ARM veut devenir un standard de l’Internet des objets

ARM a annoncé le rachat de la société finlandaise Sensinode, spécialisée dans les solutions pour l’Internet des objets. Le Britannique récupère un expert dans les standards d’interconnexion du secteur qu’il entend associé à ses travaux au sein de Mbed. ARM ouvre un peu plus son éco-système aux très prometteurs objets connectés.

Accélérer son écosystème. Le Britannique ARM, après avoir conquis le monde de la mobilité et séduit le monde des serveurs, avec ses architectures basse consommation, entend désormais étendre un peu plus sa présence vers le très tendance monde des objets connectés (Internet des objets). A la clé, la rachat de la société finlandaise Sensinode (pour un montant non communiqué), un éditeur d’outils logiciels capables de connecter des objets à Internet ou de les mettre en réseau.
La société dispose à son catalogue trois produits, NanoStack, NanoRouter et NanoService   qu’elle positionne pour les applications telles que la maison connectée, le contrôle de l’éclairage public ou encore le Smart Grid. ARM s’est engagé à poursuivre la commercialisation de Nanostack et NanoService.
Mais le rachat de Sensinode permet  surtout à ARM de rapatrier un spécialiste des standards. La société adosse ses plates-formes logicielles à des standards de connectivité. Outre les technologies Web classiques, les outils de la société utilisent les standards CoAP et 6LoWPAN - la société en est à l’origine du développement des spécifications -, dont la particularité est de doter des environnements contrôlés et restreints - basés sur des terminaux basse consommation - , d’accéder à des services Web, à Internet et de supporter IPv6. Ces deux standards ont été normalisés par l’IETF (Internet Engineering Task Force). Sensinode est également connu pour avoir participé aux programmes de standardisation de l’ETSI (European Telecommunications Standards Institute ), de l’OMA (Open Mobile Alliance) et de Zigbee IP. ARM précise que les technologie de Sensinode sont également adaptées au marché du M2M.

Un cadre des standards du secteur

Et justement, la standardisation est un point clé pour ARM. Le Britannique entend ainsi inclure cette expertise de Sensinode à son projet collaboratif mbed, dont l’objectif premier est de proposer une plate-forme de développement Open Source pour accélérer la création de d’objets et d’applications reposant sur l’architecture des micro-controlleurs ARM. Mbed propose ainsi des bibliothèques logicielles, des designs hardware ainsi qu’un SDK C/C++ et un HDK et donne accès à un compilateur en ligne notamment. En clair, Tout pour faire de faire de ARM un standard par défaut. Sur le terrain de la mobilité, le Britannique a déjà conquis le marché. Sur celui du très prometteur Internet des objets, ARM doit encore y imposer sa force de frappe. Même s’il est déjà bien positionné sur certains segments, comme celui de l’automobile connecté par exemple.
Selon le cabinet d’étude, Semicast Research, le britannique aurait dépassé les 50% de parts de marché en 2012 (devançant ainsi les architecture Power, SuperH, TriCore and V850, très implantées dans l’automobile). Les composants ARM motorisent par exemple les systèmes de contrôle du freinage, des airbags, de divertissement embarqué ainsi que les systèmes d’assistance à la conduite.

Notons également que le monde des objets connectés est l’une des priorités actuelles du Britannique - c’est du moins un segment sur lequel le groupe souhaite fortement se positionner. En juillet dernier, par exemple, le groupe a présenté un vaste projet de déploiement grandeur nature de ses technologies dans un contexte de l’Internet des objets - une forme de laboratoire - au sein de son campus britannique à Cambridge. Ce programme vise ainsi à équiper son QG de 600 capteurs afin de le transformer en un «hub pour ses partenaires». Ces 600 capteurs connectés serviront à faire remonter des données et des informations afin d’optimiser le contrôle de l’éclairage du parking du campus, des 40 salles de réunions ainsi que du système de gestion du chauffage et de l’eau. Outre le fait de démontrer les gains éventuels des objets connectés dans un entreprise, ARM compte également réduire son empreinte énergétique. Les spécifications du projet ainsi que les API seront par ailleurs rendues publiques, assure enfin ARM.

La mise en place d’un écosystème plus étendu est notamment ce qui avait motivé ARM à collaborer davantage avec Oracle. En juillet dernier, les deux partenaires de longue date ont en effet annoncé travailler à optimiser la plate-forme Java Standard Edition pour les architectures ARM 32 bits et de la doter du support des architectures 64 bits ARMv8 du Britannique. Objectif : préparer Java à l’arrivée de ARM sur les serveurs, mais également le M2M, avaient assuré les deux partenaires.

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