Les nouveaux serveurs Power7 éclipsent les serveurs Sparc et Itanium

Sun et HP ont sans doute du souci à se faire. Les premiers serveurs de milieu de gamme à base de puces Power7 introduits la semaine dernière par Big Blue affichent en effet des performances à faire pâlir les systèmes haut de gamme concurrents. Or, IBM a encore dans ses tiroirs des systèmes disposant de 2 et 4 fois plus de puces.

IBM a dévoilé la semaine dernière ses premiers serveurs Unix à base de puces Power7, des puces dévoilées à l’automne dernier et dont LeMagIT s’était fait l’écho lors d’une visite des laboratoires Power de Big Blue, à Austin. Pour cette première phase, IBM a annoncé quatre nouveaux systèmes Power7 offrant des performances et des capacités en forte progression par rapport aux modèles existant à base de puces Power. Les performances des nouveaux systèmes sont telles qu'elles devraient déstabiliser durablement les concurrents. Mais IBM court aussi un risque : celui de cannibaliser les ventes de ses systèmes haut de gamme Power6 et celui de faire face à une montée en puissance des serveurs x86, les dernières puces à même de rivaliser avec la course aux performances initiées par les processeurs Power.

Un lancement concentré sur le milieu de gamme

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Le Power 780

Pour ce premier lancement de systèmes Power7, Big Blue a choisi de se concentrer sur le milieu de gamme. Le premier des quatre nouveaux modèles lancés la semaine dernière, le Power 780, est capable d’accueillir entre deux et huit processeurs Power7 cadencés à 3,8 GHz, soit entre 16 et 64 coeurs processeurs. Le Power 780 propose aussi l’option de démarrer dans un mode dit «TurboCore» (par opposition au mode standard, dit «MaxCore») . Dans ce cas, chaque processeur démarre avec seulement la moitié de ses coeurs activés, mais avec une fréquence de 4,1 GHz ainsi qu'avec l’intégralité des caches processeurs activés (y compris ceux des coeurs mis en sommeil). Le mode "Turbocore" a été spécialement conçu pour offrir la performance maximale sans accroitre le nombre de coeurs (qui est la métrique utilisée par certains éditeurs pour la facturation de leurs logiciels).
 
Aux côtés du Power 780, IBM propose aussi le Power 770, un serveur modulaire capable d’agréger jusqu’à 4 noeuds serveurs à 2 sockets dans un système à image unique. Successeur de l’actuel Power 570 (il est d’ailleurs possible de faire évoluer un 570 en 770 par remplacement des modules processeurs), le Power 770 peut soit accueillir des processeurs Power7 octo-coeurs à 3,1GHz, soit des Power7 hexa-coeurs cadencés à 3,5 GHz. Enfin, en entrée de gamme, IBM a annoncé la disponibilité du Power 750 Express, une machine quadri-socket de 4U de hauteur capable d’accueillir des puces Power7 octo-coeurs à 3 GHz ou des hexa-coeurs à 3,55GHz. Ce nouveau serveur d’entrée de gamme est épaulé pour le marché HPC (High Performance Computing) par le Power 755, un quadri-socket équipé de Power7 octo-coeur à 3,3 GHz.

power 770
Le Power 770

Des innovations en matière de gestion de la performance et de la mémoire


Outre le mode "TurboCore", qui permet comme décrit précédemment de réduire le nombre de coeurs actifs afin de doper le cache par coeur et la fréquence, les systèmes Power 7 sont capables d’optimiser dynamiquement leur fonctionnement en fonction de la charge de travail  : sur la base d’une analyse de la charge de travail en cours d'exécution, il peuvent choisir le mode de threading le plus approprié parmi les trois disponibles (1, 2 ou 4 threads par coeur). Une application multi-threadée sera ainsi traitée en mode SMT tandis qu’une application ayant besoin d’un maximum de performance par coeur sera traitée en mode mono-thread.


Une autre innovation sur l’ensemble des serveurs Power7 est la compression de la mémoire («Active Memory Expansion») qui, à nombre de barrettes mémoire égal, permet d’accroitre de près de 100% la capacité mémoire disponible d’un système. Petit bémol, cette technologie n’est disponible que pour les partitions systèmes fonctionnant sous AIX 6.1 niveau 4 et ultérieur.
Enfin, côté gestion de l’énergie, la technologie «EnergyScale» des systèmes Power7, travaille en conjonction avec Systems Director Active Energy Manager, afin de réduire au maximum l’empreinte énergétique des nouveaux serveurs ( y compris au travers de mécanismes de «Power capping»).

