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ENS Paris-Saclay, Atos et le CEA s'allient pour la data science

Normale Sup', Atos et le CEA créent ensemble une chaire dédiée à l'analyse de données et au machine learning. Conclue pour une durée de cinq ans, cette alliance vise à développer la formation, la recherche et l'innovation en la matière afin de créer une véritable filière française des métiers et des technologies de la data science.

L'Ecole normale supérieure Paris-Saclay (anciennement ENS Cachan), Atos, acteur du digital, et le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), viennent de conclure un partenariat pour une durée minimum de cinq ans. Ce partenariat a pour principal objet la création de la Chaire « Industrial data analytics & Machine learning », alias « Analyse de données industrielles et Apprentissage automatique ». Cette initiative est née de la vision que partagent les trois acteurs. « Un nouveau monde est en train d'éclore autour de l'économie de la donnée et ce nouveau monde marque le retour des mathématiciens dans l'informatique, retour qui impose un effort important au niveau de la formation », affirme Daniel Le Coguic, senior vice-président Big data & Security Atos.

A cela s'ajoutent la densification de la recherche, qui occupe une place toujours plus importante au cœur de cette nouvelle économie de la donnée, et une dynamique nouvelle en ce qui concerne les start-ups et l'esprit entrepreneurial. Ces éléments de contexte définissent les trois axes autour desquels la Chaire s'articule : formation, recherche et innovation. Il s'agit de créer un cycle de formation d'excellence afin de diffuser rapidement les nouveaux savoirs tout en répondant aux enjeux industriels et sociétaux.

Faire émerger de nouveaux acteurs

Concrètement, la formation se fera dans le cadre du Master Mathématiques, Vision et Apprentissage (MVA) de l'ENS Paris-Saclay. Ce Master M2, qui existe depuis 1996, forme quelque 150 étudiants chaque année dans le domaine des maths appliquées au traitement des données, des images et des signaux. Unique en France, le Master MVA rencontre un fort succès, tant auprès des étudiants, qui candidatent par centaines chaque année, que des centres de recherche et des entreprises, publics et privés, qui jouent des coudes pour attirer les étudiants.

« Il s'agit également d'industrialiser des solutions, car l'écosystème est aujourd'hui extrêmement fragmenté. Or, il est nécessaire pour la France et pour l'Europe d'industrialiser une filière de la data science. C'est une question de souveraineté. Si nous ne le faisons pas, les Américains le feront », prévient Daniel Le Coguic, qui ajoute : « ce nouveau monde doit permettre l'émergence de nouveaux acteurs dans l'industrie, pour cela, il faut former de jeunes ingénieurs français et européens, et soutenir la création de start-ups innovantes ».

 Soutien financier et industriel

La chaire bénéficie du soutien financier des membres fondateurs et elle accueillera d'autres acteurs très prochainement. Tous visent évidemment à enrichir le vivier de data scientists qui pourront résoudre les problèmes complexes qui se posent chaque jour. « Rien que pour Atos en France, nous allons recruter quelque 500 spécialistes de la donnée au cours des prochaines années », précise Daniel Le Coguic. Et pour alimenter le cursus en problèmes concrets, Atos va apporter aux étudiants les problématiques complexes que ses clients lui soumettent.

La chaire va également soutenir les start-ups du plateau de Saclay en les associant à des consortiums et en les faisant participer à des projets réels. « La France a la chance d'avoir une école mathématique de très haut vol. Cette initiative est la première pierre d'un nouvel édifice, de l'organisation d'une vraie filière de formation, de recherche et de politique industrielle pour La France et l'Europe », conclut Daniel Le Coguic.

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