+7% de chômeurs dans l’informatique au dernier trimestre 2008

Le nombre d’informaticiens demandeurs d’emploi a encore progressé au mois de décembre pour atteindre 20 845, soit 4,2% de la profession. Sur le trimestre, la montée atteint 7%. Seule petite lueur : la chute brutale du nombre d’offres d’emploi semble stoppée… mais à un niveau qui demeure bas. Si le nombre d’intercontrats en SSII est aussi haut que certains le prétendent, le pire est à craindre pour les prochains mois.

Le chômage chez les informaticiens a encore augmenté au mois de décembre selon les derniers chiffres publiés par la Dares, Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques du ministère de l’emploi. A la fin 2008, on recensait 20 845 demandeurs d’emploi dans la catégorie Professionnels informatiques, soit 2,4% de plus qu’en novembre. Mais la progression des demandeurs d’emploi de cette catégorie est spectaculaire sur le dernier trimestre 2008 avec une croissance de 7% entre le 30 septembre et le 31 décembre. Sur une population estimée à 500 000, le taux de chômage atteint désormais 4,2%.

Seule petite lueur d’espoir, il semble que l’hémorragie des offres d’emploi enregistrée par l’ANPE entre octobre et novembre soit jugulée. A cette époque, le nombre des offres avait chuté très fortement, passant en un mois de 4 359 à 2 832. Sur décembre, on observe un léger regain à 2 979, soit le niveau normal d’un mois…d’août. Certes, l’ANPE n’est pas le principal pourvoyeur d’annonces de recrutement d’un marché plutôt positionné sur les services dédiés aux cadres - type Apec - ou sur le recrutement direct, mais la tendance est généralement fiable. Il faudra donc attendre le mois de janvier pour voir si – notamment – le niveau de développement de projets informatiques demeure satisfaisant où si, se tarissant, il provoque une anémie des offres d’emploi informatique.

Des vagues de licenciements chez les fournisseurs en janvier

Dans tout les cas, les signaux semblent désormais clairement orientés vers le rouge alors même qu’à l’automne les patrons des SSII se disaient encore relativement confiants. Ce n’était déjà pas le cas des informaticiens interrogés par LeMagIT par voie de sondage qui se montraient particulièrement inquiets. Ils étaient plus de 70 % à estimer que la crise financière allait se traduire par des licenciements dans l'IT en France.

Si aucune SSII majeure n’a, pour l’heure, annoncé de plan de licenciement, le secteur IT connaît depuis quelques semaines une multitude d’annonces de réductions d’effectifs touchant les plus importants groupes du secteur de Microsoft à SAP en passant par HP-EDS bien sûr, Nec, Dell ou Intel. Sans compter sur les informations concernant les licenciements rampants chez IBM, premier employeur du secteur dans le monde.

De la casse dans l’industrie mais pas dans les services donc. Mais nombre de projets gérés par les SSII étant programmés sur un budget annuel, le vrai juge de paix se prononcera au mois de janvier, là où le gel des dépenses commencera à jouer à plein.
En France, les informaticiens ne s’y sont pas trompés en se mobilisant – un fait relativement rare – fortement lors de la journée de manifestations syndicales organisée le 29 janvier.

Janvier / février / mars : alerte sur les sous traitants

Pour les mois qui viennent, tous les regards sont tournés vers les petites SSII, sous-traitantes des plus gros marchés de services informatiques, ou – dans le cas du conseil en technologie – directement des structures de R&D de l’industrie. Interrogé le 29 janvier lors que la manifestation, Noël Lechat, secrétaire général de la fédération CGT des sociétés d’étude, exprimait sa vive inquiétude. Selon lui, « dans certaines sociétés, les taux d’intercontrats sont déjà démentiels; et si le niveau est le même dans trois mois, il y aura des licenciements en volume. Nous estimons qu’aujourd’hui, entre 4 000 et 5 000 emplois sont fragilisés, notamment dans des petites structures mono-clients dans le secteur automobile ».

Une crainte que la CGT n’est pas la seule à évoquer au grand jour. Récemment, le Geicet, un syndicat patronal regroupant des sociétés de conseils en technologie, a publié une alerte estimant que, dans le secteur, si rien n’est fait, au moins 3 000 emplois sont très directement menacés de disparition.

Côté emploi il semble donc bien que le plus dur soit à venir et que le plafond des 5% de la profession au chômage puisse être atteint avant le mois de juin.

Evolution du marché de l’emploi des informaticiens janvier-décembre 2008

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Source : STMT-DARES, ANPE

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