SSII : licenciements en baisse en 2007 mais un peu plus arbitraires

Bonne nouvelle pour les informaticiens : le nombre de licenciements a continué de baisser en 2007 dans le secteur alors même que le nombre de salariés progressait encore. Reste que les licenciements pour motifs personnels prennent de plus en plus de place et que le Munci dénonce des licenciements déguisés en départ volontaire. Sans compter les risques de recrudescence liés au récent retournement de la conjoncture économique.

Même s’il est resté élevé – notamment en période de vache plutôt grasse pour le secteur – le taux de licenciement dans les SSII, l’édition logicielle et les société de conseil en technologie a baissé en 2007. Pour l'ensemble de l'année, il s'est établi à 2,77% contre 6,16% en 2003, première année où l'Unedic a commencé à collecter des données sur le sujet. En quatre ans, les licenciements ont été quasiment divisés par deux pour se monter à 9 622 en 2007. Dans le même temps le nombre de salariés du secteur progressait de 16,6% pour atteindre 347 116 salariés à la fin 2007 selon les chiffres que s’est procuré le Munci, association professionnelle d'informaticiens, auprès des services statistiques de l’Unedic.

Des chiffres sous-évalués ?

En dépit d’une tendance plutôt favorable pour les informaticiens, le Munci affirme cependant que ces chiffres sont « toujours aussi - anormalement - élevés dans un contexte de bonne conjoncture marquée par des "difficultés de recrutement" ».
L’association souligne de plus que ces chiffres ne sont que des minima car basés uniquement sur les entrées dans le cadre de l’indemnisation chômage. Sont ainsi exclus les salariés licenciés mais retrouvant un emploi durant la période de carence – portant souvent sur plusieurs mois - ou encore l’ensemble des départs négociés qui – selon le Munci « sont souvent des licenciements déguisés ».
L’organisation – qui vient récemment de se muer en syndicat via un accord avec l’Unsa – estime également que « ces chiffres relativisent fortement l’importance des recrutements dans notre secteur et nous amènent à rappeler que le turnover est composé aussi bien de démissions que de licenciements ». Selon le Munci, « il n’y a qu’une seule création d’emploi "nette" pour 3 recrutements "bruts", le reste consistant en des remplacements de personnel (en 2007 : environ 15 000 créations d’emplois "nettes" pour près de 45 000 recrutements "bruts"). »

Hausse de la part des licenciements pour motifs personnels

Surtout, le Munci explique dans un communiqué qu’il y a « 3,5 fois plus de licenciements pour motifs personnels que de licenciements économiques ». Ces licenciements pour motifs personnels sont stables depuis trois ans tandis que les ruptures pour motif économique diminuent largement. Le Munci précise les cas les plus fréquents de licenciements pour motifs personnels jugés abusifs par l’organisation : « le refus de mission ou refus de mobilité (cas légitimes en cas de mission inadaptée ou inférieure à ses compétences, ou bien de mission imaginaire à l’autre bout de la France...), la faute imaginaire ou l’insuffisance professionnelle (cas généralement non justifiés...) ». Le Munci souligne également, à la décharge des sociétés, « la pratique de plus en plus répandue des abandons de postes...donnant lieu généralement à un licenciement pour faute grave ».

Les chiffres délivrés par l’Unedic concernant 2007 ne reflètent bien entendu pas le retournement de conjoncture qui affecte le secteur comme toute l’économie depuis le  3ème trimestre 2008. L’Unedic ne prévoit en effet de publier les données statistiques de l'année écoulée qu'au mois d’août 2009. D’ici là le risque est important de voir le secteur connaître quelques vagues de licenciements. Déjà, au cœur de l’automne, le chômage est reparti à la hausse pour les informaticiens – une première depuis 2004. Le taux de chômage pour cette catégorie atteignait en novembre les 4,1 %.

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