François Fillon alloue près de 565 millions aux pôles de compétitivité

En visite au pôle de compétitivité grenoblois, François Fillon a réitéré sa volonté de favoriser une politique de l’innovation. Et promis 565 millions pour trois pôles de compétitivité dont près de 400 millions pour Minalogic et son projet Crolles 3.

En visite à Grenoble, le premier ministre François Fillon vient de remettre au pot des centres de compétitivité. En promettant un budget additionnel de 565 millions d’euros en sus du milliard et demi déjà mis sur la table en juin dernier par Nicolas Sarkozy, François Fillon confirme que les restrictions budgétaires ne devraient pas concerner la politique en faveur de l’innovation.
Reste que, cette fois, l’investissement est particulièrement ciblé puisqu’il concernera les nanotechnologies. Mieux, les deux tiers de la somme – dont le versement s’étalera sur cinq ans – concernent le seul programme "Crolles 3", centre de recherche européen spécialisé en nanoélectronique et dépendant de Minalogic, le pôle de compétitivité de la région, dédié aux micro & nano technologies et au logiciel embarqué. Une aubaine pour la région qui a parié de longue date sur l’industrie électronique et a subi ces derniers temps les restructurations des constructeurs, plus prompts à délocaliser qu’à investir.

Créé il y a trois ans, Minalogic regroupe 121 membres dont 23 grandes entreprises, 59 PME, 3 capital-investisseurs, 13 centres de recherche et de formation, 16 collectivités locales et 7 organismes de développement économique. Un écosystème régional représentant quelques 18 000 emplois pour la plupart hautement qualifiés. Au printemps dernier, Minalogic revendiquait le lancement de 102 projets depuis sa création en 2005, dont 68 ont déjà été retenus et financés par les fonds publics dédiés, le tout pour un montant total de 326,4 millions d’euros.

L’automne de la politique d’innovation ?
Revenant sur les nécessaires investissements dans l’innovation, François Fillon a expliqué qu’il s’agissait de « la clef de la politique industrielle de demain. C'est elle qui nous permet de développer de nouvelles activités, de nouveaux emplois. C'est elle qui nous permet de prendre ou de conserver une longueur d'avance sur nos concurrents ».

Après ces fortes annonces dans le domaine de l’électronique, le gouvernement aura une prochaine occasion de confirmer cet engagement en faveur des technologies, cette fois liées au numérique et à la dématérialisation des échanges, en proposant le plan numérique 2012. Reste que les sommes engagées devraient être beaucoup moins importantes, le secrétaire d’Etat en charge du projet – Eric Besson – ayant dès le départ admis qu’aucun budget ne devrait a priori être alloué. Les géants de l’Internet nous montrent pourtant chaque jour que le secteur est tout à la fois porteur d’innovation et de croissance économique.

Rappelons également que Nicolas Sarkozy a profité de la présidence française de l'Union pour annoncer fin août, quoique relativement discrètement, le lancement d’Assises européennes de l’innovation. Claude Allègre, ex-ministre de Lionel Jospin, s’est confier la réalisation de l’événement. Dans sa lettre de mission Nicolas Sarkozy explique que « l’objectif est de concrétiser et d’amplifier l’Agenda de Lisbonne et de faire en sorte que l’économie de la connaissance devienne effectivement un moteur du développement de l’Europe ». Pour y arriver il demande l’organisation de ces assises pour l’automne 2008.

Pour approfondir sur Réglementations et Souveraineté

Close