Les forts arguments de Windows Server 8

Les DSI peuvent s’attendre à d’importants changements avec la prochaine version du système d’exploitation serveur de Microsoft. L’éditeur a fait la démonstration d’une version pré-bêta de Windows Server 8 à l’occasion de sa conférence développeurs Build qui se déroulait la semaine dernière à Anaheim, en Californie. Au programme : environ trois cents nouveautés qui touchent aussi bien à la virtualisation qu’au stockage ou encore à l’administration.

Ces nouvelles technologies injectées dans la prochaine version de Windows Server s’apparente à une étape majeure pour renforcer les positions de Microsoft à l’ère du Cloud Computing. Une étape au travers de laquelle l’éditeur lance l’offensive sur VMware, EMC, IBM et aussi Red Hat. «Jusqu’ici, Windows était perçu comme un OS pour un serveur et ses périphériques. Désormais, nous voulons que la perception change; que l’on perçoive Windows comme adapté à un grand nombre de serveurs et de terminaux connectés à eux, qu’ils soient physiques ou virtuels, sur site ou distants », explique Jeffery Snover, architecte en chef chez Microsoft pour Windows Server.

Cloud Computing et mobilité

Windows Server 8, que Microsoft a commencé à développer avant même de livrer Windows Server 2008 R2, à l’automne 2009, s’appuie sur 4 concepts clés : permettre aux DSI de construire plus facilement un Cloud privé qui offre des services de Cloud public ; assurer la disponibilité continue des services Cloud et leur gestion depuis un serveur unique; ouvrir la voie à des modes de travail modernes à partir de terminaux mobiles; permettre de faire fonctionner n’importe quelle application à partir de n’importe quel cloud.

Microsoft a renforcé les capacités techniques du produit. Windows Server 8 supporte jusqu’à 160 processeurs logiques, jusqu’à 2 To de RAM, 32 processeurs virtuels, et 512 Go de mémoire peuvent être alloués aux interfaces réseau.

Certains observateurs - de longue date - de Windows se sont montrés impressionnés par les avancées dans la conception du système d’exploitation. «Windows Server n’a jamais autant ressemblé à une plateforme mainframe, n’a jamais autant donné l’impression d’une plateforme d’entreprise robuste, professionnelle », relève Mark Minasi, auteur et expert Windows. «Même quelqu’un qui n’a jamais touché à Azure pourra, avec Windows Server 8, tirer profit des acquis d’expérience de Microsoft sur Azure.» Pour lui, c’est simple, «c’est un peu comme si le véritable nom de Windows Server 8 était ‘Azure Foundation Server 1.0’. Et cela m’amène à me demander si Azure et Windows Server ne sont pas appelés à fusionner avec la version 9 ou 10 ou plus de Windows Server », ajoute-t-il.

La nouvelle génération de Windows Server reste un chantier. Mais profitant d’interactions continues avec développeurs et utilisateurs, Microsoft pourrait même lui ajouter de nouvelles fonctions. Jusqu’ici, Microsoft a dépensé 10 M$ pour synthétiser 6 000 retours de 200 clients concernant ce qu’ils veulent trouver dans Windows Server 8. Et l’éditeur a aussi sondé plus de 26 000 clients. 

«Les DSI ont expliqué qu’ils avaient perdu trop de temps à mettre à jour et à assurer la maintenance de leurs logiciels et qu’ils veulent un serveur qui fournisse des services en continu », explique Bill Laing, vice Président Corporate de Microsoft en charge de la division Cloud et Serveur. «Ils veulent plus d’automatisation pour administrer plusieurs serveurs à partir d’un seul. Ils veulent que plus de gens puissent se connecter aux services mais ils insistent sur le besoin pour plus de contrôle sur la conformité et la gouvernance.»

Au cours de pré-briefings, certains analystes n’ont pas manqué d’être impressionnés par la quantité de fonctions et de technologies prévues pour Windows Server 8; nombre d’entre elles étant étroitement intégrées et fonctionnant de concert. Les responsables de Microsoft ont indiqué avoir voulu prendre plus de temps pour planifier le processus de développement de cette version. Par exemple, Mike Neil, directeur général pour Windows Server 8, explique que Microsoft s’est attaché à voir comment obtenir des constructeurs de quoi fournir ce qui résulterait en une meilleure expérience utilisateur.

Apparence et utilisabilité de Windows Server 8

Windows Server 8 embarque un nouveau tableau de bord Server Manager avec une interface en tuiles conçue pour simplifier la localisation des fonctionnalités et pour informer les administrateurs sur les processus en activité - et pas pour un seul serveur pour l’ensemble des serveurs rattachés.

«Nous l’avons conçu pour une expérience plus ouverte sur un environnement multi-machines où il sera possible de voir tout ce qui se passe avec les services en activité sur plusieurs machines - mais aussi agréger de l’information sur ces services. Tout cela améliorera l’administration », explique Snover.

Paradoxalement, tout en optimisant le Shell graphique de Windows Server, Microsoft a également amélioré le coeur du système, portant à 2 300 le nombre de commandes accessibles depuis la ligne de commande. Les responsables de Microsoft indiquent estimer que Server Core pourrait devenir l’interface préférée pour exécuter des commandes et déployer des fonctions sur de multiples machines.

«Le monde réel est intrinsèquement chaotique mais PowerShell peut transformer ce chaos en quelque chose de plus centré sur les tâches avec une sémantique de production. PowerShell est désormais l’interface en ligne de commande qui recouvre un énorme moteur d’automatisation de l’administration

Par Ed Scannel, rédacteur en chef de SearchWindowsServer.com

Adapté de l’anglais par la rédaction 

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