Réseaux sociaux : les élites françaises comptent sur les jeunes

Une étude sur l'utilisation des réseaux sociaux livrent des résultats paradoxaux en France. Les dirigeants de nos entreprises s'accordent à reconnaître l'intérêt de la technologie... mais s'en désintéressent personnellement.

C'est ce qu'on appelle un marché naissant. Mandaté par Avanade (SSII créée en 2000 par Accenture et Microsoft autour des technologies du premier éditeur mondial), le cabinet d'études Coleman Parkes Research a sondé plus de 500 organisations dans 17 pays sur leur perception des médias sociaux professionnels. Le résultat est sans équivoque : 82 % d'entre elles ne se sont pas penchées sur la question. Et elles ne sont que 7 % a disposer d'une solution.

La France - et surtout ses élites - se distingue par sa frilosité. Dans l'Hexagone, le principal frein à la mise en place de réseaux sociaux professionnels (ou de médias sociaux) n'est autre que l'incompréhension et l'apathie du management face à ces sujets (cité par 75 % des interviewés) ! Devant les questions de sécurité ou les craintes sur l'impact des réseaux sociaux sur la productivité qui arrivent loin derrière. En moyenne, dans le monde, le manque de vision des dirigeants n'est cité que par 57 % des interviewés, et même par seulement 40 % d'entre eux en Allemagne et en Suisse.

Autres indices de la résistance des organisations françaises : 63 % d'entre elles redoutent d'être précurseurs sur ces sujets et une sur deux n'est pas convaincue que les réseaux sociaux sont à même d'améliorer leur réputation. Là encore, dans les deux cas, plus de 10 points au-dessus de la moyenne mondiale.

Lutter contre les communautés "sauvages"

Alors désespérant ? Pas tout à fait, selon Avanade, qui affirme que la technologie est aujourd'hui testée dans de grands organisations en France sans toutefois citer de noms. Avec deux grands types d'usage : l'ajout du réseau social aux activités de gestion de la relation client - "la volonté est alors de s'écarter de la notion de message publicitaire pour aller vers de l'expertise partagée au sein de communautés", selon Olivier Lepeltier, d'Avanade - et la constitution d'applications sociales internes, notamment dans le secteur de l'ingénierie pour faire dialoguer des experts. D'ores et déjà, les grands éditeurs, comme IBM, avec son produit Bluehouse, ou Microsoft avec son projet TownSquare, se sont positionnés sur le créneau, où foisonnent également de nombreuses start-up.

"Nous aurons les premiers retours d'expérience dans six mois, explique Nicolas Marry, directeur commercial France et Bénélux d'Avanade. Les entreprises s'intéressent aux médias sociaux pour deux raisons. Primo pour ramener en interne des échanges qui ont tendance à s'organiser tous seuls sur les outils disponibles sur Internet. Secundo, pour attirer de jeunes diplômés, qui réclament ce type d'outils."

75 % des entreprises françaises pensent d'ailleurs que l'arrivée de la génération Y (les "digital natives", nés avec le numérique) va favoriser l'adoption des réseaux sociaux, contre 48 % en moyenne dans le monde. Bref, les élites françaises sont persuadées de l'intérêt de la technologie - 61 % d'entre elles pensent que le réseau social sera la prochaine étape des technologies de collaboration (dans la moyenne mondiale) -, mais elles comptent sur les jeunes pour s'en occuper.

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