N(i)2 cherche à exploiter la gourmandise des grands du service management

Face à des grands éditeurs ciblant de très grands comptes déjà mûrs sur le référentiel Itil avec de véritables PGI de la DSI, de petits éditeurs, comme N(i)2 avec son outil de gestion d'infrastructures construit autour d'une CMDB, visent des projets plus modestes, ou des démarches plus progressives.

A coups de rachats ou de développements, une offre complète de gestion des services informatiques s'est mise sur pied chez de grands éditeurs, comme Hewlett-Packard, BMC ou Computer Associates. Des outils qui présentent l'avantage « d'embarquer » les processus tels que définis par le référentiel Itil. Reste que, comme nous l'expliquions récemment, les licences de ces PGI de la production informatique coûtent cher. Jusqu'à plusieurs millions d'euros pour des implémentations chez des grands comptes. Ce type d'outils a bien sûr sa pertinence pour une DSI : en consolidant dans une CMDB (une base de données des configurations) toutes les informations sur l'infrastructure, on en gère mieux les évolutions. Reste que le ticket d'entrée proposé par ces éditeurs n'est pas forcément à la portée de tous les budgets.

C'est ce créneau que tente d'exploiter un éditeur comme N(i)2, qui propose un outil de gestion des éléments d'un datacenter permettant d'anticiper les conséquences de changements dans l'infrastructure, une des finalités d'Itil pour les responsables de production. Lors d'une conférence à l'Atelier BNP Paribas qu'organisait l'éditeur, deux entreprises ont mis en lumière leur expérience de l'outil. Et leur incapacité à aller vers des logiciels multi-modulaires à plusieurs millions d'euros !

Bâtir des scénarios d'impact

« L'idée a germé voici plusieurs années, explique ainsi Christophe Manderlier, responsable de la stratégie IT de FedEx Europe Moyen-Orient et Afrique. Nous avions deux bases de données : une pour les serveurs, l'autre pour les applications. S'y ajoutaient une vision graphique de nos serveurs en rack, une vue des flux entre les serveurs et une liste des actifs. Malgré tout, nous étions assez mauvais pour les aspects de continuité d'activité, car aucune de ces informations n'était liée ! » En se tournant vers N(i)2, c'est avant tout une CMDB d'entreprise que recherchait FedEx, « une base centralisée où nous pourrions compléter l'information déjà à disposition avec les points de contact au sein de la DSI et des métiers pour les éléments référencés, les objectifs attendus par les métiers sur les applications, les procédures d'alerte et d'escalade, les fenêtres de maintenance ». Le choix d'un outillage s'explique avant tout par la volonté de mieux maîtriser les changements sur l'infrastructure, l'outil de N(i)2 permettant d'isoler les liens entre les éléments (applications, éléments physiques, utilisateurs) et même de bâtir des scénarios d'impact.

Pas des millions de dollars

Reste que le projet a été un peu retardé par l'avancée de la DSI groupe américaine sur Itil. Cette dernière s'étant engagé sur un projet global de mise en oeuvre de la démarche, appuyé par un outil. « On parle de licences en millions de dollars, alors que notre échelle se situe plutôt dans les 100 000 euros », s'amuse Christophe Manderlier, qui, de toute façon, ne recevra pas les budgets pour déployer l'outil groupe et peut donc continuer son implémentation de N(i)2.

Même budget réduit pour le site de e-commerce Cdiscount. Olivier Foing, son responsable technique, s'est lui tourné vers N(i)2 essentiellement pour tenir à jour et regrouper toutes les informations techniques sur son infrastructure (plus de 200 serveurs, 4 salles machines). Dans un premier temps. « Pour nous, c'est une première pierre à l'édifice Itil, avec une CMDB centralisée », explique-t-il. Avec la volonté d'aller plus loin en enrichissant peu à peu l'outil avec les contacts humains, la gestion des niveaux de service, pour, peut-être, s'orienter petit à petit vers la gestion des changements.

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