pas "fermé". Cette nouvelle orientation, au coeur de l'évènement annuel de l'éditeur, semble aussi importante que l'arrivée des outils d'AI, de bots et de Machine Learning.

La transformation d'Oracle vers le Cloud pousse l'éditeur à s'imprégner en interne d'une culture du développement, mélange de DevOps, de virtualisation et d'Open Source.

Sans ce mélange, pas de SaaS. Avec, Oracle a gagné des compétences et, logiquement, l'éditeur les intègre lentement mais surement à ses offres de Cloud public pour ses clients "externes".

Lors du troisième jour de l'Open World 2017, Thomas Kurian, President en charge du Developpement, est revenu « avec une grande fierté » sur les 10 ans de travail qu'il a fallu pour construire le IaaS, le PaaS, le DBaaS (Database as a Service) et le SaaS. Avant de parler du futur de ce Cloud, influencé par cette nouvelle "culture".

Docker et Kubernetes

Premier message : le Cloud d'Oracle pour les développeurs ne se limite pas à Java. Des langages comme JavaScript (NodeJS), Python ou Ruby sont également supportés (ou le seront bientôt) au coté de Scala.

Deuxième message, le IaaS d'Oracle est ouvert à toutes forme de virtualisation. Celle d'Oracle évidemment, mais aussi VMware ou n'importe quelle option (via l'option Bare Metal Server, un IaaS "brut de décoffrage").

Mieux, dans le PaaS, les conteneurs Dockers et l'outil d'orchestration Kubernetes ont fait leur apparition pour mieux coller au mouvement DevOps. Une apparition attendue dans la droite ligne de l'adhésion de l'éditeur à la Cloud Native Computing Foundation cet été.

Hadoop, Kafka, Spark

Sous le capot, la partie "Big Data as a Service" d'Oracle est motorisée par du Machine Learning maison avec des algorithmes mis au point par les équipes de Data Scientists embauchés par l'éditeur. Mais le tout s'appuie sur le trio Hadoop, Kafka, Spark.

Résultat, Oracle propose aujourd'hui un service managé de Kafka.

Bref, Oracle ne reprend pas le slogan de McDonald's ("venez comme vous êtes") et son Cloud n'est pas aussi exhaustif que celui d'un Microsoft, mais l'éditeur s'est converti petit à petit au pragmatisme pour coller à le demande des entreprises qui ne veulent plus être « pieds et poings liés » avec un fournisseur.

Blockchain

On retrouve cette même philosophie dans la Blockchain, de loin le sujet qui fait le plus parler dans les allées de l'évènement.

Oracle a décidé de s'appuyer sur Hyperledger Fabric, une technologie open source. Il participe également à la communauté.

Une manière, explique l'éditeur par la voix de Amit Zavery - SVP en charge de l'Oracle Cloud Platform - de suivre les évolutions d'une technologie émergeante et d'intégrer ses évolutions dans son offre.

Serverless et Fn open-sourcé

En parallèle, Oracle s'est converti au Serveless en s'appuyant sur Fn, un projet que l'éditeur a versé à l'open source durant l'Open World.

Par "serverless", il faut comprendre un déploiement ou l'infrastructure sous jacente s'adapte automatiquement à la charge de travail. Il y a donc bien, encore et toujours, des serveurs (et une facture). Mais les ressources de virtualisations se provisionnent, augmentent ou diminuent automatiquement.

On notera qu'une telle option prend tout son sens avec les "universal credits" (sorte de carte prépayées pour le Cloud, allouable à n'importe quel service d'Oracle), annoncés en amont de l'Open World.

L'argument d'Oracle pour un Fn open source est qu'il permet de faire tourner des applications sur plusieurs Cloud et d'éviter le fameux "vendor lock-in". Un discours nouveau dans la bouche d'un éditeur qui, comme plusieurs autres, a souvent utilisé le lock-in a son avantage.

Cloud Foundry

Autre élément souligné à l'Open World 2017, les développeurs qui utilisent Cloud Foundry peuvent à présent directement utiliser la plateforme dans Oracle Cloud et les services du PaaS d'Oracle dans Cloud Foundry.

Là encore, Oracle a versé un outil - BOSH Cloud Provider Interface - à l'open source. L'outil permet de déployer des workloads de Cloud Foundry directement dans son IaaS.

Sa sortie commerciale est prévue d'ici la fin de l'année.

Un Cloud Oracle pour du Oracle

Il reste que le Cloud d'Oracle n'a pas la vocation "généraliste" d'un Azure ou d'un Google Cloud - même si Oracle affirmera souvent le contraire. Faire tourner HANA ou SQL Server sur le IaaS d'Oracle n'a en effet pas grand sens.

Le Cloud d'Oracle - comme d'une certaine manière celui d'un Salesforce - cible principalement ses clients (sur site ou SaaS), soit pour les pousser à migrer soit pour développer des extensions ou permettre l'intégration avec l'existant. Ce qui explique les charges de Larry Ellison contre AWS, le CTO voit en fait dans le leader du IaaS la plus grande réserves de clients à rapatrier dans sa bergerie Cloud.

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