Cet article fait partie de notre guide: Bases de données cloud : ce qui les caractérise

L’administration des données, bouleversée par les DBaas

Avec la prolifération des datastores, et de l’adoption du Cloud dans le domaine de la donnée, l’utilisation des services de données managés montent en puissance. DevOps est l’un des piliers de ce changement, et cela étend les responsabilités, et avec les compétences nécessaires, des DBA.

Ces dernières années, les administrateurs des bases de  données (DBA) se sont retrouvés dans la tourmente. Les développeurs se sont mis à choisir de nouvelles bases de données, rivalisant avec les traditionnelles bases de données relationnelles ; et le recours au Cloud a aussi modifié quelque peu les frontières.

Parmi justement cette mutation des usages, on remarque une dépendance de plus en plus forte dans les services de bases de données. Ceux-ci sont censés soulager les utilisateurs des tâches d’administration, mais aussi de permettre aux développeurs d’attaquer une kyrielle de sources. Cela permet par exemple de créer plus rapidement des applications et de s’appuyer sur des techniques DevOps pour y parvenir.

Pour Donnie Berkholz, analyste chez 451 Research, le rôle du DBA connait la même transition qu’ont connu les administrateurs systèmes ces 10 dernières années. Au centre de cette transition, on retrouve DevOps et l’agilité qui s’appuie sur de nouvelles technologies, souvent Open Source, et rendent les développeurs plus responsables quant au fonctionnement de leurs applications en production.

La surabondance des datastores est un autre problème pour les DBA, tant par leur nombre sur le marché que par leur diversité. « Avec DevOps, vous ne pouvez pas rester statique. La technologie change très vite », souligne l’analyste. « Les administrateurs des bases doivent aujourd’hui prendre en compte tous les types de données à destination des métiers, et peu d’entre eux y arriveront en maintenant une base de données relationnelle. »

D’autant que d’un autre côté, les services gérés de bases de données continuent de déferler, et dans leur sillage, les DBaas (Database-as-a-service). Parmi les acteurs de ce créneau, on retrouve Amazon Web Services, IBM, Microsoft, Oracle, Google et RackSpace par exemple. Ici, l’activité bat son plein.

Illustration de ce marché bouillonnant, l’arrivée de MongoDB, qui développe une base de données NoSQL, sur ce terrain avec Atlas. Plus récemment encore, Google a extrait des phases béta certaines de ses technologies pour les rendre officiellement disponibles : Google Cloud SQL, Cloud Bigtable et Cloud Datastore sont désormais encadrés par des SLA, l’un des critères clés pour un usage en entreprise.

Réduire les opérations d’administration

Il existe également une tendance forte en matière d’outillage :  celle des APIs REST qui répondent aux besoins des développeurs et de leur nécessité de se connecter à plusieurs datastores.  Donnie Berkholz fait aussi référence à la plateforme Bluemix d’IBM, ainsi que son rachat de Cloudant et Compose (deux acteurs du DBaas), en 2014 et 2015 respectivement.

Compose, par exemple, supporte nombre de technologies, comme PostgreSQL, ElasticSearch, RethinkDB, Redis et au moins trois versions de MongoDB – pour n’en citer que certaines. « Depuis que la donnée est accessible facilement dans le Cloud, les développeurs peuvent se libérer », affirme Larry Weber, directeur marketing chez IBM.

Autre exemple : un étude menée auprès des utilisateurs Cloudant fin 2015 a montré que 41% des entreprises estiment que le temps passé à gérer les bases –souvent incompressible - était leur principale difficulté en matière d’administration de bases de données. Cela est aussi cité par les répondants comme l’un des moteurs de l’adoption des services Cloud.

Flouter les versions et les instances

Les services de données dans le Cloud  se sont bien multipliés comme des petites pains, et avec, la nécessité de disposer des bonnes compétences en matière de connectivité, souligne de son côté, Chris Lalonde, vice-président et directeur général des services de données chez RackSpace. La société s’est penchée très tôt sur les services de données. RackSpace a racheté ObjectRocket en 2013. Cette acquisition a apporté au groupe une expertise en PostgreSQL, MongDB, Elasticsearch et Redis par exemple. Cette année, RackSpace a aussi annoncé le support des services de données d’AWS. Une telle variété est difficile à rivaliser pour un DBA.

« Nous avons l’expertise en matière de bases de données bien sûr, mais cela va encore plus loin en termes de compétences », affirme-t-il.  « Avec DevOps, il y a beaucoup à gérer. Vous devez savoir si une instance nécessite davantage d’espace disque, la version de Python que les développeurs de l’entreprise devraient utiliser. Nous faisons beaucoup pour les clients. En ce sens, nous devenons les DBA des clients. »

Prochain arrêt : Hadoop dans le Cloud ?

Chris Lalonde s’attend à assister, d’ici quelques années,  à une hausse des besoins en matière d’interconnectivité entre les datastores. Et cela va accentuer la pression sur les DBA, pense-t-il.

A l’époque où les bases de données relationnelles étaient des technologies peu matures, les développeurs jouaient un rôle très pratique dans les opérations. Mais la technologie grandissant, les DBA ont dû assumer une grande partie des responsabilités pour la production. Aujourd’hui, les choses sont différentes : il existe une grande variété de datastores qui répondent à une unique problématique.

Viendra ensuite un bouleversement du monde Hadoop, de l’analytique et des entrepôts de données, dont la migration vers le Cloud en tant que services, pourrait bien avoir quelques effets dans les DSI des entreprises.

Traduit et adapté par la rédaction

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