La virtualisation intégrée

 
Tous les serveurs Power Systems embarquent dans leur micro-logiciel des capacités de partitionnement logique (LPAR en langage Big Blue). Le Power 750 Express intègre en standard PowerVM Express Edition, qui permet de créer jusqu'à trois partitions sur le serveur, dont l'une est dédiée à la gestion de la virtualisation et de la virtualisation des entrées/sorties.  

PowerVM Standard Edition, disponible en option, comprend toutes les caractéristiques d'Express Edition ainsi que des fonctions de micro-partitionnement et des capacités de gestion d’entrées/sorties étendues au partage de disques, d’équipements de stockage et de ressources SAN Fibre Channel. IBM propose aussi une version entreprise de PowerVM qui apporte notamment la mobilité des machines virtuelles entre systèmes Power7, à l’instar de vMotion chez VMware ou LiveMobility pour Hyper-V.  Selon Big Blue, PowerVM devrait à terme supporter jusqu’à 320 partitions logiques sur le Power 750 et jusqu’à 640 partitions sur les Power 770 et 780. Les futurs serveurs haut de gamme Power 7 devraient quant à eux pouvoir gérer un millier de partitions. Il est à noter que la technologie PowerVM Lx86, qui permet d'exécuter des applications linux conçues pour les plates-formes x86 sans recompilation, devrait être supportée sur les serveurs Power7 dans le courant du second trimestre 2010.
L’ensemble de ces fonctions de virtualisation et de partitionnement est pilotable au travers de VMControl, la console d’administration d’environnements virtualisées d’IBM  

Des tarifs "Unix"
Si les performances des serveurs Power7 sont impressionnantes, leurs prix restent raisonnables, du moins pour des serveurs Unix. Ainsi, un Power 750 configuré avec 4 puces Power7 octo-coeurs à 3,3 GHz, 128 Go de mémoire et 4 interfaces Gigabit Ethernet est proposé au prix de 174 000 $ avec maintenance logicielle pendant 3 ans. A titre de comparaison, un Sparc Entreprise T5440 est proposé à 141 000$ avec support 24h/24 et 7j/7 matériel et logiciel pour 3 ans. Et il faut prévoir environ 64 000 $ pour un Serveur octo-socket Proliant DL785 équipé de quatre puce hexa-coeurs Opteron 8439 SE "Istanbul" et configuré avec Suse Linux (maintenance et support 3 ans 24h/24, 7j/7 inclus).
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Pas de support de Red Hat pour l’instant, AIX 7 à l’automne


Notons que tous ces systèmes sont certifiés avec AIX 5.3, AIX 6.1.1 (attendu pour le 16 mars), SUSE Linux Enterprise Server 10 Service Pack 3 et SUSE Linux Enterprise Server 11. Red Hat n’est pas supporté à ce jour, mais IBM indique travailler avec l’éditeur sur le support de RHEL sur Power7 (un support qui devrait logiquement intervenir d’ici la fin du premier semestre 2010). le système d’exploitation IBM i 6.1.1 (ex OS/400) est aussi supporté et un Power 780 avec 64 coeurs est crédité d’un indice de performances CPW (Commercial Performance Workload) de 343 050 sous le système i.

Enfin AIX 7, attendu pour l’automne sera d’emblée optimisé pour gérer les nouveaux systèmes et apportera surtout le support pour plus de 1000 threads, requis pour le lancement des systèmes haut de gamme. Entendez par là qu’il faudra sans doute attendre octobre ou novembre pour voir apparaitre les nouveaux serveurs haut de gamme Power 790 et 795 à 16 et 32 processeurs (128 et 256 coeurs). De même, les déclinaisons à base de lames (appelées à remplacer les actuelles JS12 et JS22) devraient intervenir plus tard dans l'année. Il est possible que les nouvelles lames Power7 fassent leur apparition à l'occasion d’une refonte du châssis BladeCenter H, dont le lancement remonte à février 2006 et qui pourrait sans doute profiter d’une remise à niveau.
 

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