Sondage : la relance du secteur IT doit passer par l’informatique des entreprises

Un gouffre. Entre les aspirations des lecteurs du MagIT en cas de nouveau plan de relance gouvernemental intégrant une dimension IT et les signaux émis par le gouvernement, le fossé est immense. D’un côté l’accent est mis sur les SI des entreprises et le développement de l’e-administration, alors que, côté administration, on se concentre toujours sur les tuyaux.

Si un plan de relance gouvernemental devait concernait le secteur IT – comme la nouvelle secrétaire d’état à l’Economie numérique, Nathalie Kosciusko-Morizet l’a laissé entendre –, il devrait en priorité s’attaquer… aux systèmes d’information des entreprises. C’est ce qui ressort du dernier sondage effectué par LeMagIT et auquel 148 lecteurs ont participé.

Plus de 35 % des participants estiment ainsi que le gouvernement devrait en premier lieu soutenir les investissements informatiques des entreprises, tandis que près de 30 % estiment que l’effort devrait avant tout porter sur les systèmes d’information de l’administration publique.
Le fossé semble donc immense entre les souhaits des informaticiens et les orientations prises par le gouvernement. Tant dans le plan numérique 2012 que lorsqu’il s’est agi de nouvelles technologies dans le plan de relance, les TIC semblent se résumer aux infrastructures télécoms. A tel point que le Syntec Informatique s’en était inquiété estimant, par l’entremise de Jean Mounet, son président, que le logiciel était le parent pauvre du plan numérique.

L'IT en trois leçons par NKM

Depuis, de nombreuses initiatives ont été prises afin de pousser à l’adoption d’une véritable politique industrielle pour l’informatique… mais le plus souvent à l’échelon européen, comme si le gouvernement français n’était pas susceptible d’en comprendre les enjeux. Interrogée en janvier 2009 au lendemain de sa nomination, NKM estimait ainsi que « l’économie numérique, c’est trois choses. D’abord, la technique : le développement des réseaux, le haut débit, la TV numérique, la fibre optique. Ensuite, de l’économie : comment fait-on pour tirer le meilleur parti de ces activités. Car le numérique, ce sont aussi des gains de compétitivité et, à l’heure du plan de relance, c’est bien utile. Enfin, il y a une dimension sociétale : qu’est-ce que ça change dans nos sociétés et comment devons-nous accompagner le mouvement pour le rendre plus convivial ». Une approche centrée sur les réseaux et les usages grand public, donc.

Loin des préoccupations des professionnels lecteurs du MagIT, puisque ces derniers n’accordent pas une importance prioritaire aux infrastructures haut débit (vu comme le premier poste d’investissement dans le cadre d’un plan de relance IT pour seulement 17,5 % d’entre eux) et encore moins à l’équipement des ménages (4 % environ).

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