Jim Snabe, SAP : "une plate-forme pour la cohérence, le Cloud pour la flexibilité"

Pour le co-Pdg de SAP, une approche purement best-of-breed dans le Cloud est une impasse. Les entreprises doivent plutôt miser sur une plate-forme assurant la cohérence de l'information complétée par des solutions en Saas pour leurs besoins moins stratégiques.

Pour le co-Pdg de SAP, une approche purement best-of-breed dans le Cloud est une impasse. Les entreprises doivent plutôt miser sur une plate-forme assurant la cohérence de l'information complétée par des solutions en Saas pour leurs besoins moins stratégiques.

Pourquoi distinguez-vous deux types de Cloud ?

Jim Snabe : Deux approches cohabitent. D'un côté, vous avez des solutions métier, centrées sur une approche best-of-breed et dotées d'un périmètre fonctionnel relativement étroit. Ces solutions sont proposées en mode Saas sur du Cloud public. Sur ce segment, SAP propose de nombreuses offres comme la gestion des ressources humaines (avec SuccessFactors), la gestion de la relation fournisseur (avec Ariba), etc. D'un autre côté, nous avons développé une approche de suite sur le Cloud, dédiée aux applications critiques et pour laquelle nous proposons une plate-forme de Cloud managé dans nos datacenters.

Avec les complémentarités possibles entre ces deux approches et avec les logiciels installés sur site, nous disposons aujourd'hui du porte-feuille d'offres le plus complet du marché couplé à la palette de choix la plus vaste pour les entreprises.

Que devient Business ByDesign dans ce paysage ?

J.S. : C'est un troisième marché, celui des suites logicielles complètes déployées sur le Cloud public pour les PME et entreprises de taille intermédiaire. C'est un créneau spécifique, mais Business ByDesign connaît un succès intéressant. Le progiciel compte aujourd'hui 1 500 entreprises clientes, de taille de plus en plus importante. Mais ce segment ne constitue pas à mes yeux le marché le plus important : la plupart des entreprises ne souhaitent pas transférer l'ensemble de leur applicatif dans le Cloud public. Elles veulent contrôler par elles-mêmes certaines parties de leurs activités et les étendre, dans le Cloud, avec des solutions simples d'emploi. C'est là que se situe le gros du marché. Tout au moins pour l'instant, car nous pensons que les mentalités vont évoluer sur cette question.

Comment gérer les nouvelles problématiques d'intégration que crée le Cloud du fait notamment de la cohabitation entre des solutions Saas émanant de fournisseurs différents et des applicatifs déployés sur site ?

J.S. : Il ne fait aucun doute que le monde de l'IT restera un monde ouvert où différents fournisseurs et technologies devront cohabiter. Nous avons donc besoin des middleware pour nous aider à assembler des composants qui n'ont pas été pensés pour fonctionner ensemble. Netweaver joue ce rôle. Ce middleware a été mis à jour pour tirer le meilleur parti de notre plate-forme de gestion de données, Hana, et fonctionner dans le Cloud. Nous pouvons donc intégrer les composants sur site et les composants Cloud - selon toutes les combinaisons souhaitées -, tout en bénéficiant des avantages de l'informatique In-Memory.

Nous connaissons bien l'approche consistant à assembler des solutions de différents fournisseurs Saas pour faire fonctionner une entreprise : nous l'avons vue en action quand nous avons racheté SuccessFactors. L'activité de ce dernier reposait sur 14 fournisseurs de logiciels différents. Croyez-moi, ce n'est pas le meilleur des mondes ! Toutes les interfaces sont différentes, chaque logiciel a sa propre définition de telle ou telle donnée. Par exemple, chez SuccessFactors, la notion de client recouvrait 7 définitions différentes. Autrement dit, le middleware ne fait pas tout. Nous ne sommes pas parvenus à un stade où une entreprise peut choisir, assembler et combiner tout type de solutions pour en faire un système d'information cohérent. Nous croyons à une approche centrée sur une plate-forme, au-dessus de laquelle le Cloud amène de la flexibilité.

 

Chaque fournisseur sur le marché cherche à être cette plate-forme. Quels sont vos atouts pour devancer la concurrence sur ce terrain ?

J.S. : Avant tout notre base installée. Celle-ci représente 73 % des transactions dans le monde, dans 25 industries distinctes. On pourrait donc arguer que SAP est une plate-forme de facto. Mais toutes ces entreprises ont déployé nos solutions avec des approches hétérogènes. Les installations, les bases de données, les matériels sont différents. Si nous pouvons amener nos clients sur notre infrastructure Hana, nous aurons créé de fait une plate-forme unifiée pour gérer et optimiser les activités des entreprises. Pour ce faire, nous proposons à notre base installée de migrer vers Hana sans rupture majeure, sans mise à jour lourde. D'autre part, nos offres RDS (Rapid Deployment Solution) diminuent les temps d'implémentation de nos progiciels. Enfin, avec Hana Enterprise Cloud, nous réduisons la complexité de l'infrastructure. Tous ces efforts visent à accélérer l'adoption de nos dernières technologies par les entreprises.

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