Rincé, Sun se régénère en licenciant et en se jetant dans l'open source

Pour s'adapter au climat économique mondial et après des résultats en berne, Sun annonce un vaste plan de restructuration. A la clé, entre 5 000 et 6 000 licenciements dans le monde et une réorganisation des divisions avec une part belle à l'Open Source et au Cloud.

Face à la crise, Sun se réorganise. « Aujourd'hui, nous avons décidé d'aligner les activités de Sun sur les réalités de l'économie mondiale et accélérer la diffusion de nos plateformes clé Open Source – de MySQL aux dernières annonces Open Storage ». Par la voix de Jonathan Schwarz, PDG du groupe, Sun a annoncé un vaste plan de réorganisation pour l'aider à remonter la pente.
Un plan qui doit non seulement, réduire considérablement les effectifs du numéro quatre mondial des constructeurs de serveurs, mais également redimensionner l'entreprise en trois divisions.

Il faut dire que la firme de Jonathan Schwarz a pris de plein fouet la crise, annonçant une perte nette de 1,67 Md$ pour le troisième trimestre de son exercice 2008. Des comptes plombés par des ventes de serveurs en baisse et une part des logiciels, qui si elle progresse, ne pèse pas suffisamment dans les revenus totaux du constructeurs.

Face à ce constat, le conseil d'administration a approuvé un plan qui débouchera sur la suppression de  5 000 à 6 000 emplois (entre 15% et 18% de ses effectifs mondiaux), dans le but de lui faire économiser 700 à 800 millions de dollars par an. Dans un communiqué, le groupe explique que ce plan social devrait se concrétiser par un charge exceptionnelle de 500 à 600 millions de dollars au cours de 12 prochains mois (dont 375 à 450 millions de dollar sur l'exercice 2009). Dans un email, Sun souligne que « la majorité des licenciements auront lieu aux Etats-Unis au troisième trimestre 2009, entre le 1er janvier et le 31 mars. » Aucun chiffre pour la France n'a pour l'heure été communiqué.

Réajustement du logiciel

Redistribution des cartes également côté divisions, où Sun annonce la création de deux activités, centrées sur une redéfinition de ses plateformes, avec en point d'orgue, une importance accrue de l'Open Source. Une réorganisation qui laisse déjà sur le carreau Rich Green, l'un des piliers de l'activité logicielle du groupe. Le désormais ex vice-président du logiciel a - toujours selon le communiqué - choisi de quitter le groupe. Il avait notamment contribué au développement du sacro-saint langage Java en dirigeant les équipes de développeurs, mais s'était également impliqué dans la création de Solaris, l'Unix de Sun.

La division Application Platform Software aura la lourde tâche de contrôler les plateformes Open Source du groupe, « les meilleurs plateformes pour développer des applications », comme MySQL et GlassFish. Elle sera dirigée par Anil Gadre.

Autre création, la division Systems Platforms, dirigée par John Fowler, encadrera « les outils de la marque pour motoriser les applications », comme les plateformes de stockage, mais aussi Solaris et la virtualisation. Enfin, Cloud Computing & Developer Platforms, contrôlée par Dave Douglas, sera une excroissance de cette division. Cette activité doit concrétiser l'approche en nuage du groupe et - pour ce faire - capitaliser sur la très importante communauté de développeurs de la marque.

A l'annonce de la restructuration, le titre du groupe, qui a perdu presque 80% de sa valeur en un an, a rebondi de 4,2%.

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