IBM fusionne ses gammes Power et lance i… comme AS/400

AS/400, iSeries, System i, i tout court… la vénérable architecture "mini" d'IBM, la seule encore en vie après le décès du Vax et celui du HP 3000, vient de connaître un n-ième (et ultime ?) rebranding. En perte de vitesse depuis plusieurs années, notamment du fait d'un catalogue logiciel en chute libre, l'ex-AS/400 n'attire plus les foules.

AS/400, iSeries, System i, i tout court… la vénérable architecture "mini" d'IBM, la seule encore en vie après le décès du Vax et celui du HP 3000, vient de connaître un n-ième (et ultime ?) rebranding. En perte de vitesse depuis plusieurs années, notamment du fait d'un catalogue logiciel en chute libre, l'ex-AS/400 n'attire plus les foules. Après un recul de 15% en 2006, les ventes de systèmes i ont reculé de 10,6%en 2007, soit vraisemblablement près de 20% à taux de change constant. L'activité reste toutefois un business à plusieurs milliards de dollars pour Big Blue, une fois pris en compte les revenus issus de la maintenance logicielle. De quoi justifier quelques efforts pour tenter de soutenir cette architecture.

Power Systems = p + i, la quadrature du cercle façon Big Blue ?

Depuis hier, on ne dit donc plus System i et System p, mais Power Systems, une gamme commune regroupant les systèmes à base de puces Power et capables de faire tourner les applications AIX/Linux et ex-AS/400. De même, il est urgent d'oublier i5/OS pour ne plus se souvenir que de IBM i, le nouveau nom du système d'exploitation des AS/400, euh pardon des Power Systems i Edition.Comme bien des utilisateurs, nous n'avons jamais réussi à suivre le rythme des rebranding IBM.

La bonne nouvelle pour les utilisateurs d'IBM est que le processeur phare de la marque, le Power 6, est désormais disponible en volume dans l'ensemble de ses systèmes Power d'entrée de gamme. Pour le reste, la logique de ce qu'IBM présente comme une opération de simplification est parfois un peu difficile à comprendre. Du fait de la fusion des gammes sous une marque unique, on aurait pu s'attendre à pouvoir commander un serveur Power System et son hyperviseur PowerVM embarqué (l'ex APV ou Advanced Power Virtualization) puis de disposer à loisir du ou des systèmes d'exploitation de son choix dans les partitions créées avec l'hyperviseur.

Pas si vite ! Il y a en effet au catalogue des Power Systems AIX Edition, des Power Systems i Edition et des Power Systems Linux Edition, qui, même si leurs caractéristiques sont proches (et encore pas toujours), ont des tarifs différents. De même, l'hyperviseur est incorporé dans certaines machines et optionnel dans d'autres. Et c'est compter sans le maquis des licences système, un casse-tête comme seul IBM peut les imaginer.

Sous le Power Systems, difficile de s'y retrouver entre AIX, Linux et i.

Prenons par exemple le nouvel IBM Power 520 Express. Ce serveur est vendu en version d'entrée de gamme (avec un Power6 à 4,2 GHz et un cœur CPU activé, 2 Go de RAM et deux disques SAS) à 5576 $ en versions AIX et Linux, mais 6381$ en version i Edition ( cette mouture ajoute un lecteur de DAT et un lecteur de DVD). Avec la licence système i 6.1 pour 5 utilisateurs et 3 ans de maintenance, il convient d'ajouter respectivement 2245 $ et 2790 $. En version AI/X, la note est moins salée (mais bien sûr l'OS n'incorpore pas une version de DB2 embarquée). Ainsi, la licence AI/X pour Power 520 Express est facturée 150$ tandis que la maintenance sur trois ans coûte 807$. Sous Linux, IBM revend Novell SLES 10 avec 3 ans de maintenance au prix de 2241 $ ou 2435 $ si l'utilisateur choisit d'opter pour le support IBM au lieu de celui de Novell. Le tarif grimpe en flèche avec Red Hat Linux, puisque Red Hat fait augmenter son prix en fonction du nombre de partitions logicielles activées.

Sur le Power 550 Express (ci-contre en photo), la configuration haut de gamme peut inclure jusqu'à quatre processeurs bi-cœur à 4,2 GHz, mais curieusement le plus puissant des Power 550 Express i Edition, le 9409-M50 plafonne à deux processeurs bi-coeur. Le modèle de licence logiciel évolue aussi puisqu'au lieu de facturer l'OS et le droit d'utilisation de DB2 au nombre d'utilisateurs comme sur le 520, Big Blue facture au nombre de cœurs (allez comprendre…).

Les tarifs grimpent aussi en flèche puisqu'il faut compter 112 388 $ pour le Power 550 Express 8204-E8A6, un modèle à 8 cœurs à 4,2GHz incluant 16 Go de Ram et deux disques SAS de 73,4 Go. Un prix auquel s'ajoute les 2241 $ de licence et de support SUSE Linux, ou les 3777 $ de licence ou de support Red Hat ou les 12796 $ de licence AIX. Pour ce prix, la licence de l'hyperviseur PowerVM n'est, bien entendu, pas incluse.

Ceux qui n'ont pas déjà décroché de cet inventaire tarifaire à la Prévert auront noté que si AIX est plus de deux fois moins cher que Linux en entrée de gamme, il est presque six fois plus cher que l'OS libre sur le Power 550 en configuration haut de gamme. IBM voudrait tuer son propre OS qu'il ne s'y prendrait pas différemment !

Une lame Power 6 abordable, pour l'entrée de gamme i

Terminons avec un paradoxe comme seul IBM sait les imaginer. Alors que l'on aurait pu s'attendre à voir l'hyperviseur PowerVM proposé en standard sur les serveurs les plus performants, en l'occurrence les Power 520 et 550, Big Blue a choisi de ne le fournir par défaut qu'avec la petite lame JS 12. Cette dernière venue, est une déclinaison mono-processeur de la lame Power6 JS22, commercialisée depuis plusieurs mois par IBM pour son châssis BladeCenter - une lame que Bull a aussi mis à son catalogue sous la référence Escala EL460B. La lame JS12 est vendue à partir de 4228 $ avec une puce Power 6 bi-cœur à 3,8 GHz et 4 Go de Ram. Elle devrait présenter une solution intéressante pour tous ceux qui veulent renouveler un petit AS/400 et qui par ailleurs disposent déjà de lames IBM. De là à penser y déployer une multitude de partitions...

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