A L'Elysée, Bill McDermott (SAP) pousse la vision de SAP et parle R&D à Paris

De passage en France il y a quelques jours Bill McDermott, co-CEO de SAP bientôt seul à la barre après le départ en mai prochain de Jim Snabe, en a profité pour rencontrer Emmanuel Macron, Secrétaire général adjoint de l'Elysée. L'occasion de prendre la main sur des dossiers institutionnels jusqu'alors plutôt l'apanage de Jim Snabe, danois et particulièrement engagé sur le développement de l'IT en Europe.

De passage en France il y a quelques jours Bill McDermott, co-CEO de SAP bientôt seul à la barre après le départ en mai prochain de Jim Snabe, en a profité pour rencontrer Emmanuel Macron, Secrétaire général adjoint de l'Elysée. L'occasion de prendre la main sur des dossiers institutionnels jusqu'alors plutôt l'apanage de Jim Snabe, danois et particulièrement engagé sur le développement de l'IT en Europe.

Présent lors de cet entretien, Frédéric Massé, en charge des relations institutionnelles pour l'Europe chez SAP, explique qu'a notamment été évoqué le développement de la R&D du groupe en France, fort d'une équipe importante autour des problématiques de la donnée, héritée du rachat de BO. Installé à Levallois, ce labo devrait donc croitre, Mc Dermott ayant évoqué un triplement de l'investissement à ce niveau sur Paris dans les années à venir. Si à ce stade aucune précision n'est apportée par SAP France, Frédéric Massé confirme donc que le sujet a bien été évoqué avec l'Elysée, toujours à l'affut en matière de création d'emploi, d'attraction d'investissements étrangers et de développement d'une politique d'innovation. Il y a quelques semaines, Jim Snabe avait d'ailleurs pris part à la réunion stratégique avec François Hollande sur l'attractivité de la France pour les grands groupes, notamment technologiques. Une rencontre qui aura des suites puisque SAP confirme que Bill McDermott reviendra à l'automne sur Paris pour participer à la seconde réunion. Il y sera notamment question de fiscalité, un sujet abordé par Bill Mc Dermott qui a tenu a salué les efforts de François Hollande sur la stabilisation et la simplification fiscale. L'important pour SAP, c'est la mise en place d'un cadre simple et transparent.

Sur la fiscalité plus spécifique du secteur numérique, SAP ne se dit pas inquiet fort du travail entamé dans le cadre de l'OCDE et qui devrait rapidement déboucher sur l'établissement d'un système de taxation équilibré sur l'ensemble de la chaine de valeur numérique, évitant ainsi des décalages importants entre production et facturation dans un contexte sectoriel fortement dématérialisé.

Protection des données et modernisation de l'Etat

Outre l'engagement dans le développement de la R&D de BO et la discussion sur la fiscalité, la rencontre avec Emmanuel Macron visait trois objectifs plus institutionnels. Il s'agissait tout d'abord de communiquer sur la transition opérée par SAP avec le départ de Jim Snabe - jusqu'alors plus impliqué sur l'Europe. Bill McDermott devrait ainsi être beaucoup plus présent sur le Vieux Continent et a même récemment fait l'acquisition d'une maison près de Walldorf, siège historique de SAP près de Mannheim et de la frontière française.

Ensuite, le PDG de SAP a repris un dossier clé pour l'éditeur dans ses relations institutionnelles et particulièrement en Europe : la protection des données dans le cadre du développement du Cloud Computing. Sans surprise, la position de McDermott reprend celle de Snabe : SAP n'est pas favorable à une approche fondée sur la sanctuarisation des datacenters à l'intérieur de frontières. Les grandes entreprises clientes des éditeurs souhaitent voir se développer la valeur marchande et cette dernière sera d'autant plus importante que les flux de données sont susceptibles de circuler librement. Un Schengen du cloud - parfois évoqué - serait donc contreproductif et Bill McDermott l'a rappelé à l'Elysée. Il s'agit dès lors d'organiser la protection des données au-delà d'une simple localisation physique.

Longtemps chantre de cette approche physique, la France semble évoluer dans le bon sens, selon SAP. Au niveau européen, on semble se diriger vers une vision plus internationale en admettant que la capacité à protéger les données dépend surtout - en Europe comme aux Etats-Unis - de la capacité à imposer des standards de sécurité et de qualité homogènes.

Enfin, les grands projets de SAP au côté de l'Etat en France ont été évoqués. La discussion n'a bien sûr pas porté sur les appels d'offre en cours mais plus largement sur la manière dont SAP, fort de ses dernières innovations autour de la gestion de données et du Cloud Computing, était susceptible de venir en support des plans d'économie et de modernisation de l'administration. Bill McDermott a notamment cité un chantier déployé par Obama aux Etats-Unis fondé sur un immense travail de consolidation et d'exploitation de données pour aboutir à un outil de suivi des investissements du gouvernement corrélé aux créations réelles d'emploi. Autre exemple mis en avant, en Allemagne cette fois, avec les outils prédictifs de la sécurité sociale allemande qui corrèle de nombreuses données de manière anonymisée afin d'optimiser les dépenses de santé et d'avoir une vue la plus précise possible sur leur évolution.

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