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Pourquoi le poste de travail en mode service n’a pas encore décollé

Présent sur le marché, ce modèle peine à s’imposer aussi rapidement que certains ne l’attendaient. Plusieurs peuvent expliquer ce phénomène.

Le modèle du poste de travail en mode service (ou Desktop-as-a-Service, DaaS) a attiré l'attention des DSI parce que certains administrateurs pensaient qu'il leur permettrait de se décharger de la gestion de l'infrastructure. Mais ce n'est pas exactement ce qui s'est passé : le DaaS n'est pas aussi simple qu’il peut le paraître, et les économies peuvent être décevantes. Dès lors, l’adoption massive n'a pas encore eu lieu. « La plupart [des entreprises] ne font que tester très prudemment », relève Robert Young, directeur de recherche chez IDC.

Du positif pour le DaaS

Pour les organisations qui ont déjà adopté la virtualisation dans une certaine mesure, passer au DaaS peut être difficile. Elles disposent d'outils d’administration et de logiciels existants qui doivent être pris en compte lors de la migration vers le DaaS. En outre, les économies risquent de ne pas être aussi importantes que certains administrateurs peuvent l’envisager, parce que les outils d’administration tiers restent souvent nécessaires.

« Avec le DaaS, vous recevez ce pour quoi vous payez », juge ainsi Erwin Vollering, vice-président en charge des services chez Login VSI, un fournisseur d’outils de test et de supervision de la virtualisation du poste de travail. "Si vous prenez le forfait de base, vous obtenez le forfait de base. Pour obtenir les mêmes performances qu’avec un déploiement en interne, vous devez payer plus ».

Mais si l'adoption a été plus lente que beaucoup ne le pensaient, le modèle du DaaS n’est pas mort pour autant. Par le passé, de nombreux administrateurs hésitaient à transférer des données sensibles vers le cloud parce que le niveau de confiance n'était tout simplement pas là. Maintenant que les principaux fournisseurs de Cloud, Amazon Web Services et Microsoft Azure, sont entrés sur le terrain du DaaS, ces sentiments ont changé, estime Young : « quand des entreprises plus connues embarquent, il y a moins de résistance ». Les directions informatique sont également plus familières avec le cloud, grâce à l’adoption croissante d'applications en mode service comme Salesforce ou Microsoft Office 365.

Les alternatives en local

Un domaine qui continue de progresser, en particulier en conjonction avec la montée de la mobilité, est la virtualisation des applications. Là, l’informatique fournit des applications individuelles au lieu de bureaux à part entière aux utilisateurs. En faisant ainsi, les administrateurs peuvent donner aux utilisateurs une expérience plus native que celle qu’ils auraient avec les postes de travail virtuels. « Quelqu'un qui travaille à partir d’un iPhone ne veut pas un poste de travail Windows complet. Il veut juste des applications », relève Young.

Les postes de travail virtuels peuvent cependant faire gagner beaucoup de temps aux utilisateurs qui doivent se connecter à postes physiques au cours d'une journée, ce qui est fréquent dans le secteur de la santé, par exemple : « [sans VDI, l'utilisateur] saisit son mot de passe et ouvre son application, et deux minutes plus tard, il accède à son poste. Les infirmières font ça 50 à 60 fois par jour », constate James Millington, responsable de groupe chez VMware, pour le secteur de la santé. Mais au lieu d’avoir à ouvrir une session à nouveau sur chaque poste, les infirmières et les médecins peuvent simplement appuyer sur une carte pour accéder aux ressources virtuelles dont ils ont besoin.

Les infrastructures hyper-convergées contribuent également à stimuler l'adoption de postes de travail virtuels, car elles aident à répondre à l’un problèmes clés du VDI : l’expérience utilisateur. Des problèmes tels que les tempêtes de démarrage - les fameuses boot storms - et d’autres incidents de performances ont douché les ardeurs de nombreuses organisations en faveur du VDI : si les utilisateurs prennent plus de temps à se connecter à leurs postes de travail virtuels que sur les ordinateurs physiques, le service informatique perd l'adhésion des utilisateurs.

Et justement, les systèmes hyper-convergés aident à résoudre nombre de ces problèmes, estime Vollering, notamment parce qu’ils permettent facilement de passer à des échelles plus importantes.

Pour autant, un mélange hybride de DaaS et de VDI pourrait finalement remporter la partie : « l’hybride séduit par ce l’on apprécie de plus en plus de placer des ressources dans le Cloud, tout en conservant la maîtrise interne d’autres », observe ainsi Young.

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