DigiWorld Summit : le modèle économique de l’interconnexion IP en question

En marge des questions de régulation somme toute classiques, celle, plus obscure mais déjà connue outre Atlantique, de la monétisation des interconnexions IP est apparue lors du sommet organisé par l'Idate. Mais les acteurs marchent sur des œufs.

intercoip1Comment trouver un modèle de rémunération juste pour tous les acteurs dans le monde IP ? La question a été abordée - avec prudence - lors du DigiWorld Summit, organisé en ce moment à Montpellier par l'Idate (Institut de l'audiovisuel et des télécommunications en Europe).

Chez Orange, Olivier Ondet, directeur à la régulation de l’interconnexion fixe et mobile, rappelle schématiquement le modèle classique des opérateurs télécoms : l’opérateur de l’abonné destinataire de l’appel entrant facture des frais de terminaison à l’opérateur de l’abonné émetteur de l’appelant. Sur la pointe des pieds, Olivier Ondet relève que, à l’opposé, la « plupart des coûts de construction d’Internet » pèsent sur les opérateurs des destinataires des contenus consultés – extension de couverture, mise à jour des DSLAM, déploiement de la fibre –, tandis que leurs émetteurs, eux, récupèrent l’essentiel des revenus… Le problème ? On y revient : le trafic IP, donc l’usage, double tous les trois ans, sans générer de nouveaux revenus pour les opérateurs du fait d’un abonnement forfaitaire. En ligne de mire – sans les nommer : des YouTube et DailyMotion ; la vidéo étant le principal responsable de la progression du trafic IP.

L'existence de "zones grises"

intercoip2Akamai, dont le directeur industriel Julien Coulon intervenait à la suite d’Olivier Ondet, a souligné la qualité de ses relations avec tous ces acteurs. Mais n’est-ce pas justement lui le grand gagnant, avec ses solutions payantes de gestion optimisée du trafic, pour fournisseurs de contenus ? Reste que la présentation d’Olivier Ondet est simpliste. Comme le relève Jos Martens, directeur du marketing stratégique de Global Crossing pour la cible opérateurs, la situation est plus complexe, avec l'existence de plus en plus de « zones grises » dans les relations entre transporteurs de trafic IP. Des relations, finalement, onéreuses à gérer, sur le plan purement administratif.

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