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Cisco brave la récession et affiche son optimisme

Cisco a publié des résultats en forte progression pour son année fiscale 2008, clôturée en juillet. Le numéro un mondial des réseaux a réussi à traverser les secousses économiques américaines sans dégât et s'offre le luxe d'une croissance allant de 23 à 48 % dans les pays émergents. Toutes les activités du constructeur sont en croissance, un pied de nez aux concurrents tels que 3Com, Alcatel, Motorola ou Nortel, qui ont tous invoqués des raisons externes à leurs récentes déconvenues financières.

Christophe Bardy
par
Publié le: 06 août 2008

cisco chambersCisco semble braver la récession évoquée par l'ensemble de ses concurrents sur le marché des équipements réseaux. Pour la première fois de son histoire, le numéro un mondial des réseaux a franchi la barre symbolique des 10 Md$ de chiffre d'affaires au cours de son dernier trimestre fiscal 2008 (le second de l'année 2008). Cisco a vu ses ventes progresser de 9,9 % sur un an pour atteindre 10,4 Md$. Dans le même, le bénéfice net de l'entreprise a progressé de 1,9 Md$ à 2 Md$.

Sur l'ensemble de son année fiscale 2008, Cisco enregistre une progression de 13,2 % de ses ventes à 39,5 Md$ et son bénéfice net bondit de 9,8 % à 8,1 Md$. La firme dispose de plus de 26 Md$ de trésorerie disponible. Des chiffres qui contrastent cruellement avec les récent résultats publiés par certains concurrents comme 3Com, Motorola, Nortel ou Alcatel-Lucent.  Il y a quelques jours, les calamiteux résultats du Franco-américain avaient poussé vers la sortie le tandem Russo-Tchuruk.

Le boom dans les pays émergents

Si le CEO de Cisco, John Chambers, avoue que la situation économique est difficile, il note toutefois que les achats IT des grandes entreprises américaines ont légèrement rebondi au cours du trimestre, un avis qui contraste singulièrement avec les chiffres américains plutôt décevants de sociétés comme Sun ou même IBM. Reste que Chambers se veut prudent et indique que la situation américaine requiert une vigilance particulière, surtout si elle venait à s'étendre à d'autres géographies.

En attendant, Cisco peut compter sur les pays émergents pour doper sa croissance. Sur l'ensemble de son année fiscale, le géant a ainsi vu ses ventes progresser de 48 % au Brésil, de 32 % au Mexique, de 32 % en Inde, de 30 % en chine et de 23 % en Russie…. La croissance européenne est, elle aussi, restée solide, avec une hausse des ventes de 13 % sur un an. Ces chiffres sont à comparer à une croissance de 9 % aux Etats-Unis et au Canada et de 5 % au Japon.

Une croissance sur l'ensemble des segments clients

Ce sont encore une fois les produits de routage haut de gamme qui ont enregistré la plus forte progression avec une hausse des ventes de routeurs CRS-1 de 119 %. Les produits de commutation subissent plus que jamais la pression de la concurrence, mais aussi l'arrivée à maturité du marché avec une croissance de 7 %. L'activité technologies avancées (qui comprend notamment les communications unifiées) a quant à elle vu ses ventes progresser de 21 % (+ 51 % pour les communications unifiées), tandis que les "Application Networking Services" progressaient de 36 %. 

Cisco indique que tous ses segments de clientèle ont contribué à la croissance : les opérateurs télécoms et fournisseurs de services ont ainsi accru leurs commandes de 5 % tandis que les ventes aux entreprises progressaient de 13 % et celles aux administrations et au secteur public de 4%.

Routeurs IP : Cisco qui rit, Alcatel qui pleure

Ces chiffres sont à mettre en parallèle des récents résultats d'Alcatel-Lucent qui pour son second trimestre fiscal annonçait un recul de 3 % de son activité Opérateurs, une croissance de 7 % de son activité Entreprise et de 16 % de ses services. Alcatel blâmait notamment la croissance plus lente des ventes de routeurs IP aux opérateurs. Logique quand un de ses principaux concurrents - Cisco donc - enregistre 119 % de croissance sur sa gamme CRS-1 ! Notons toutefois que Cisco a sans doute largement profité de l'effet de change favorable au dollar à l'international (les ventes à l'étranger pèsent près de 50 % du CA, mais Cisco n'a pas détaillé l'impact des effets de change sur ses résultats). A l'inverse, Alcatel pâtissait de l'euro fort. 

Signalons que Cisco se veut plutôt optimiste pour le second semestre 2008 (son premier semestre fiscal 2009). Il espère ainsi un CA de 10,2 à 10,4 Md$ pour le troisième trimestre et une croissance de 8,5 % de son CA au dernier trimestre, soit environ 10,6 Md$ de CA.

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