S/4HANA Cloud 2005 : gestion de la Supply Chain et intégration avec SuccessFactor améliorées

La mise à jour de l’ERP SaaS de SAP fait un pas de plus vers l’unification avec sa brique SIRH. Un début de réponse pour contrer Workday, un de ses principaux concurrents.

Lors de ses résultats du premier trimestre, SAP a communiqué des revenus issus du cloud en augmentation. Bien qu’il ne ventile pas ces résultats par ligne de produits, Jan Gilg, président de l’entité S/4HANA de SAP, affirme néanmoins qu’il constate un basculement de la demande du marché vers l’ERP cloud.

La dynamique devrait selon lui se poursuivre après la pandémie, car les entreprises durement touchées réévalueront leurs capacités IT et la valeur d’une modernisation de leur ERP sous un nouveau jour.

L’un des avantages majeurs des solutions cloud est qu’elles s’enrichissent de fonctionnalités à chaque montée automatique de version, estime Jan Gilg. De fait, S/4HANA 2005 arrive avec des améliorations de l’outil de gestion la chaîne d’approvisionnement (SCM) et avec une intégration plus poussée avec le HCM/SIRH de SAP, SuccessFactors, lui aussi en mode SaaS.

Une supply chain plus flexible

Ces dernières années, les chaînes d’approvisionnement se sont élargies à l’ensemble du globe. Dans le même temps, elles se sont concentrées sur le juste à temps et les flux tendus, pour ne garder en stock que le strict nécessaire. Cette stratégie a montré ses limites lors de la pandémie, les entreprises ayant été confrontées à de brusques interruptions de production.

Cela conduirait aujourd’hui les entreprises à revoir de façon draconienne leurs chaînes d’approvisionnement, en incluant un plus grand nombre de fournisseurs locaux et en gardant plus de stocks, constate Jan Gilg

« S/4HANA Cloud 2005 met davantage l’accent sur cette gestion de l’inventaire et les niveaux de stocks. La version apporte aux entreprises les moyens nécessaires pour les aider grâce à des évaluations proactives qui alertent lorsque les niveaux de stocks baissent, sont trop bas ou vont l’être », explique-t-il. « Le but est d’être plus flexible ».

La flexibilité est également le mot clé des nouvelles fonctionnalités de la brique Finance qui permettent de contrôler et d’approuver les paiements à partir de systèmes SAP et non SAP. Le but est de surveiller au plus près les flux de trésorerie, le nerf de la guerre en temps d’incertitudes, avance le responsable de SAP.

Une autre mise à jour importante de S/4HANA Cloud concerne l’intégration plus poussée – plus « transparente » dira SAP – entre son ERP de nouvelle génération et son outil de gestion des ressources humaines, SAP SuccessFactors Employee Central. L’upgrade de S/4HANA standardise le modèle de données entre les deux solutions (ou plus exactement entre l’ERP et la brique HCM standard que SAP lui prévoit).

« Notre ambition est que le tout ressemble à une seule application et que les clients ne remarquent même pas qu’il s’agit, sous le capot, de deux solutions », commente Jan Gilg. Un but logique puisque, une fois encore, SuccessFactor est censé être le HCM « naturel » de S/4HANA. « Le passage de l’un à l’autre est transparent du point de vue de l’interface utilisateur, des données, et aussi de certaines dimensions techniques comme le provisioning ».

Une attente des utilisateurs

Bien qu’il n’y ait aucune preuve tangible d’une progression de S/4HANA Cloud, ce ne serait cependant pas une surprise étant donné l’augmentation globale de la demande pour les applications cloud, estime l’analyste Jon Reed, co-fondateur de Diginomica.

Néanmoins, le segment de marché le plus approprié pour S/4HANA Cloud pourrait ne pas être en mesure d’investir, compte tenu de l’environnement actuel.

« Pour être attractif, le cloud ERP moderne doit par ailleurs être très verticalisé. »
Jon ReedAnalyste et cofondateur, Diginomica

« Il faut garder à l’esprit que le meilleur vertical pour S/4HANA Cloud (si nous parlons de la solution de cloud complète et pas d’un S/4HANA hébergé) ce sont les services – qui, pour la plupart, ne sont pas prospères en ce moment », nuance Jon Reed. « Pour être attractif, le cloud ERP moderne doit par ailleurs être très verticalisé. SAP l’a bien compris, et depuis un longtemps, mais jusqu’à présent il n’a pas évolué assez vite dans cette direction ».

Quoi qu’il en soit, S/4HANA Cloud 2005 est une bonne nouvelle pour ses utilisateurs.

« C’est le type de fonctionnalités que les clients attendent », confirme Jon Reed. « En particulier, l’intégration de SuccessFactors devrait permettre à S/4HANA Cloud de répondre à l’intégration complète des outils de gestion financière et des ressources humaines de Workday », resitue-t-il, « même si SAP a encore beaucoup à faire ».

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