[MAJ] Alcatel-Lucent se sépare de 200 cadres et remercie 400 sous-traitants en France

Après l’avoir évoqué en décembre, la direction d’Alcatel-Lucent vient de passer à l’acte. De sources syndicales, l’équipementier télécom hexagonal supprimera un poste de cadre sur huit et 400 postes de prestataires externes.

Mise à jour à 19h00, le 11 février.

On savait qu’Alcatel-Lucent procéderait à une nouvelle vague de licenciements - 1 000 suppressions de postes au total dans le monde -, on sait désormais qui sera concerné et dans quelle mesure. En Europe, 450 suppressions sont officialisées. En Amérique du Nord, 450 autres et 100 autres enfin dans le reste du monde.

En France, l’équipementier télécom a choisi de sacrifier un bonne partie de ses cadres et certains sous-traitants. De sources syndicales, 198 postes de cadres d’Alcatel-Lucent France (ALF) vont être supprimés, soit un cadre sur huit de la filiale et également 380 postes de prestataires. La CFDT Alcatel-Lucent considère ainsi "que la France paie une nouvelle fois un lourd tribut à la réorganisation continuelle au sein d’Alcatel-Lucent depuis la fusion". De fait, ALF - qui regroupe 7 000 salariés sur les 11 000 que compte le groupe en France - héberge moins de 10 % des effectifs mondiaux et contribue à 20 % des suppressions de postes annoncées par la direction.

Pour Pascal Guiheneuf, de la CFDT, « la direction explique vouloir réorganiser en limitant les échelons hiérarchiques. En clair, il s’agit d’avoir moins de chefs et plus de gens en production. Mais on se retrouve devant une vraie contradiction entre cette réduction d’effectif et la charge de travail que subit actuellement l’entreprise ». Chez Alcatel-Lucent, les effectifs avaient déjà subi un plan social en 2007, portant sur plus de 12 000 postes dans le monde. Ben Verwaayen, le nouveau PDG, avait annoncé mi-décembre la couleur pour 2009, affichant un objectif de réduction des dépenses de l’ordre de 1 milliard d’euros en année pleine.

R&D externalisée : des coupes claires en cascade

Autre population particulièrement touchée, celle des sous-traitants. 380 postes de personnels externes à l’entreprise, mais travaillant à 100 % pour Alcatel-Lucent devraient être supprimés, notamment dans la R&D, sur les 5 000 suppressions de prestataires envisagées dans le monde.

Après l’épisode du Technocentre Renault en janvier et la suppression de 1 200 postes de prestation de conseils en technologie, la tendance semble donc se confirmer. La croissance du chômage chez les salariés spécialisés dans les systèmes d’information - constante depuis le mois d’octobre 2008 – passera bien en priorité par les prestataires externes. Ce que craignaient d’ailleurs une partie de ces derniers.

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